A la suite de récente visite du président de la république, Kaïs Saïed, dans le gouvernorat de Kairouan, une séance de travail a eu lieu, lundi, au siège du ministère des Affaires Culturelles, consacrée aux travaux de restauration en cours du rempart de la médina de Kairouan, classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
Le président Saïed a effectué le mercredi 30 octobre, une visite aux bassins des Aghlabides à Kairouan où il a pris connaissance de l’état de ce monument qui est l’un des plus célèbres monuments hydrauliques de l’époque islamique fondé en 248 de l’Hégire, correspondant à 862 après J.-C.
Le ministère des Affaires Culturelles indique une réunion qui se tient à la lumière des instructions présidentielles pour préserver les monuments historiques et archéologiques de la ville.
Dans un communiqué publié dans l’après-midi, le ministère a annoncé que la ministre des Affaire Culturelles Amina Srarfi a eu une réunion avec les directeurs de l’Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle (AMVPPC) et l’Institut national du patrimoine (INP) afin de suivre l’avancement des travaux du rempart de la Médina de Kairouan.
La ministre a notamment souligné la nécessité de surmonter tous les obstacles entravant le parachèvement des travaux de restauration du rempart, indique la même source.
Notons que le projet de restauration du rampart de la médina de Kairouan s’inscrit dans le cadre d’un programme de restauration de plusieurs monuments à Kairouan ayant démarré en 2016 avec un don du Sultanat d’Oman et conformément aux normes de maintenance tunisiennes.
Le 16 decémbre 2023, un drame est survenu près du rampart suite à l’effondrement d’une partie de ce monument. Des enquêtes judiciaires et administratives ont été ouvertes pour déterminer l’origine de cet accident qui a causé la mort de trois personnes et trois blessés.
Suite à cet incident, des mesures sécuritaires ont été prises avec la fermeture de certains accès menant au rempart. Les habitants de la ville ont été appelés à la vigiliance surtout avec les changements climatiques et d’éventuelles infiltrations d’eau pluviales dans le périmètre à proximité du rempart.
En février 2023, le coordinateur scientifique du patrimoine à l’INP à Kairouan Fethi Bahri a déclaré à la TAP que la restauration de cette partie du rempart est assez complexe. Selon le chercheur, la façade sud du rampart avait connu des travaux de maintenance entre 1966 et 1968 qui ont été effectués avec des procédés (ciment) non conformes aux techniques de restauration des monuments archéologiques.
Il a également rappelé la secousse sismique qu’avait connu le gouvernorat de Kairouan en 2004 ce qui a impacté plusieurs monuments dont la façade sud du rempart. Les études de l’INP ont démontré que l’usage du ciment a été à l’origine de l’apparition de fissures sur cette partie du rempart qui date de la dynastie des Abbassides.
La médina de Kairouan a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis le 9 décembre 1988. Elle constitue « un véritable musée en plein air et toujours vivant de l’art et l’architecture arabo-musulmans par ses monuments (plus d’une centaine), ses souks, ses maisons et ses ruelles qui restent encore un convaincant témoignage de son prestigieux passé », peut-on lire sur le site de l’INP.
« Le site inscrit est un bien en série qui comprend la médina et ses faubourgs, les Bassins des Aghlabides et la Zawiya de Sidi Sahib. La médina (54 ha) et ses faubourgs (20 ha) est un ensemble urbain qui présente toutes les composantes d’une ville arabo-musulmane », lit-on encore lire sur le site de l’Unesco. L’organisation onusienne présente une médina « constituée d’habitations juxtaposées réparties en quartiers que séparent des rues étroites et sinueuses ; elle est entourée par des remparts qui s’étendent sur plus de trois kilomètres. »