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Nidaa Tounes – Ennahdha : Une alliance «sacrée» dans le collimateur des Américains

Le Think Tank américain « Carnegie Endowment for International Peace » (CEIP), ( La Fondation Carnegie pour la paix internationale) vient de publier son rapport intitulé  » Tunisia’s perilous path to democratic stability » ( Le chemin périlleux de la Tunisie vers la stabilité démocratique ).

Le document de ce cercle de réflexion et d’influence internationale dédié au développement de la coopération interétatique et à la promotion des intérêts des États-Unis sur la scène internationale, s’est penché sur la coalition « effective », sous forme d’alliance gouvernementale et parlementaire entre les deux rivaux, Nida Tounes et Ennahdha, qui s’est concrétisée par l’adoption d’une position « unique » lors du traitement des différentes problématiques qui entravent le processus démocratique en Tunisie.

Le CEIP, proche du département d’Etat américain, a formulé les mêmes recommandations que celles émises par la diplomatie américaine au lendemain du « printemps arabe », dont la nécessité de rapprocher les différents composants politiques afin d’éviter une paralysie, aussi bien au niveau institutionnel que politique. De ce fait, le rôle américain était axé sur la recherche d’un compromis entre les différents acteurs politiques, autrement dit, entre les laïcs et les islamistes.

Le rapport a critiqué le bilan « calamiteux » du mouvement Ennahdha alors qu’il était au pouvoir de 2011 à 2014, ce qui a conduit à la victoire de Nidaa Tounès aux élections législatives et présidentielles, une victoire qui n’a cependant pas éjecté les islamistes du pouvoir, puisque, Béji Caïd Essebssi, élu président de la République en 2015, a fait un choix « stratégique », celui de mettre la main dans la main avec ses adversaires afin de créer une coalition hétérogène durable conduite par Habib Essid, le chef du gouvernement nommé, consensuellement, par la majorité absolue des députés de l’Assemblée des Représentants du Peuple.

Cette alliance « durable » entre toutes les appartenances politiques n’a pas épargné aux nouveaux responsables les critiques de l’administration américaine qui a épinglé leur « inefficacité à résoudre les problèmes et à relever les défis ».

En s’investissant dans l’instauration de la sécurité et la garantie des principaux piliers de la démocratie dont la lutte contre la censure des médias, le respect de la liberté de manifester et l’égalité entre l’homme et la femme , Nidaa Tounes a pu remporter les élections de 2014 et s’imposer face aux islamistes qui avaient échoué, lors de leur mandat de 3 ans ( 2011-2014) à instaurer la sécurité et à promouvoir le développement régional.

Le rapport précise que la coalition (Ennahdha-Nidaa Tounes) a par ailleurs bénéficié de l’appui politique, logistique et financier de l’Égypte et de l’Arabie Saoudite, deux États frontalement opposés à la confrérie des « Frères musulmans ».

Un réel sociétal favorisant l’alliance sacrée (Nidaa Tounes- Ennahdha)

Dans le rapport, les Américains ont mis en relief le clivage entre le Nord et le Sud, en matière de développement et d’accès au pouvoir et à l’emploi qui a émergé des résultats des scrutins législatif et présidentiel lesquels ont montré « un fort soutien pour Marzouki dans le Sud et pour Essebssi dans le Nord, donnent l’impression que la Tunisie est constitué de deux nations. »

Le CEIP a, en outre, mis en évidence l’existence de deux courants différents au sein d’Ennahdha , l’un, représenté par Rached Ghannouchi, attaché à une coalition gouvernementale et parlementaire avec Nida Tounes, et l’autre incarné par les faucons qui « considèrent que le programme du leader d’Ennahdha, dépend de Béji Caïd Essebssi ». Et pour cause, le leader de Nidaa Tounes, précise le rapport, est « soupçonné d’avoir promis à Ghannouchi de s’opposer à toute forme de poursuites judiciaires et de répression policière à l’encontre de son parti ».

Or, le rapport décrit le leader d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, comme « la personnalité islamiste la plus engagée contre le radicalisme religieux » et dont la formation politique Ennahdha est qualifiée de « parti discipliné capable de tenir des positions centristes modérées », ajoutant qu’il ne peut préserver son autorité au sein de son parti et faire respecter ses décisions qu’à la condition que sa démarche « inclusive et de compromis » aboutisse à l’octroi de postes politiques aux islamistes.

Le document des « sages des démocrates et des républicains » conclut qu’il faut préconiser d’urgence la recherche d’un équilibre entre les différentes forces et composants opposés à cette alliance « Nidaa-Ennahdha ».

Issam Khemakhem

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