AccueilLa UNEL’hôpital public tenu en lisière et à bout de souffle

L’hôpital public tenu en lisière et à bout de souffle

Beaucoup et davantage a été dit sur le drame des 12 nouveau-nés qui ont payé de leur vie ce qui semblerait tenir d’une étourderie qui a tout d’une faute lourde et grave dont l’auteur devra être débusqué par la commission d’enquête formée à cette fin. Par-delà la très vive émotion suscitée par ce douloureux épisode parfaitement évitable pour peu que les bonnes pratiques et les règles d’usage aient été respectées, se pose dans toute son âpreté la question du service public hospitalier.

Paradoxalement, rares sont ceux qui sont allés au fond des choses, c’est-à-dire à la racine de la situation par bien des côtés calamiteuse des hôpitaux publics, des prestations, souvent contestables, qu’ils délivrent, mais surtout les schémas d’organisation et de fonctionnement qui sont les leurs et qui ne sont pas près de tomber en péremption. En lieu en place, on s’est occupé à désigner des coupables cueillis aléatoirement à droite et à gauche, à les abreuver d’invectives et à accuser l’hôpital public de tous les maux. Une approche réductrice à outrance qui maintient les termes du problème en l’état en attendant qu’un autre vienne le relayer sous les feux de l’actualité.

Pourtant, on est en présence d’une opportunité inédite d’engager enfin une réflexion sérieuse et aussi mobilisatrice que possible, dont sortira une stratégie contraignante et comminatoire pour tous les intervenants, et d’abord les pouvoirs publics. On aurait ainsi fait le deuil de ces actes de replâtrage, voire de ravaudage dont on avait l’habitude de se fendre chaque fois que venait à éclater un scandale ou une affaire, forcément compromettante, pour, sitôt l’orage passé, remettre le tout sous le boisseau par le jeu des commissions d’enquête.

La santé au magasin des accessoires

Les gouvernants, qu’ils appartiennent à l’appareil exécutif ou à la Représentation nationale, joints à la société civile, sont impérieusement tenus de réaliser l’extrême gravité de la situation dans laquelle se trouve actuellement et depuis des années, le secteur de la santé, et les affres qui le rongent dans le silence complice de bien des parties. D’autant que telle est l’obligation qui leur est faite par l’article 38 de la Constitution, lequel dispose que «  l’État garantit la prévention et les soins de santé à tout citoyen et assure les moyens nécessaires à la sécurité et à la qualité des services de santé ».

Comprenons bien qu’il s’agit d’une mission d’intérêt général dont la littérature universelle en la matière explique qu’elle vise à « garantir à chaque citoyen dans des conditions d’égalité, quels que soient son niveau de revenu et son lieu d’habitation, l’accès à l’ensemble des biens et des services jugés fondamentaux ». Cela doit vouloir dire améliorer la qualité et la sécurité de la prise en charge, réduire les dépenses, responsabiliser les acteurs, objectiver voire rationaliser l’allocation des ressources, à l’enseigne de quatre impératifs, à savoir l’universalité, la continuité, l’adaptabilité et la neutralité.

Les uns sur les traces des autres !

On se plaindra autant que l’ou pourra et à satiété de la faillite du système de santé de la Tunisie à laquelle aucun ministre n’a réussi à remédier. Il ne s’agit pas uniquement de ceux qui se sont relayés à la tête de ce département depuis la révolution, mais aussi de leurs prédécesseurs qui, en butte aux mêmes dysfonctionnements et aux mêmes écueils, ont adopté des approches presque similaires, mais plus désordonnées durant les huit dernières années. Un diagnostic quasi unanimement partagé qui révèle une accumulation de carences, d’actes d’incurie et de problèmes laissés en jachère.

Il est vrai que le chantier de la réforme était si énorme et si complexe que l’on ne savait point par quel bout le prendre. Et ceux qui se sont hasardés à s’y essayer se sont retrouvés face à de coriaces résistances des syndicats en premier lieu, et ensuite de maints groupes influents, assimilés à des lobbies aux intérêts desquels il était très souvent illusoire de s’attaquer au grand dam de ceux des très nombreux usagers, recrutés par les classes démunies, pauvres et moyennes, consacrant une évidente et rampante rupture de la cohésion sociale.

Certes il n’est évidement plus question de parler d’Etat-providence, encore moins d’Etat bienfaisant, mais il y a des devoirs auxquels les pouvoirs publics ne peuvent en aucuns cas se soustraire, et celui de la garantie des soins en est un et non des moindres au même titre que celui

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