AccueilLa UNELutte contre la hausse des prix : Echec et pas encore mat !

Lutte contre la hausse des prix : Echec et pas encore mat !

En version officielle, car la question est devenue un enjeu politique et politicien, « le taux d’inflation demeure sur une tendance baissière et se replie à 7,8% contre 8,1% au mois de décembre ».

Cette toute petite baisse de 0,3 pdb (points de base) n’est cependant que d’un mois à l’autre. Une baisse aussi, qui n’a pas d’impact sur le coût de la vie du Tunisien. Au quotidien, en effet, et l’INS (Institut national de la statistique) le dit clairement, « en janvier 2024, les prix à la consommation augmentent en conservant le même taux que le mois précédent, soit une hausse de 0,6% ».

Cette augmentation a ainsi été de +0,7% des prix de l’alimentation, de +1,3 % des prix des services des communications, et de +0,5 % des prix de l’habillement. Sur un mois seulement, c’est aussi une hausse des prix des volailles de +8%, de +0,9 % des prix des huiles alimentaires, de +0,6% des prix des eaux minérales, de +0,6 des boissons, et de +0,5% et des prix des viandes ovines de +0,5%. Janvier 2024 s’est terminé avec une hausse des prix des services des communications de +1,5% et ceux des matériels de communications de 0,7%.

Donc, tous les prix ou presque ont été à la hausse. De petites hausses certes, mais continues. L’INS le dit bien en expliquant que « ce recul de l’inflation, malgré la hausse mensuelle, est dû à la décélération de la vitesse d’augmentation des prix entre janvier et décembre de cette année comparé à la même période de l’année dernière ». La baisse de l’inflation, n’est plus l’effet d’une action directe et prémédité, mais un simple collatéral.

–        La mauvaise lecture, car politicienne

Cela, ce sont les faits, clairement dits par une institution nationale qui fabrique les chiffres pour toutes les autres institutions de l’Etat et tous ses responsables.

Il reste que, malgré cette baisse de l’inflation, montée en mousse au chocolat à manger tout de suite et dite allant en trend baissier, la perception d’un coût de la vie qui est en hausse continue et d’un pouvoir d’achat inscrit dans un trend baissier, persiste.

L’inflation n’a pas baissé car les prix ont baissé, mais parce que les baisses ont juste ralenti leur hausse. C’est comme un cancer métastasé, et qui évolue, lentement, mais sûrement. Le patient n’en mourra pas tout de suite, mais lentement et à petit feu.

L’ancien président français, François Mitterrand, avait caché son cancer pendant une décennie, pour des raisons politiciennes et pour s’offrir un mandat de plus. Combien pourrait-on dissimuler la tumeur tunisienne de la hausse ?

Notre avis, comme les constitutions, -celle de Kais Saïed et toutes celles qui l’avaient précédée nous en garantissent le droit-, est que tous les ministres successifs du commerce ont échoué à brider les prix.

Brider les prix et les contrôler, cela ne se fait pas d’un coup de baguette magique, ni par le complotisme populiste, ni par des accusations de néophyte en matière commerciale, et des quelifications comme pour appeler les circuits de distribution des « circuits d’affamement ». Le prix d’un produit est en effet un ensemble de coûts, et un ensemble de charges et de facteurs, intrants et extrants, endogènes et exogènes.

L’exemple est, entre autres, celui de l’Office du commerce qui a le monopole de l’importation et de la distribution d’un certain nombre de denrées essentielles. Et lorsqu’il y a dysfonctionnement du marché, il nous semble irresponsable d’en rejeter le tort sur les commerçants réguliers. Lester certains aliments, de taxes et autres redevances, au début même de la boucle de distribution par la société publique qui en engrange les bénéfices, comme pour le cas de la Sotumag, et s’étonner ensuite que les prix augmentent, nous semble tout aussi irresponsable, autant que  le fait d’accabler les prix dans les circuits de distribution, de taxes et d’augmentations de la TVA.

Et si certains responsables ont jusque-là échoué à baisser les prix, par ignorance des rouages du fonctionnement du commerce de distribution, et même de certaines industries dans une économie taxée, en intrants et extrants, cela nous semble de mauvaise foi qui va jusqu’à applaudir une baisse de l’inflation qui n’en est pas une !

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