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L’infarctus économique, les solutions faciles du MF, et Fakhfakh qui tire toujours à blanc

Selon un scénario optimiste du FMI, le PIB tunisien sera de -4,3 %, et la Tunisie connaîtrait la plus grosse récession depuis l’Indépendance et certainement de toute son histoire contemporaine. La baisse du PIB, cette fois selon l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), devrait être de 3,6 %. « Thema », think-tank créé par l’expert économique Hachemi Alaya, estime que le PIB se creuserait plus encore à -5,7 %. Le tout, contre une prévision officielle de 2,7 %.

Tous s’accordent ainsi sur le fait que 2020 sera l’année de la récession, avec ce qui devrait s’ensuivre en hausse de chômage lequel devrait être intenable, et en baisse des revenus de l’Etat que le FMI estime déjà à cinq Milliards DT. Une chute des ressources propres de l’Etat, qui devrait aussi mettre le budget de l’Etat pour l’exercice 2021 dans une situation plus que très difficile.

Entretemps et devant ces chiffres, le gouvernement d’Elyes Fakhfakh n’arrive toujours pas à émerger de la crise du Coronavirus, avec un déconfinement, dit progressif et ciblé, qui devrait trouver l’économie tunisienne dans une situation intenable, pour un gouvernement qui ne sait toujours pas où il va, ou ne le dit pas encore.

Une situation qui devrait, normalement, au moins pousser le ministère du Développement à mettre à jour le cadrage macroéconomique pour donner un minimum de visibilité aux acteurs, locaux et étrangers. Ce cadrage avait été déjà fait pour les besoins du dernier concours financier du FMI, théoriquement apporté pour la lutte contre le Coronavirus, et qui servira finalement aux fins  notables du financement du budget et de la balance des paiements, estimés à 2,6 et 4,7 % du PIB, respectivement.

  • Risque de défaut de paiement

Le 24 de ce mois, le ministre du Développement Slim Azzabi a parlé de la dette. Cette dernière devient insoutenable, comme aucun des membres du gouvernement ne l’admettra, mais aussi, comme aucun d’eux et de leurs chefs ne voudra démontrer le contraire. Pour l’instant, la dette tunisienne est insoutenable, au moins parce qu’elle ne sert toujours qu’à la consommation, et le risque de défaut n’est plus une chimère. Slim Azzabi a « juré ses grands dieux », qu’ils éviteront cela. Le lui rappelant à l’ARP, le député Fayçal Derbel lui a aussi conseillé de « dès maintenant, se préparer à d’éventuelles discussions avec les bailleurs de fonds sur le report de certains paiements. La situation est grave, et pourrait nous amener à demander le report de certains crédits pour ce qui est du principal, et pour certains crédits bilatéraux (Avec les multilatéraux, ce sera impossible, au risque de fermer toute porte de crédit) », dit le député.

Et Derbel de se demander encore, et tout aussi incrédule, que « lorsque nous entendons le gouverneur de la BCT dire qu’il nous faudra injecter 7 ou 8 Milliards DT dans les circuits économiques, je me demande comment pourrait-on faire ? Or, le dernier rapport du FMI affirme que les entrées fiscales du pays baisseront de 5 Milliards DT par rapport aux prévisions officielles. Que va-ton donc faire et comment fera-t-on pour y remédier ? Lorsque nous savons qu’il nous faudra mobiliser 8,8 Milliards des marchés, local et international (1,1 Milliard €), je me dis que c’est presqu’impossible ».

  • Le député l’aura averti …Et pourtant, il le fera

Vieux routard de la scène financière, le député [Ndlr : Malheureusement d‘Ennahdha], lui conseille ensuite, que « pour éviter le risque de défaut, on se doit de trouver les bonnes solutions. Et je me dois là, d’insister pour qu’on évite les solutions de facilité, car plus attrayantes, et je le dis en toute franchise, l’augmentation des taxes, impôts et autres participations. Ce genre de solution portera un coup fatal à l’économie, une sorte de démission des investisseurs, et nous mènera à l’infarctus économique qu’il faut éviter ». Nous pensons, pourtant, que ses ministres du MP (Mouvement Populaire) et d’Ettayar finiront  par pousser le chef du gouvernement et son ministre des Finances, lui aussi révolutionnaire sur les bords à en croire un de ses premiers tweets, vers cet infarctus économique, par le biais de nouvelles mesures fiscales qui feraient exploser la pression fiscale sur tout le monde !

Nous l’avions déjà dit, l’argent pour éviter un nouveau recours à la dette, existe et ne demande qu’une décision politique d’un chef à « cojones », un chef de gouvernement qui accepte de sacrifier sa carrière politique. L’argent, en dinars, devises, or et diamants, est déjà dans les coffres de la BCT, confisqué chez les contrebandiers, les évadés fiscaux et autres, en attente de décision judiciaire. L’argent existe dans les maisons des contrebandiers, dont les grandes familles sont nominativement connues.

Jusque-là, le chef du gouvernement a tiré à 11 reprises, à l’arme du décret-loi. Des tirs, cependant, tous à blanc. Des tirs où il a jusque-là évité les véritables niches de l’argent qui sauverait, et le budget de l’Etat, et le propre mandat du chef de gouvernement.

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