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Pourquoi Ali Laârayedh et Rached Ghannouchi ont-ils posé de nouvelles conditions pour faire aboutir le dialogue national ?

L’adoption de la feuille de route par les différents partis politiques , samedi 5 octobre courant , devrait donner lieu à une nouvelle approche de la situation en Tunisie , et à un changement ,en conséquence ,du discours politique des uns et des autres .

En fait , cette signature est chargée de signification ; car elle illustre le rapprochement des vues de ceux qui se prévalent , indéterminément et de manière illimitée , de la légitimité électorale et ceux qui estiment que cette légitimité a été dès le début encadrée par le mandat de l’ANC :limitée par sa mission initiale (préparer la constitution ) , et restreinte par le temps (un an ) alloué à cette même mission . On s’était attendu , donc , à ce que les discours et les argumentaires changent , pour se rapprocher et se focaliser désormais sur ce qui unit, afin de faire aboutir le dialogue national . Or, on a assisté à l’inverse , surtout de la part d’Ennahdha qui a repris son ancienne littérature d’avant le 5 octobre . Les observateurs n’ont pas toujours su expliquer cet attachement à un discours désuet , et dépassé ,depuis ,par les évènements.

Ils ont relevé qu’Ennahdha a longuement tergiversé avant d’adhérer au dialogue national , et a voulu , jusqu’à la dernière minute , assortir son adhésion , une fois devenue inéluctable , de restrictions parfois improvisées , comme la remarque apposée par Rached Ghannouchi devant sa signature de la feuille de route du Quartet , ce même 5 octobre . Ces observateurs ont inscrit dans la même logique , le refus de partis satellites de signer la feuille de route, en reprenant l’argumentaire classique d’Ennahdha , sur la légitimité électorale , et les accusations de l’opposition et même du Quartet de comploter contre les institutions légitimes de la République , et de saboter le processus transitionnel .

Jusque-là , on pensait que cette littérature obsolète a été ressuscitée par des partis dont l’impact demeure très limité , espérant que cette tentative demeurera un épiphénomène de peu d’importance . Mais entre le samedi 12 et le mardi 15 octobre on a assisté à une reprise de la part d’Ali Laârayedh et de Rached Ghannouchi de ce même discours .

Le chef du gouvernement Ali Laârayedh a assuré ,dans l’interview accordée à la chaine publique Al-Wataniya 1 , que la démission de son gouvernement est tributaire de 3 conditions : le parachèvement du processus constitutionnel (élaboration de la constitution ) ,du processus politique (élaboration de la loi électorale de la formation de l’ISIE et de la fixation d’une date pour le scrutin ) , et d’un consensus sur la personnalité qui dirigera le prochain cabinet .

Pour sa part , Rached Ghannouchi a ajouté dans des articles écrits au journal Assarih , le samedi 12 octoble et à Al-Jazira.net , le mardi 15 octobre à ces mêmes conditions , l’instauration d’une paix sociale politique et médiatique et les garanties de la poursuite du processus transitionnel qui doit aboutir à des élections dans les délais convenus , et ce ,dans le cadre de la réalisation des objectifs de la révolution .

De ces deux déclarations on comprend que le gouvernement qui succèdera à celui de Ali Laârayedh sera un gouvernement pour les élections , élément qui a été dépassé par les pourparlers qui ont précédé la signature de la feuille de route du Quartet . Quant à la nouvelle condition annoncée par Rached Ghannouchi et qui concerne l’instauration d’une paix sociale, politique et médiatique , elle est en soi positive , mais l’ajouter après la signature du document et après l’apparition d’obstacles érigés par les partis satellites , qui ont été vite surmontés , donne à penser qu’Ennahdha veut utiliser cette condition pour perturber la scène politique , surtout que les principaux auteurs de « la guerre civile médiatique « se situent dans le camp du parti islamiste , et que la lutte contre le terrorisme, véritable cancer qui ronge la société et menace les fondements de l’Etat n’est même pas évoqué .

Aboussaoud Hmidi

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