Le chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a déclaré, dans une interview au journal Al Hayat, basé à Londres, qu’il était allé en Egypte pour réconcilier les Frères musulmans et l’opposition, reconnaissant qu’il avait échoué dans sa médiation.
«La situation en Egypte me fait souffrir », a-t-il dit. « Il ya des milliers de morts et de blessés dans un Etat considéré comme le centre du monde arabe.
Soulignant que d’aucuns avaient voulu commercialiser le modèle égyptien en Tunisie, ce qui explique pourquoi certains partis d’opposition se sont félicités de coup d’Etat en Egypte et l’ont considéré comme une révolution, Ghannouchi a dit que certains d’entre eux espéraient même le transposer en Tunisie.
Evoquant la situation en Tunisie, Rached Ghannouchi a indiqué que l’idée dominante était qu’un parti islamique imposerait le port du voile et l’interdiction de l’alcool. Ce n’est pas vrai, a-t-il insisté, ajoutant que «les femmes jouissent de la liberté et l’Etat ne s’immisce pas par la vie privée du citoyen. L’économie a progressé de 6,3 pour cent alors la croissance était négative avant les élections. Nous avons créé plus de 100.000 emplois et subventionné les produits essentiels », avant d’affirmer que le mouvement Ennahdha croit en l’État tunisien.
