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Souilem : La politique de la BCT est cohérente et l’économie nationale résiliente

Mohamed Souilem, l’ex-directeur général de la politique monétaire de la Banque Centrale de Tunisie a estimé que la politique de la BCT est cohérente et l’économie nationale a montré sa capacité de résilience aux différentes crises auxquelles elle a été confrontée au cours des dernières années, de nombreux indicateurs confirmant que la reprise économique est en route.

Dans une déclaration accordée, ce mercredi 9 octobre 2024 à Africanmanager ar , il a rappelé que le taux d’inflation s’est stabilisé à 6,7% au mois de septembre 2024. En août 2024, le taux d’inflation s’était replié à 6,7%, contre 7% au mois de juillet et 7,3% au mois de juin derniers.

Dans ce contexte, il a expliqué que les données de l’Institut national de la statistique sont précises et reflètent l’évolution des prix de l’industrie et des services de manière globale.
Souilem a estimé que la baisse des taux d’inflation se poursuit et qu’il est probable que les prix connaîtront une nouvelle baisse dans les mois à venir, notamment à la lumière de la baisse des taux d’inflation dans la plupart des pays du monde.

En réponse à une question sur les raisons pour lesquelles la Banque centrale n’a pas pris la décision de réduire le taux d’intérêt directeur, qui n’a pas changé depuis décembre 2022, il indiqué que cette décision était réfléchie et basée sur certaines craintes qui existent encore, notamment celles de la Russie et la guerre ukrainienne, troubles géopolitiques et l’instabilité des prix de l’énergie.

Et d’ajouter que la décision de réduire le taux d’intérêt directeur en Europe et aux Etats-Unis est due au fait que le taux d’inflation se rapproche du niveau de 2%, chiffre que ces pays visent à atteindre, et que la Tunisie ne l’a pas encore atteint.

S’agissant des indicateurs positifs liés à l’inflation, il a expliqué qu’ils se déclinent dans la baisse internationale des prix des céréales et des matériaux industriels, outre le retour de la production en Tunisie à son rythme normal dans de nombreux secteurs, comme celui de l’agriculture, après les récentes pluies enregistrées dans divers gouvernorats, et ce sont des signes également dus à la baisse des prix de certains produits alimentaires.

Un taux d’intérêt fondateur d’épargne

Il a souligné que la Banque centrale de Tunisie œuvre toujours pour assurer la maîtrise des risques inflationnistes, en plus d’œuvrer pour atteindre un taux d’intérêt réel positif qui encouragera l’épargne, laquelle est le pilier de l’investissement plutôt que de la consommation.

Souilem a assuré que la Banque centrale est chargée de la supervision bancaire et qu’elle agit avec prudence et sans prendre de risques.
En ce qui concerne la situation économique, Souilem estime que l’économie nationale a fait montre de résilience face aux chocs externes et internes.

« De nombreux indicateurs confirment que l’économie tunisienne est dans un processus de reprise. Cela se reflète dans l’augmentation des réserves de change, la réduction du déficit budgétaire de l’État et la baisse des déficits commerciaux et courants du pays, la balance des paiements, ainsi que des taux d’inflation qui baissent à un rythme régulier, en plus de la semi-stabilité du dinar tunisien », selon ses dires.

Il a ajouté : « La dette publique, à son tour, a connu, ces dernières années, une stabilité à hauteur de 80 % du produit intérieur brut, et le pays a également été en mesure d’honorer ses obligations extérieures sans recourir aux marchés financiers mondiaux et au Fonds monétaire international. »

Dans ce contexte, il a évoqué la révision par Fitch Rating de la notation de la Tunisie en septembre dernier, qui a relevé la note du pays de deux crans à CCC+, pour refléter les indicateurs économiques et financiers positifs enregistrés récemment.

Il a conclu que malgré les nombreuses difficultés et toutes les attentes négatives qui ont entaché l’économie, celle-ci a prouvé sa force grâce à sa diversité et sa dépendance à l’égard de multiples secteurs tels que l’industrie, le tourisme, la technologie, l’agriculture et autres, ainsi que la situation géographique stratégique de la Tunisie.

Sur un autre volet, l’ancien responsable à la Banque centrale de Tunisie a reconnu l’existence de faiblesses dans l’économie liées à la qualité des services fournis dans de nombreux secteurs et services bancaires et administratifs, outre la nécessité urgente de revoir la loi du travail et de préparer les infrastructures.

Il a, par ailleurs, estimé que surmonter ces points négatifs permettrait de renforcer la capacité du pays à investir et à attirer davantage les investissements étrangers.

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