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L’UE met la pression sur la Turquie pour reprendre tous les migrants non syriens

Ce sont des chefs d’Etat et de gouvernement européens déboussolés, angoissés qui se rendent ce lundi 07 mars à Bruxelles pour plancher avec la Turquie sur des solutions à la crise migratoire qui s’est déjà emparée de la Grèce et menace les autres pays de l’Union européenne. Après la proposition de fermer carrément la route des Balkans pour barrer la route aux milliers de demandeurs d’asile qui lorgent du côté de l’Allemagne ou de la Scandinavie, après la suggestion de rétablir les contrôles aux frontières au sein de l’espace Schengen, il est maintenant question de convaincre la Turquie de reprendre « tous les réfugiés non syriens » et de redoubler d’efforts pour bloquer le départ de migrants syriens depuis les côtes turques. Le Premier ministre hollandais, Mark Rutte, dont le pays occupe la présidence tournante de l’UE, l’a dit sans prendre de gant. Pas de doute : C’est panique à bord chez les Européens et ce petit monde file droit vers la « bunkérisation » du continent, une politique suggérée par les pays de l’Est de plus en plus xénophobe…

Ces questions ont déjà été abordées hier dimanche 06 mars entre la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, en présence du Premier ministre hollandais. Ce dernier n’hésite pas à parler d' »un zéro en vue pour le flot de réfugiés syriens (quittant les côtes turques, ndlr) » et attend des Turcs des décisions fermes, un tour de vis qui ne se fera pas, vous vous en doutez bien, sans contrepartie (en termes de facilitations des négociations en vue de l’adhésion de la Turquie à l’UE, malgré les dérives répétés d’Ankara sur le front des droits de l’homme ; en termes de gros sous pour faire face aux coûts de l’accueil des migrants, etc).

Tans pis pour les ONG et l’ONU

Mark Rutte se déclare « moyennement optimiste » quant aux « concessions » demandées immédiatement à la TurquieCelle-ci a désespérém, sans laquelle l’Europe ne peut rien faire pour éloigner le spectre d’une invasion massive de migrants, une perspective terrifiante, notamment en raison de la montée un peu partout des courants nationalistes et même racistes. L’Europe redoute surtout le redoux qui se profile avec l’arrivée du printemps, où on risque de voir les flux de migrants reprendre de plus belle. Alors les Européens pressent Ankara de mettre en oeuvre dès juin 2016 l’accord conclu autour de la réadmission de tous les migrants économiques et les demandeurs d’asile dont les dossiers auront été rejetés en Europe, et qui seraient par la suite rapatriés par la Turquie vers leurs pays d’origine.

A signaler que des ONG et l’ONU ne sont pas sur cette ligne et réclament le respect du droit international. Mais ces signaux et ces mises en garde ont très peu d’écho actuellement en Europe. La Turquie et l’UE sont « d’accord qu’il faut étape par étape retrouver le contrôle, cela vaut aussi bien pour les réfugies non syriens que pour les réfugiés syriens au final (?) c’est vraiment notre ambition commune de mettre fin au « business model » des trafiquants d’êtres humains et des passages dangereux » en mer Egée, a martelé le Premier ministre hollandais, avant d’ajouter : « Je vois une perspective aujourd’hui pour des avancées (?) mais prudemment ». En d’autres mots, la peur des Européens justifie tous les moyens, et pour tous ces organismes internationaux soucieux des droits de l’Homme et du droit d’asile, ‘circulez y a rien à voir’…

 

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