Dans un éditorial dû à la plume de son rédacteur en chef, l’hebdomadaire Al Fajr, organe officieux du mouvement Ennahdha, livre son analyse des menaces de mort reçus récemment par le chef du parti islamiste dont la protection policière est désormais substantiellement renforcée.
Il estime que malgré son statut de soupape de sécurité pour la réussite de l’expérience de la transition démocratique et son souci de respecter toutes les parties nationales et internationales au titre de l’action civile et pacifique, et aussi des concessions qu’il a faites en tant que chef de la plus grande force politique dans le pays, Rached Ghannouchi inquiète par le rôle qu’il joue sur la scène politique d’après la révolution et surtout par le succès qu’il a réalisé dans le cadre du Dialogue national, un succès qui est la goutte qui a fait déborder le vase pour les professionnels des assassinats politiques.
Dans l’ordre, il s’agit d’abord du courant du Takfir viscéralement hostile à la démocratie et au rôle modérateur d’Ennahdha, un courant facile à infiltre et ayant des connivences internationales et régionales . Ce courant, souligne l’éditorialiste d’Al Fajr, tient Ghannouchi pour un ennemi et pour une pierre d’achoppement sur la voie de ses ambitions et ses projets d’instauration du Califat islamiste.
Deuxième partie pointée du doigt : les forces et les lobbys contrerévolutionnaires et le régime déchu qui disposent de l’argent, de l’expérience, des médias, des rouages de l’Etat et qui ont des « prolongements » et d’anciennes amitiés avec des parties suspectes.
Enfin, des partis et des personnalités politiques qui ne voient aucun intérêt dans le Dialogue national, ni dans les élections , car ils savent d’avance que le verdict des urnes n’est pour servir leurs desseins et que les résultats du scrutin remettraient Ennahdha aux avant-postes .
