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Moez Labidi : « L’heure est plutôt au courage politique et non aux mesures cosmétiques »

Malgré la libéralisation partielle de son compte capital, l’économie tunisienne continue de subir, à un degré moindre, les aléas de la conjoncture mondiale. C’est ce qu’a affirmé l’universitaire et le conseiller économique Moez Labidi dans une note publiée récemment par MAC SA, appelant les autorités tunisiennes à protéger l’économie contre les chocs externes qui pourraient se produire.

Selon ses déclarations, la solidité est la seule garantie pour amortir les chocs externes et rendre la place de Tunis plus attractive pour les IDE et les investissements de portefeuille les moins volatiles (fonds souverains, fonds de pensions, ….), mais aussi pour éloigner le spectre du risque systémique et éviter de tomber dans le cercle vicieux de l’austérité.

Il a souligné, dans le même ordre d’idées, que la solidité financière permettra à la Tunisie de préparer les bonnes conditions de financement d’une économie innovante, et du coup, renforcer son positionnement sur les marchés étrangers. « Seule une réforme en profondeur du secteur bancaire et du marché financier, en rupture avec l’amateurisme et l’hésitation pourra redonner des couleurs aux fondamentaux de l’économie », a indiqué Labidi avant d’ajouter que l’heure n’est plus aux tergiversations politiques, ni au bricolage de coin de table synonyme de mesures cosmétiques. « L’heure est plutôt au courage politique pour mener la bataille de l’immédiat et la bataille de l’avenir », a-t-il dit.

C’est ainsi qu’il a déclaré que la mise en place de mesures macro-prudentielles semble être incontournable pour éviter les retombées dévastatrices du risque systémique. Les banques doivent veiller à la constitution de provisions et de réserves contra-cycliques. Mais, au-delà des banques, certains secteurs (immobilier, tourisme) ou entreprises systémiques (Compagnie de Phosphate Gafsa, …) doivent être intégrés dans le champ du régulateur pour éviter les implications négatives de leur effondrement sur le reste de l’économie.

Labidi a, sous un autre angle, souligné que la Tunisie à tout gagné du développement de son marché obligataire et plus précisément le compartiment secondaire de ce marché, soulignant toutefois que le dynamisme du marché obligataire impose un certain nombre de conditions dont principalement gagner la bataille de la bonne gouvernance et assurer plus de fermeté dans l’application des textes de loi et moins de restrictions sur les flux étrangers d’investissement de portefeuille. « La profondeur et le dynamisme du marché obligataire domestique est un élément déterminant pour l’attractivité de la place financière », a-t-il dit.

Il a, d’autre part, indiqué que la solidité des fondamentaux est indispensable pour protéger l’économie nationale des effets pervers de la conjoncture mondiale, appelant, à ce propos, à maîtriser l’inflation et les déficits budgétaire et courant mais aussi garantir que la structure de la dette soit rassurante, de par le poids limité de sa composante de court terme, et de par sa répartition entre les différentes devises.

Les réserves de change doivent également se retrouver dans une situation confortable pour garantir une résistance face aux attaques spéculatives.

Labidi a, dans le même contexte, appelé à donner de la priorité aux investisseurs longs (fonds de pensions, fonds souverains, …) et non aux investisseurs courts (hedge funds, Fonds communs de placements, …), dont les implications dans des stratégies de placements spéculatives sont très néfastes pour les monnaies nationales.

La diversification géographique des investisseurs étrangers est aussi fort souhaitable pour limiter les tensions sur les parités.

Khadija Taboubi

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