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Où se trouve la «planche à billets»? Plus de 14 Milliards DT de dettes à rembourser en 2022  

Hantise, justifiée ou pas, les perspectives du service de la dette pour l’année 2022 continuent de nourrir  craintes, polémiques, bobards et récupérations politiques. Les plus importantes se rapportent à la banqueroute de la Tunisie. Mais, si les opinions divergent, « les écrits restent et les chiffres, même erronés, sont signes d’exactitude », disait l’écrivain québécois Jean-Claude Clari qui disait aussi que « la franchise est une vertu, ne serait-ce que par sa rareté ».

Ainsi, pioché dans le Rapport sur le budget de l’État pour l’année 2022, élaboré par le ministère des Finances,  le service de la dette (moyen et long terme) pour l’année en cours devrait diminuer de 3,8 %. Cela équivaut à 560 MD par rapport à 2021 pour avoisiner 14.351 MD en 2022 par rapport à 14.911 MD une année auparavant.

Il est à préciser que l’augmentation des taux de change, de 0,01 dinars pour le dollar et l’euro et de 0,1 dinars pour 1000 yens japonais, se traduit par une augmentation du service de la dette de l’Etat pour l’année 2022 comme suit : pour le service de la dette en euro, une hausse de 12.7 MDT, en dollars 8 MDT et 3.7 MDT pour le yen japonais.

Au total, la Tunisie est tenue de rembourser, cette année 2022, la somme de 7,730 Milliards DT, dont 3 crédits en USD, un crédit en Yen, trois crédits en euros, et le reste en DT. Le service de la dette (le montant payé pour une période donnée par un emprunteur pour rémunérer les prêteurs, en payant les intérêts et en remboursant la part du principal venant à échéance) est évalué à 14,351 Milliards DT, malgré sa baisse prévue pour cette année de 560 MDT.

Et pour ceux qui croiraient que l’Etat ne s’endette que de l’étranger, et que les banques tunisiennes, et derrière la BCT, ne financent pas le budget, on précise que le total de remboursement de la dette publique, dont les parts sont arrivées à échéance et devront être remboursées cette année, sera donc de plus de 14 Milliards DT en principal et intérêts, dont plus de 4 Milliards DT pour les seules banques locales.

Note importante, au 27 janvier 2022, les avoirs nets en devises de la Tunisie se montent à l’équivalent de 23,325 Milliards DT. Le remboursement de la dette, en intérêts et parts du principal, ne devrait donc pas poser de problèmes.

  • La planche à billet c’est quoi, et où se trouverait « l’imprimerie » ?

Tout un ramdam médiatique et pour des raisons purement politiciennes, enfle actuellement  en Tunisie autour de deux questions. D’abord ladite « planche à billets ». Pour les néophytes comme nous, il faut savoir qu’il n’y a pas d’imprimerie à l’avenue Hédi Nouira (Siège de la BCT).

La Tunisie imprime ses billets en Allemagne comme 60 autres pays (Le Canada produit aussi les pièces pour 62 pays), et en France aussi. L’impression de billets est un processus long, d’au moins une année, entre la décision, le choix du graphisme et l’appel d’offres pour le choix de l’imprimeur. L’impression du billet de Tawhida de 10 DT à l’étranger, avait débuté en 2019, et s’était terminée en 2020. C’est aussi une action qui a un coût, celui de 0,1 à 0,2 DT par billet unique, payés en devises.

Pour l’expression « Planche à billets », ce n’est pas la BCT, mais les moteurs de recherches sur Internet qui s’y étendent, si une banque centrale, quelle qu’elle soit, décide de « faire tourner la planche à billets », cela veut dire qu’elle va émettre de la monnaie ex nihilo. Faire « tourner la planche à billets », pour les banques centrales qui sont pour cela appelées instituts démission, c’est par exemple créer des lignes de crédit, ou en rachetant la dette des États, et en accordant des crédits aux banques.

Cela veut dire que la monnaie créée ne correspondra pas à une création de richesse. C’est là son risque pour toute économie quelle qu’elle soit, et cela peut aussi amener à l’inflation et à la perte de la valeur de la monnaie du pays en question.

  • Et le compte du trésor à 571 MDT. Est-ce normal ?

Précisons, d’abord, que comme toute personne physique ou morale, l’Etat tunisien gère son argent à travers des comptes bancaires, au nom du trésor public. Sauf que ces comptes, il en a deux, l’un en DT appelé compte courant du trésor et l’autre en devises,  et sont les deux domiciliés à la BCT.

Comme tout compte bancaire, on y constate des encaisses comme les impôts et autres revenus comme le crédit algérien, et des retraits comme les salaires ou les achats de denrées ou des remboursements.  La situation de 570,8 MDT au 27 janvier 2022, n’est donc qu’une situation du jour.

A ce jour, par exemple, et selon nos sources, le trésor avait encaissé 94 MDT en revenus  issus de la fiscalité, a décaissé 157 MDT, dont 105 MDT en salaires, décaissé 5,5 MDT pour les entreprises publiques et cela continue et ça change chaque jour. Au 31 décembre dernier, le compte du trésor était à un peu plus de 577 MDT après 820 MDT une journée auparavant le 30 décembre 2022, et peut parfois monter à plus de 1500 MDT en cas d’encaisse de revenus de la fiscalité, qui sont quotidiens !

Il est, en définitive, normal que le compte courant du trésor tunisien évolue et fluctue. Tout en sachant qu’il ne lui est pas permis d’être négatif, et n’est jamais passé au rouge !

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