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Naufrage du XELO: Il y a anguille sous roche et bien des questions sans réponses

Au fil des heures, le naufrage du navire XELO prend les allures d’un sac à nœuds  qui ont  un rapport de plus en plus lointain  avec  un simple drame de la mer. De nombreuses interrogations se posent et valent d’être soulevées  sur les  circonstances de cet échouage, sur la question de savoir pourquoi les eaux internationales tunisiennes plutôt qu’un autre site  dans les environs, sur celle aussi de  déchiffrer toute une architecture conçue et mise en place  pour accréditer l’idée d’un naufrage.

La plus grosse intrigue que les limiers chargés de l’enquête déjà ouverte vont devoir dénouer  porte sur  la localisation  de « l’accident maritime ». Le navire a coulé à seulement 7 kilomètres des côtes tunisiennes et, compte tenu de sa destination (Malte), il n’avait rien à faire là, estime Radio France Internationale (RFI).  Ensuite, officiellement, le commandant de bord serait entré dans les eaux de la Tunisie pour se mettre à l’abri du vent. Cependant, les rapports météorologiques ne font pas état de vents violents.

Egalement, le fait que ce navire qui bat pavillon équato-guinéen soit toujours en activité soulève des questions. En 2021, les autorités du port de Neapolis, en Grèce, l’auraient jugé inapte à la navigation et pour cause, le pétrolier a été construit en 1975. Il a donc 47 ans, autant dire une éternité pour un navire.

Certains soupçonnent déjà l’armateur d’avoir sciemment coulé le navire pour frauder les assurances mais, pour le moment, aucune preuve ne permet d’étayer un tel scénario.  Toutefois, l’ancien ministre des Domaines de l’Etat, Mabrouk Kourchid, cité par le quotidien Achark al-Awsat, a déclaré que ce navire semblait naviguer avec de faux documents après que des enquêtes préliminaires ont révélé qu’il ne possédait pas de certificat de navigation. Il a  en outre souligné qu’il avait changé de pavillon, c’est-à-dire  le drapeau qu’il arborait lors de son départ.

« Les preuves montrent qu’il s’agit d’une opération de contrebande de carburant, et les contrebandiers l’ont coulé », a-t-il affirmé tenant les autorités tunisiennes pour partiellement  responsables d’avoir permis à « un navire voyou sans documents légaux d’entrer dans ses eaux territoriales. »

En charge de la gestion de crise, le ministère de l’Environnement tunisien a  annoncé, pour sa part,  qu’un document avait disparu. Il s’agirait du connaissement maritime où figure le détail du chargement. Le tribunal de Gabès a ouvert une enquête sur les raisons du naufrage, alors que le gros des opérations de pompage devrait commencer demain, mardi, selon les médias locaux.

Priorité absolue : éviter les fuites

Pour l’heure, les autorités tunisiennes réfléchissent à la meilleure façon de pomper, en évitant toute fuite, les cargaisons de gazole que transportait le navire, désormais immergé à 20 mètres de profondeur.

De nombreux facteurs sont à prendre en compte, la stabilité du bateau, tributaire des éventuelles intempéries, le matériel également car la Tunisie est confrontée à une situation inédite. Après avoir enclenché le plan national d’urgence de prévention des pollutions marines.

Des opérations de préparation du bateau au pompage ont commencé avec la marine tunisienne. Les autorités italiennes ont proposé une assistance, avec une barge, spécialisée dans la gestion des catastrophes maritimes, deux navires italiens équipés de barrage anti-pollution ainsi qu’un drone sous-marin.

Un navire de la marine italienne spécialisé dans la dépollution marine est déjà arrivé mardi dans les eaux au large de la Tunisie. Il va inspecter le navire  et proposer des solutions pour pomper sa cargaison de 750 tonnes de gazole, a déclaré à l’AFP le capitaine Mazeri Letayef, responsable de la cellule de crise mise en place par la marine tunisienne. Mais le navire italien n’a pas la capacité de pomper le carburant du bateau – un processus qui « n’est pas facile », a déclaré Letayef qui a assuré que le pompage pourrait commencer plus tard mardi.

Un laxisme qui interpelle !

En Tunisie même, les langues commencent à se délier. Le réseau Tunisie Verte a exprimé son étonnement face au comportement des autorités tunisiennes, qui ont autorisé au navire Xelo d’accéder aux eaux territoriales tunisiennes, le 4 avril 2022, afin d’effectuer les réparations nécessaires dans le port de Sfax sans vérifier la véracité de ses documents, malgré les soupçons qui planent autour de lui, en rapport avec le non-respect des procédures de sécurité, étant donné que ledit navire a fait objet de saisie à maintes reprises.

Dans un communiqué publié, mardi, le Réseau, qui regroupe plus de 100 ONG actives, a pointé du doigt, aussi l’absence de certificats de sécurité de Xelo, ajoutant que le seul certificat valable, « comme par hasard », est celui de l’assurance du navire, dont la validité prend fin le 26 avril 2022.

Dans ce contexte, le Réseau appelle les autorités à déterminer les différentes responsabilités et à informer régulièrement le public de toutes les données sur les causes de cet accident ; et à évaluer les dommages potentiels sur le milieu marin et côtier. Il s’agit également de procéder aux analyses nécessaires des eaux du golfe de Gabès, selon un protocole scientifique qui identifie les marrées noires éventuelles, préconise encore la même source.

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1 COMMENTAIRE

  1. Il faut attraper les deux propriétaires de ce rafiot !
    La sanction doit être exemplaire au maximum afin de servir de leçon !
    Pas de pitié pour ces voyous !

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