AccueilMonde"Panama Papers" : Le Premier ministre britannique a fini par avouer...

« Panama Papers » : Le Premier ministre britannique a fini par avouer…

Le scandale planétaire « Panama Papers » a pris un très gros poisson dans ses filets : Le Premier ministre britannique, David Cameron. Harcelé par la presse de son pays, connue pour être intraitable, même avec les puissants et acculé par une opinion publique interloquée par le fait que le champion de la transparence soit cité dans cette sombre affaire d’évasion fiscale, « Cameron l’a finalement admis », écrit le Guardian ce vendredi 8 avril 2016. Le Premier ministre britannique a finalement reconnu hier soir avoir profité de la cagnotte que son papa, décédé en 2010, avait planquée au Panama, en en confiant la gestion au cabinet d’avocats Mossack Fonseca et cela, sans reverser le moindre centime à titre d’impôt aux caisses de son pays pendant trente ans. Un aveu spectaculaire après des jours de réfutation catégorique des accusations des journalistes qui ont enquêté sur cette affaire…

Ainsi prend fin une période riche en réponses alambiquées, tirées par les cheveux, contradictoires où Cameron est passé de la réponse tiède du genre c’est une « affaire privée » de son père à il n’y a « aucune action, aucun trust offshore, aucun fonds offshore, rien de tout cela », en passant par « il n’y a pas de fonds offshore ou de trust dont le Premier ministre M. Cameron ou ses enfants pourront bénéficier dans le futur ». Avant de concéder hier jeudi qu’il avait bien géré, avec sa femme Samantha, des parts de Blairmore Holdings Inc, le fonds administré par son père, entre 1997 et 2010. A l’époque il était le chef de file de l’opposition conservatrice et était très loin de se douter que cette affaire lui reviendrait comme un boomerang.

Enfin un autre détail, dans ce dossier scabreux, Cameron a déclaré avoir cédé ses parts juste avant d’enfiler le costard de Premier ministre, réalisant au passage un bénéfice de 23 500 euros. Un profit relativement modeste mais aux dégâts immenses pour un homme au sommet de sa carrière politique et qui a triomphé dans toutes ses batailles.

Un Premier ministre très fragilisé

L’opposition travailliste, qui n’en demandait pas tant, s’est engouffrée dans la brèche. Elle estime que toute la lumière n’a pas été faite sur les énormes sommes brassées par Cameron. Le vice-président du Labour, Tom Watson, a déclaré que le Premier ministre est obligé de restituer « l’argent qui, d’après ses propres dires, devrait moralement être détenu par le Trésor public ». Il corse son attaque sur Sky News en lâchant : « Il pourrait avoir à démissionner pour cela ».

On a enregistré d’autres appels à la démission hier soir, toujours dans l’opposition ; par exemple le député du Labour, John Mann, sur Twitter. Une tribune dans The Independent en a remis une couche en évoquant le cas du Premier ministre islandais, qui a dû rendre son tablier après les terribles révélations sur sa société offshore planquée dans les îles Vierges britanniques. La journaliste Kirsty Major n’y est pas allée avec le dos de la cuillère en critiquant le peu d’indignation provoquée en Grande-Bretagne par cette affaire, par rapport à la déferlante islandaise qui a balayé le Premier ministre.

Ce scandale en a fait jaser plus d’un sur l’image d’un Cameron chevalier de la transparence, chose qu’il clame souvent. Les commentateurs, très inspirés, n’ont pas manqué d’évoquer le fait que le Premier ministre britannique va présider en mai à Londres un sommet anti-corruption. « Dans le passé, M. Cameron a critiqué l’optimisation fiscale et a fait de la lutte contre l’évasion fiscale un élément clé de son programme économique », souligne The Independent.
D’après le quotidien britannique, il avait taxé ces pratiques de « franchement et moralement mauvaises » en 2012, jurant en 2013 que « ceux qui veulent échapper aux impôts n’ont nulle part où se cacher ». Mieux, en 2014, il avait asséné qu’« aucun gouvernement n’a fait davantage pour réprimer l’évasion fiscale et l’optimisation fiscale agressive ». Là force est de constater que cette image de ‘Monsieur propre’ en a pris un sacré coup. Cameron pourrait payer très cher sa glissade aux prochains rendez-vous avec le peuple, comme le référendum sur le maintien de la Grande-Bretagne dans l’UE, auquel Cameron semble très attaché…

 

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -