La Tunisie est un pays qui, ces dernières années, a bénéficié d’une croissance non négligeable dans le secteur des technologies detélécommunication. Le développement rapide de l’infrastructure Internet lui a fourni l’occasion d’accéder au statut d’acteur central dans le domaine des TIC en Afrique du Nord.
Aussi s’était-elle affirmée dernièrement comme une force propulsive dans l’explosion numérique de l’Afrique grâce à son écosystème technologique en plein dynamisme, à des politiques adéquates et à une population jeune et éprise de technologies. Forte d’un florilège prospère d’entrepreneurs et de sociétés en herbe, des stratégies gouvernementales favorables, et des progrès notables aidant un accès accru à l’Internet, la Tunisie s’est taillée une place de leader numérique, traçant ainsi l’avenir du paysage digital de l’Afrique et servant de guide à d’autres nations dans leurs propres transformations numériques.
Téléphonie mobile : 16 millions d’abonnés
Le ministre des Technologies de la Communication, Nizar Ben Neji, a récemment affirmé que la propagation des services de téléphonie mobile en Tunisie a atteint un niveau record, avec un nombre d’abonnés atteignant près de 16 millions, à fin mai 2024, soit une hausse de 130%, au moment où les délits électroniques et les opérations d’escroquerie ont augmenté, ce qui impose de mobiliser des mesures préventives à cet effet.
S’exprimant lors d’une conférence de presse organisée par le ministère des Technologies de communication en partenariat avec l’Instance Nationale des Télécommunications (INT) sur les procédures de protection des abonnés de téléphonie mobile, Ben Neji a fait état d’une demande accrue de services de communications mobiles dans le pays ainsi que de recours intensifié à l’utilisation d’Internet via les téléphones mobiles.
Et d’ajouter que le nombre d’utilisateurs a dépassé les 10 millions de personnes, (en augmentation de 91,1%), alors qu’on recense environ 25 mille cartes SIM vendues quotidiennement en Tunisie.
Le ministre a souligné l’accroissement du nombre de cybercriminalité et des délits d’escroquerie, malgré l’existence de cadres juridiques et de règles régissant le processus de vente de cartes SIM de téléphonie mobile. Ceci est dû, d’après lui, à la multiplication des prestations et des applications accessibles via les numéros de téléphones mobiles, dont les services de paiement électronique, les services bancaires…
Dans ce cadre, Ben Neji a pointé du doigt un nombre de pratiques dangereuses et abus, notamment le fait de permettre à d’autres personnes d’utiliser des cartes SIM de téléphones portables ou des lignes téléphoniques fixes sans en transférer réellement la propriété, ainsi que de continuer à utiliser les cartes SIM appartenant à de personnes décédées…
Il a fait savoir, ainsi, que son département et l’INT ont lancé des mesures pour protéger les abonnés des services de télécommunications fixe et mobile, dont notamment la mise à jour des bases de données des abonnés, la suspension des lignes de téléphonie mobile appartenant à des personnes inconnues…
Et d’ajouter qu’il est impératif de présenter une carte d’identité nationale ou un passeport pour acquérir une ligne de téléphonie mobile et d’éviter la vente arbitraire de cartes SIM dans les rues.
Un marché à trois opérateurs
Rappelons que le marché tunisien des télécommunications repose sur le service de plusieurs opérateurs et fournisseurs. De tous les nombreux opérateurs principaux du pays, citons Tunisie Télécom, Ooredoo Tunisie et Orange Tunisie.
Etant opérateur historique, Tunisie Télécom est détentrice d’une part substantielle du marché. Oredoo Tunisie et Orange Tunisie sont eux aussi des acteurs de poids, procurant ainsi des services de téléphonie mobile et fixe à une vaste clientèle.
Ces opérateurs rivalisent sans merci pour soumettre des services vocaux, des données et Internet, cherchant à la fois à améliorer aussi bien la couverture réseau que la qualité, et en écoulant des produits dernier cri à des prix compétitifs.