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Moody’s : Le limogeage de Nabli nuit à la crédibilité de la BCT

L’agence de notation Moody a abaissé, lundi, la note souveraine crédit de la Tunisie à Baa3. La note reflète l’incertitude qui caractérise les affaires et l’investissement en Tunisie à la suite du limogeage de Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie.

La note Baa3 est considérée comme une note de la catégorie « investment grade » moyenne caractérisée par un risque associé modéré et une capacité «acceptable» de rembourser la dette à court terme.

L’évaluation Moody a invoqué la perception affaiblie chez les investisseurs internationaux vis-à-vis de la stabilité économique de la Tunisie, qui, selon l’agence de notation, ont été aggravée par les conflits politiques non résolus.

L’agence de notation de crédit a également soulevé des préoccupations quant à l’indépendance de la banque centrale du pays, suite au limogeage, mercredi dernier, du gouverneur de la BCT. Une délégation d’analystes de Moody a visité La Tunisie deux jours après le limogeage de Kamel Nabli.

« Le licenciement de Nabli nuit à la crédibilité de la banque centrale, un facteur clé dans la solidité du crédit souverain, et continuera à déstabiliser les investisseurs déjà nerveux après la révolution de l’année dernière », estime Moody’s.

Selon l’évaluation de Moody, la décision de dégrader la note de crédit de la Tunisie a également été influencée par la faiblesse du secteur des services financiers. Le système bancaire de la Tunisie a été récemment accablé par les prêts non performants, un facteur qui a contribué à la crise économique actuelle face à la zone euro.

Moody’s estime qu’en période de transition politique et de fragilité économique « le remplacement du gouverneur de la banque centrale après des semaines de tensions politiques au sein de la coalition au pouvoir envoie un mauvais signal aux partenaires de la Tunisie, car il suscite de l’incertitude sur l’avenir de la politique monétaire de la Tunisie ».

Son remplaçant Chedly Ayari aurait sans doute « besoin de temps pour se familiariser avec toutes les questions clés auxquelles devrait face la banque centrale, sa nomination est également susceptible de retarder les réformes du secteur bancaire, notamment, des banques publiques ».

« Nous comprenons le licenciement de Kamel Nabli comme un moyen pour le gouvernement d’intervenir dans le secteur financier et bancaire et potentiellement compromettre l’indépendance de la banque centrale, qui est essentielle pour la stabilité macro-économique, » indique l’agence de notation dans ses perspectives de crédit.

Moody avertit que certains leaders politiques pourraient être tentés de geler l’activité jusqu’aux prochaines élections prévues en mars 2013, mais l’inaction pendant si longtemps aura des conséquences désastreuses pour une économie qui a besoin de soins attentifs et constants, ajoute Moody’s citée par le journal canadien Globe and Mail.

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