Le bureau exécutif national de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a exprimé, samedi, son refus catégorique de l’ingérence étrangère dans les affaires internes du pays dénonçant fermement les déclarations successives de responsables étrangers notamment américains et européens sur la situation en Tunisie.
Dans un communiqué publié sur sa page officielle, l’UGTT a dénoncé les dernières déclarations du secrétaire d’Etat américain aux Affaires étrangères et du nouvel ambassadeur des Etats Unis attendu en Tunisie et qui ont, selon l’organisation, illustré une ingérence flagrante dans les affaires internes dévoilant une mentalité coloniale.
Le communiqué précise que l’ingérence étrangère ne s’est pas limitée aux déclarations mais elle s’est également manifestée par le déplacement libre des ambassadeurs et des chargés d’affaires dans toutes les régions du pays contre une restriction des visas octroyés aux Tunisiens, le rapatriement forcé des migrants irréguliers et les pressions internationales pour imposer la normalisation de l’Etat tunisien avec l’entité sioniste.
L’UGTT a appelé les autorités à avoir une position forte et ferme et à suspendre, s’il le faut, l’accréditation du nouvel ambassadeur des Etats Unis en Tunisie.
D’après le communiqué, il convient de stopper toutes les violations et d’appliquer la volonté du peuple tunisien qui refuse de porter atteinte à la souveraineté de l’Etat et de recevoir des leçons de démocratie de quiconque.
Dans ce contexte, l’UGTT dénonce le recours de certaines forces politiques aux Etats étrangers pour reprendre le pouvoir et replonger la Tunisie dans les crises économiques et sociales, le terrorisme et la corruption.
« Ce sont les politiques adoptées par les gouvernements qui se sont succédé au pouvoir qui ont permis aux forces étrangères de s’immiscer dans les affaires internes du pays notamment en raison des politiques d’endettement excessif et la soumission aux instructions des bailleurs de fonds comme c’est le cas au cours de ces derniers jours avec le Fonds monétaire international », lit-on de même source.
A cette occasion, l’UGTT souligne que les tous les Tunisiens ont le droit de protester et de critiquer les autorités au pouvoir sans pour autant, recourir aux forces étrangères.
« Toutes les solutions aux crises politique, économique et sociale du pays doivent émaner des Tunisiens, eux-mêmes, à travers le dialogue et la révision réelle de toutes les dérives et erreurs commises qui ont empêché l’amélioration de la qualité de vie des Tunisiens.
L’ingérence étrangère américaine a été également contestée par l’Union générale des étudiants de Tunisie (UGET) qui a publié, samedi, un communiqué pour exprimer son refus catégorique de toute forme d’ingérence dans les affaires internes du pays.
« Le conflit politique tunisien est une affaire interne qui n’intéresse que les Tunisiens », lit-on de même source.
L’UGET a appelé les autorités tunisiennes, le peuple tunisien et les forces progressistes à se mobiliser pour protéger la souveraineté nationale et s’opposer à toute ingérence étrangère.
Dans un communiqué publié jeudi dernier, le secrétaire d’Etat américain aux Affaires étrangères, Anthony Blinken, avait pressé les autorités tunisiennes à adopter une loi électorale « inclusive » qui soit en mesure de garantir une « participation élargie » aux élections législatives prévues en décembre prochain. Cette loi devrait inclure aussi bien « les opposants que les boycotteurs » du référendum sur la Constitution, avait-il souligné. Blinken avait par ailleurs souligné que son pays soutient fermement le système démocratique en Tunisie et les aspirations de son peuple à un avenir sûr et prospère, estimant qu’un « processus de réforme global et transparent » est « essentiel » pour rétablir la confiance de millions de Tunisiens qui n’ont pas participé au référendum ou se sont opposés à la nouvelle constitution. Le chef de la diplomatie américaine avait indiqué que l’opération référendaire a été marquée par « une faible participation des électeurs », faisant part de sa préoccupation face aux « risques » de voir la nouvelle constitution « fragiliser la démocratie en Tunisie et porter atteinte au respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales ». L’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a annoncé, mardi, l’approbation du projet de texte de la nouvelle constitution de la République tunisienne, soumis au référendum le 25 juillet 2022. L’opération de dépouillement et de collecte des résultats a abouti au recensement de 2 607 884 voix « pour, soit 94,6% des votants contre 148 723 voix ayant exprimé leur rejet du projet de la nouvelle constitution, soit 5,4% contre.