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Secondaire : Le trop-plein des revendications. Les parents et les élèves trinquent !

L’école va mal, elle est même en péril. C’est le calamiteux constat qui est unanimement posé de l’enseignement en Tunisie où pourtant, il y a un demi-siècle, il était ceint des lauriers d’un crédit exceptionnel que lui reconnaissaient les élèves, les parents et les enseignants eux-mêmes. Quel gâchis que reflète dans son expression la plus hideuse cette crise qui dure plus que de raison, rythmée d’enchères revendicatives, de classes sporadiquement vides, d’examens qui manquent à être tenus, de journées de la colère et d’accès de lassitude et de fureur résignée des parents autant que des élèves.

Pour une large part, ces convulsions sont clairement imputables au syndicat de l’enseignement secondaire et au trop-plein de ses demandes à forte connotation financière, salariale et indemnitaire, même s’il échinait à les emballer sans vraiment convaincre sous des dehors de réformes qui touchent le système éducatif, les infrastructures, la pénibilité du métier d’enseignant et les prestations académiques. Beaucoup de Tunisiens y voient des farces et attrapes qui cachent mal ce que le syndicat et la fédération sous la houlette de son secrétaire, général agitateur devant l’Eternel, Lassaad Yacoubi, exigent en réalité.

A y regarder de près, on pourrait trouver légitimes quelques revendications parmi celles que les professeurs s’égosillent à clamer. Il est vrai que leur métier est épuisant : un travail physique lourd, une pesante organisation des tâches (équipe, travail de nuit) risque de sécurité accru et charge mentale et émotionnelle. Il est vrai aussi que leur gestion des élèves n’est pas de tout repos, compromise par de diverses formes d’indiscipline voire de délinquance. Mais il est encore plus détestable que les réformes cumulées depuis de longues décennies ayant en commun l’absence d’envergure et une juxtaposition souvent synonyme de retour en arrière, déstabilisent et même démoralisent les enseignants. Pis, aucune d’elles n’aborde les sujets de fond.

A la hussarde !

Mais poser ces problèmes de la façon dont ils l’ont été et le sont encore fait dire que les enseignants marchent à côté de leurs pompes, agissent à la hussarde sans s’accorder avec leur vocation première, celle de transmettre le savoir avec la noblesse qui y sied, surtout en gardant continuellement à l’esprit l’intérêt de l’élève qui doit être placé au dessus de toutes les autres considérations si fondées soient-elles. Prendre en otage un collégien ou un lycéen, le priver d’une prestation essentielle, si vitale non seulement pour lui mais aussi pour ses parents, est un acte condamnable nonobstant ses ressorts qui ne sont pas toujours blâmables. Faire aboutir ses revendications sous la pression des grèves et autres formes de « militantisme » l’est encore plus. Demander toujours et encore plus à tout berzingue a tout pour mettre ses vis-à-vis (le ministère de tutelle et le gouvernement) dos au mur, échappe à toute logique de négociation.

Souvent, en effet, les plénipotentiaires syndicaux ont placé la barre si haut que le ministère de l’Education ne trouvait plus rien à négocier avec des préalables et des pré-requis sur lesquels les enseignants et leurs instances représentatives font montre d’une intransigeance à ce point incapacitante qu’elle conduit vite à l’impasse sans autre forme de procès. C’est à prendre ou laisser, comme semble menacer la délégation syndicale pour rejeter ensuite le tort sur la partie d’en face. Avec, en sus, des marches de protestation, des sit-in, des grèves sur le tas, des retentions de notes scolaires, de boycott des examens et même de menaces d’année blanche.

Une tactique éculée

Une tactique qu’on a vue à l’œuvre dans presque tous les épisodes des négociations entamées et rarement terminées pour une raison ou pour une autre mais très souvent pour cause de « manœuvres dilatoires » reprochées au ministère de tutelle ou encore de rupture d’engagements précédemment pris.

Le scénario a été remis en selle dès potron-minet cette année sitôt commencée l’année scolaire dans les lycées et collèges de la République, avec des revendications nouvelles et renouvelées, portant cette fois-ci sur l’octroi d’un surcroît d’indemnités, et sur un départ précoce à la retraite. L’incongru et le triste dans cette affaire, c’est que le gouvernement, dont on sait qu’il racle le fond de tiroir est dans l’absolue impossibilité de sortir son chéquier pour donner suite à ces revendications prohibitives.

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