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Quelle issue pour la crise politique actuelle?

La crise politique a atteint son paroxysme ces derniers jours . Les indices révélateurs sont la violence qui va crescendo et la rupture de tous les ponts entre opposition et coalition gouvernementale . Toutefois , le ton utilisé par Ennahdha et ses alliés devient de plus en plus humain (comprendre modéré ) , et les signaux sont adressés au camp adverse laissent penser à une reprise prochaine du dialogue .

Des observateurs indiquent même qu’Ennahdha ne s’opposerait pas à l’idée d’un gouvernement d’unité nationale , et qu’elle est prête à accélérer le parachèvement de la constitution(on parle de quelques semaines ) , l’institution de l’ISIE (on parle de quelques jours ) , l’abandon de la loi sur l’immunisation de la révolution , la dissolution pure et simple des ligues de protection de la révolution (LPR) , et le limogeage même avant le grand remaniement du très controversé ministre des affaires religieuses , Noureddine Khadmi .

Evidemment , Ennahdha reste fidèle à sa tactique classique ,mener l’escalade avant les grandes concessions , et poser des conditions pour gagner du temps . La première et principale condition que le parti islamiste pose concerne le maintien du processus suivi depuis le 23 octobre 2011 , et toutes les institutions qui en ont émané : l’ANC et les rapports de forces qui la caractérisent ainsi que les instances d’arbitrage et de régulation qui en sont issues (ISIE,HAICA et celle de la justice judiciaire ) .

L’opposition , qui paraît très unie et en complète harmonie ,situation jamais vue depuis les dernières élections, afficherait une adhésion à cette condition posée par Ennahdha et exige qu’elle soit accompagnée d’un agenda clair des prochaines échéances politiques et électorales. Les formations de l’opposition ont l’air de laisser l’occasion d’exprimer leur désaccord avec Ennahdha au dossier épineux des nominations dans les hautes sphères de l’administration , et celles aux échelles régionales et locales.

Ces deux éléments (agenda clair et révision des nominations ) constituent ce que plusieurs observateurs appellent le climat général dans lequel vont s’inscrire les prochaines élections , et dont il influencera les résultats inéluctablement .

Ennahdha qui voulait barrer la route à toute alternance politique , voulait garantir l’issue de l’opération électorale, à l’avance, en travaillant sur 3 volets : primo orienter l’opération électorale en mettant la main sur l’ISIE , à travers la loi qui réglemente son fonctionnement , le choix des membres de son comité directeur et comités régionaux et locaux , ainsi que la loi électorale elle-même , secundo assurer l’adhésion de la haute administration centrale , et les échelons régional et local, par les nominations qui ont été dénoncées par ses alliés de la troïka , en plus (tertio) du maintien d’un climat de peur et d’insécurité qui pourrait pousser l’électorat à ne pas participer au scrutin .

Le nouvel engagement (en pointillé ) d’Ennahdha pour trouver une issue à cette nouvelle crise , pourrait se révéler sans lendemain , comme cela a été le cas lors du débat national , et au moment de la désignation du gouvernement Ali Laârayedh . A ces différentes occasions Ennahdha a promis de manière solennelle d’œuvrer à l’instauration d’un climat serein qui rendrait possible la tenue d’élections dans le calme et l’émulation (dissolution des LPR, mettre fin à la violence , combattre le terrorisme et respecter la neutralité de l’administration ) , mais n’a pas tardé à renier ses engagements .

Mais la situation actuelle présente des éléments nouveaux . L’opposition n’a jamais été si forte et unie , elle a une démarche claire , et son analyse des visées réelles d’Ennahdha est pertinente et pratique et elle s’appuie sur une vague de luttes et de contestations que mènent les jeunes dans les quatre coins du pays dans le but de mettre à plat l’hégémonie du parti islamiste et sa mainmise sur les rouages de l’Etat .

Ainsi donc , le parti Ennahdha n’a devant lui qu’une seule issue :ou bien reconnaitre la nouvelle réalité du pays et renoncer définitivement à son projet d’islamiser le pays et l’Etat , ou bien faire une traversée du désert de plusieurs décennies (le très optimiste Mourou a prlé de deux décennies ) pour revenir une force d’opposition parmi d’autres ,et se consacrer à faire l’apprentissage de ce qui fait la spécificité de la société et de la révolution tunisiennes

Aboussaoud Hmidi

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