AccueilLa UNEPesticides toxiques : Une bombe à retardement?

Pesticides toxiques : Une bombe à retardement?

Face au manque de rigueur et de transparence concernant l’importation de pesticides à usage agricole bannis de l’UE et avec le déclin du rôle de la vulgarisation agricole dans l’accompagnement des agriculteurs, les risques sur la santé humaine sont de plus en plus présents en Tunisie et dans les pays en voie de développement, principaux importateurs de ces engrais.

De plus en plus de Tunisiens sont conscients des effets néfastes des pesticides souvent utilisés dans l’agriculture intensive et cherchent, aujourd’hui, une alternative pour consommer sain.

D’ailleurs, un récent rapport de la fondation allemande Heinrich-Böll-Stiftung a révélé que les agriculteurs tunisiens utilisent certains pesticides dangereux interdits en Europe.
La Tunisie ne produisant pas ces produits, elle les importe. 44 types de pesticides interdits et très dangereux étaient importés et utilisés en Tunisie, selon un rapport de 2018, auquel s’est référée la fondation.

Commentant ce rapport, le président du Syndicat des agriculteurs de Tunisie (Synagri), Maidani Dhaoui, a indiqué qu’il y a une liste de 61 pesticides interdits qui vient d’être mise à jour. Il a indiqué qu’il y a un composant actif qui a créé la polémique récemment en Europe. Or, ce composant est vendu en Tunisie dans certains herbicides.

Et d’expliquer que les agriculteurs tunisiens ne disposent pas d’alternatives pour le remplacer, surtout qu’il est très efficace par rapport à d’autres produits.
Malheureusement, ce produit a des conséquences sur les plantes, l’eau et même sur les personnes.

Le syndicaliste a précisé sur les ondes de Diwan fm, que ce produit est actuellement dans le collimateur des autorités et des agriculteurs, afin d’être écarté d’usage agricole en Tunisie.
Le responsable a indiqué que seules les cellules de d’information agricole peuvent accompagner les agriculteurs et justement les renseigner sur les pesticides dangereux à éviter. Or, ces cellules n’ont pas les moyens nécessaires, à cet effet.

Des pesticides extrêmement dangereux officiellement retirés

31 substances actives de pesticides à usage agricole classées hautement dangereux (HHPs) et figurant sur la liste de l’ONG internationale Pesticide Action Network (PAN), ont été enfin retirées du marché tunisien, a récemment fait savoir le département agricole.
Ces substances sont interdites en Europe et dans d’autres pays du monde. Six autres substances actives ont fait l’objet de restrictions d’usage.

Cette décision de retrait et de restriction d’usage, entrée en vigueur depuis le 13 juillet 2023, intervient sur verdict de la commission technique chargée de l’étude des pesticides à usage agricole, réunie en 2023, au siège de la Direction Générale de la Santé Végétale et du Contrôle des Intrants Agricoles (DGSVCIA).

Elle se conforme ainsi aux dispositions de la Loi n°92-72 du 3 août 1992 portant refonte de la législation relative à la protection des végétaux, indique la DGSVCIA, dans un communiqué.
Selon les tableaux publiés par cette direction, il s’agit essentiellement de 10 insecticides, 11 fongicides, 2 herbicides, 7 substances actives, 3 nematicides en plus des 6 substances actives qui ont fait l’objet de restrictions d’usage.

Appel à réviser la loi

Pour développer un mode agricole durable et résilient et reconnaître les semences paysannes, l’ATP plaide en faveur de la révision du cadre réglementaire régissant les semences en Tunisie et qui date de 1999.

La loi tunisienne relative aux semences, plants, obtentions et variétés végétales inscrites dans le catalogue officiel ne protège toujours pas les semences paysannes et va jusqu’à interdire leur vente et leur échange. Une situation bien étrange dans un pays qui dispose, pourtant, d’un héritage semencier de qualité et où les pénuries des produits alimentaires de base deviennent de plus en plus fréquentes.

Cette loi continue de favoriser la distribution de semences hybrides et non reproductibles sous forme de «paquets techniques», proposés par des firmes semencières et accompagnés d’engrais portant atteinte à la biodiversité et aux écosystèmes.
Pour développer ce mode agricole durable et résilient et reconnaître les semences paysannes, la société civile en Tunisie, dont l’Association tunisienne de la permaculture (ATP), s’emploie à sensibiliser davantage à une alimentation saine à travers l’organisation d’initiatives citoyennes.

L’ATP plaide en faveur de la révision du cadre réglementaire régissant les semences en Tunisie et qui date de 1999. Cette révision pourrait se faire à travers l’élaboration d’une loi ou d’un registre dédié aux semences paysannes, à l’instar du cadre juridique proposé par l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA, basée en Ouganda) et visant à atteindre la sécurité alimentaire et à résister à la prise de contrôle des systèmes africains de semences paysannes par les multinationales.

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