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Omezzine Khélifa : La pasionaria tunisienne qui joue de la guitare, consacrée «Young GlobalLeader» 2014.

Issue d’une famille du Sahel tunisien, elle est née et a grandi dans la banlieue huppée de Carthage, en Tunisie. Pas du tout BCBG, à la voir, elle a pourtant grandi dans une famille de professeurs d’universités anglaise et allemande. Omezzine Khélifa, belle trentenaire (elles sont rares en politique), découvre la politique alors qu’elle était en France et vivant dans une situation financière plutôt confortable et d’un emploi qui la mettait en contact avec les plus importants milieux d’affaires mondiaux. Professeur universitaire, notoirement connu, son père préférait pour elle la ville des lumières et le confort de vie qui s’offre à une femme de ses compétences. Elle résiste. L’appel du pays était plus fort.

Cette véritable pasionaria qui joue de la guitare, comme elle aime le dire avec un timide sourire, rêve toujours d’une Tunisie où tout le monde s’implique et tourne le dos au côté sombre de la politique. Celui des calculs politiques et de la voracité matérielle. Elle retrouve presque naturellement en 2011 les chemins militants de ses ancêtres (son grand-père fut l’un des fondateurs du Parti Communiste Tunisien au Sahel) et descend dans la rue.

Elle participe à une manifestation des Tunisiens résidant en France, devant le siège de France Télévision à Paris pour protester contre la couverture des évènements qui se passent dans son pays. «Cela m’a délivrée et délivré tout le monde de la peur que nous faisait encore vivre la Révolution devant nos écrans de télé», dit-elle.

Elle se déclare pour la parité et l’égalité dans la vie politique et la participation des jeunes dans la sphère publique. Sa fureur de vivre la Révolution pousse cette TRE (Tunisienne résidant à l’étranger) à troquer ses habits d’ingénieur TIC spécialisée dans les TIC, contre ceux de militante, aux couleurs de son pays. Elle quitte aussi les couloirs feutrés des grandes entreprises et s’installe, dès mars 2011, devant le théâtre municipal de Tunis. Elle se retrouvera dans le mur de la liberté, écrit par les jeunes révolutionnaires de mars 2011 qui deviendra sien.

Titulaire d’un diplôme en télécommunications et ingénierie informatique à l’ENSIMAG en France, elle a travaillé pour les institutions financières telles que Société Générale Corporate&InvestmentBanking et Sophis.

Deux ou trois allées et venues en Tunisie après, elle décide de rentrer poser de ses propres mains sa propre pierre dans l’édifice de construction de la nouvelle Tunisie à laquelle elle aspire. Elle participe même aux élections de la Constituante. Elle ne montera pas au Bardo, mais qu’à cela ne tienne. Elle a déjà trouvé son parti. Toujours souriante, même lorsqu’elle discute politique avec fougue, elle suivra ensuite le ministre Elyès Fakhfakh dans ses cabinets du tourisme et des finances.

Femme de politique, elle garde pourtant le sens des affaires et participe au montage d’un projet touristique, jusque-là inédit dans la capitale. La «Villa78 » est, à notre connaissance, le seule «Maison d’hôtes» à Tunis. C’est un petit hôtel de 5 chambres sur l’avenue Mohamed 5 en plein centre dont le spacieux jardin d’arrière-cour est presqu’insoupçonnable dans cette zone. Honorée par le prix « Leaders For Democracy »par l’ONG « Project On Middle East Democracy »en 2012, elle est choisie, en 2014, «Jeune leader mondial» par le Forum économique mondial de Davos.

La liste des « jeunes leaders mondiaux », distinction décernée chaque année à des personnes de moins de 40 ans et reconnues pour leurs réalisations professionnelles et leur engagement envers la société, a été annoncée, mardi, par Le forum économique mondial. Parmi les 214 nommés, figurent deux Maghrébines et une Egyptienne.Il s’agit de personnalités de 66 pays appartenant aussi bien au secteur public que privé, soucieuses d’améliorer l’état du monde. Désignés pour un mandat de six ans, ces « citoyens du monde » issus de 66 pays différents doivent être âgés de moins de 40 ans, et ont tous brillé par « leurs réalisations professionnelles, leur engagement envers la société et leur potentiel à contribuer à l’avenir de l’humanité ». En Tunisie, Slim Amamou avait remporté le titre, en 2012. Omezzine Khélifa est cependant la première tunisienne à être désignée « Young Global Leader ».

Les deux Maghrébines sont Omezzine Khélifa, et la maire de Marrakech, la Marocaine Fatima Zahra Mansouri, alors que l’Egyptienne est Rania A. Al-Mashat.

Ka Bou

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