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Où sont les millions de masques ? Chez le marché parallèle et au double du prix !

Dans un gouvernement, il y a des ministres qui peuvent porter ce nom et cette qualité de  par leurs compétences et l’exercice du pouvoir qui leur est dévolu  et des « sinistres », des responsables, qui ne doivent leurs fauteuils et les privilèges qui vont avec qu’à leur appartenance partisane. Les premiers sont malheureusement du très petit nombre dans le gouvernement d’Elyes Fakhfakh.

Les seconds sont ceux que l’ancien chef de gouvernement d’Ennahdha Hamadi Jbali avait un jour qualifiés devant un groupe de journaliste de « اكراهات », des nominations qu’on a faites malgré soi et pour des raisons partisanes, essentiellement. Et dans l’actuel gouvernement qui a fait un deal avéré avec Ennahdha, elles sont à profusion, quoiqu’une au moins, celle d’Abdellatif Mekki puisse  être, grâce au Covid-19, une exception qui confirme la règle.

On passera sur les hautes « compétences » de la ribambelle de conseillers, incapables de rédiger un texte de loi, jusqu’à obliger le chef du gouvernement à s’excuser pour un décret-loi sexiste qui avait fait un tollé aux échos internationaux.

Au premier jour de ce que le gouvernement voulait un déconfinement « Soft », car graduel, par secteur et par région, il a vite fait montre de sa fragilité et de sa mauvaise préparation, notamment dans le transport public dans le Grand Tunis qui représente le plus important foyer national de contamination. Un ministère, entre les mains d’un « ministre », plus porté sur le renouvellement de son cabinet, la fouille dans les « poubelles » du Pdg de Tunisair pour le dégager et la réponse aux petites « affaires » qui ont entaché son ministère que sur la bonne préparation du déconfinement dans son secteur qui représente le plus grand risque en matière de lutte contre le Coronavirus.

  • Où sont les masques ? Chez les marchands ambulants et au double du prix !

Issu du même parti que lui, celui de la Santé ne s’était pas empêché de le faire remarquer, en deux mots et sans aller jusqu’à le nommer. « Cette défaillance nous place dans une position vulnérable face à la Corona », avait signalé Mekki dans un Post sur sa page. Or, c’est justement dans le transport que cela est arrivé. Dès lundi, c’étaient bousculades et bus bondés. La Transtu, entreprise sous tutelle du ministre du Transport, n’avait manifestement pas mis assez de bus, et n’avait commis personne pour veiller à la distanciation dans les véhicules et au port des masques de protection, avant d’y accéder. Le ministre va plus loin et dit répondre à cette défaillance par un « en cas de non disponibilité de place de transport, ce n’est pas la peine d’aller travailler [ar] ». Le ministre fait ainsi de la défaillance de ses services une raison de dispense de travail.

Abdellatif Mekki l’avait remarqué, puisque, dans son même Post, il indiquait que « le défaut de porter le masque de protection, la défaillance la plus importante au cours du premier jour de la quarantaine ciblée. Entre hier (3 mai) et aujourd’hui (4 mai 2020), 4 millions de masques ont été pompés à 500 mm, ce qui est un prix subventionné par l’Etat », disait encore le ministre de la Santé dans son Post fb (ses semblables ne connaissent que ce moyen de communication, et dans un seul sens, puisqu’on n’y voit aucune interaction).

Or, dans certaines pharmacies, comme nous avions pu le vérifier nous-mêmes,  les stocks étaient déjà dès lundi matin épuisés. Les masques de protection, c’est le secteur parallèle qui s’en était déjà emparé. On les retrouvera plus tard, dans un reportage vidéo d’une radio privée, vendus sur les quais, à bout de bras et sans aucune protection, par des marchands ambulants, fournis par le marché parallèle, et au double du prix dont parlait le ministre (Notre photo, tirée du même reportage), et c’est un agent Transtu qui indiquait aux voyageurs ce vendeur à la sauvette. Les masques ne manquaient donc pas, et ce n’est pas l’exportation qui est derrière ce manque. Ce sont plutôt, et comme toujours, les intouchables barons du marché parallèle, qui se l’étaient déjà appropriés ! Manifestement donc, le ministre du Transport fait un sinistre (On attendra tard la nuit du mardi pour connaître les chiffres du Covid-19 pour le 1er jour de confinement), et celui de la santé en perdrait presque l’auréole à lui tressée par la catastrophe sanitaire du Covid-19.

  • Il conditionnait l’exportation des masques, alors qu’ils lui filaient au nez entre les doigts !

L’autre « sinistre » économique est certainement le « ministre » du commerce. Avec une maîtrise en sciences économiques et de gestion de l’Université de Sfax, Msilini a travaillé au sein de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz. Le membre fondateur et membre du bureau politique du Mouvement Al Chaâb (Mouvement du Peuple), n’est manifestement pas le meilleur profil pour une économie de marché. Un genre d’économie, généralement diabolisé par ses congénères politiques qui lui préfèrent l’Etat-providence et la nationalisation.

En dernier exemple, la mauvaise gestion de la question des masques de protection qui deviennent la condition sine qua non du déconfinement. Alors que le Tunisien en fabrique, c’est en Chine que le ministère du Commerce décide d’en faire achat en devises. « La Pharmacie Centrale de Tunisie (PCT) fournira 1300 000 masques de type « FFP2 » et environ 25 millions de masques chirurgicaux », a en effet annoncé le Pdg de la PCT, Khalil Ammous qui intervenait, lundi, au cours d’une séance d’audition, organisée par la Commission de la Santé et des Affaires sociales au sein de l’ARP. Et Ammous d’ajouter que « une coordination quotidienne est assurée avec l’ambassadeur de Tunisie en Chine afin de suivre l’opération ».

En plus de l’importation, le ministre du Commerce prend la décision de soumettre l’exportation des masques à autorisation préalable de la part de la commission Covid. « Pour la douane, la procédure est d’informer la commission de suivi du Covid-19 de toute exportation d’équipement médical et attendre le verdict du ministère de la Santé pour autoriser l’exportation », nous apprend une source officielle. La même source a confirmé la décision prise depuis le 29 avril 2020 par le ministre du Commerce de soumettre l’exportation des masques à autorisation préalable. Double contrôle donc de tout le commerce des masques et même des achats en Chine, alors que la marchandise fuitait vers le marché parallèle, qui en profite pour faire ses affaires. Ici, le sinistre est double. D’abord importer, ou fabriquer en local, pour vendre sous prix compensé par l’argent public, et ne pas savoir contrôler les circuits de distribution de cette marchandise. Ensuite, mettre des bâtons dans les roues pour les entreprises qui exportent ces produits, et empêcher ainsi l’entrée de devises générées par ces exportations.

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