AccueilLa UNETICAD 8, premier test international d'envergure pour Saied

TICAD 8, premier test international d’envergure pour Saied

Deux échéances internationales de premier ordre vont avoir vocation à mettre à l’épreuve  Kais Saied, artisan d’une nouvelle Constitution  qui le dote de tous les pouvoirs, d’abord la 8ème  Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8), les 27  et 28 août, et le 18ème Sommet de la Francophonie, les 19 et 20 novembre à Djerba.

A peu près d’égale importance, ces deux rendez-vous   ont rang de test diplomatique, un exercice où le palmarès du président de tout l’Etat tunisien est d’autant moins fourni qu’on ne lui connaît aucune participation à une grand-messe internationale, si moins grande soit-elle.

La TICAD, c’est le conclave où les  dirigeants africains devraient exhorter le gouvernement japonais à encourager ses entreprises à investir dans la chaîne de valeur en Afrique.  Et de très nombreux résultats sont à attendre du rendez-vous estival de Tunis. D’autant que les entreprises japonaises continuent de percevoir le marché africain comme un marché à risque, 65% des entreprises citant la réglementation ou la législation comme un frein à l’investissement en Afrique. Viennent ensuite dans l’ordre : les conditions financières (46,7 %),  les mauvaises infrastructures (44 %), les problèmes de recrutement et de main-d’œuvre (39,4 %) et les réglementations commerciales (33,5 %).

Surtout, bien qu’il s’agisse de la première TICAD depuis le lancement de la Zone de libre-échange continentale africaine, la réunion intervient à un moment de grande incertitude géopolitique. Il faudra bien « vendre l’Afrique » dans un contexte de guerre entre la Russie et l’Ukraine, de tensions persistantes entre les États-Unis et la Chine, et d’inquiétudes quant aux retombées sur les pays africains des crises alimentaires de l’énergie et de la dette, souligne une étude élaborée par lesdeux consultantes Hannah Ryder et Ivory Kairo.

Quatre enjeux majeurs

Le Sommet de la TICAD 8 sera centré sur trois piliers très larges : l’économie, la société, et la paix et la stabilité. Moins de participants devraient se rendre en personne en Tunisie en raison des contraintes sanitaires. Les dirigeants et les entreprises d’Afrique doivent se donner la peine d’y assister. Quatre résultats utiles pourraient être obtenus grâce au sommet si les Africains font pression pour qu’ils se concrétisent.

En premier lieu, des investissements en amont de la chaîne de valeur. Il est établi que le  secteur privé japonais dispose d’un potentiel important en Afrique, mais les investisseurs doivent cesser de considérer le continent comme un marché de vente (par exemple de voitures). Ils doivent le considérer comme un lieu d’ajout de valeur et de fabrication, au-delà de l’assemblage. Le gouvernement japonais peut efficacement y contribuer.

Le Japon n’a pratiquement aucun accord commercial avec les pays africains, si ce n’est des programmes d’exemption de droits et de quotas pour les pays les moins avancés, souvent sous-utilisés en raison de barrières non tarifaires. Les gouvernements africains peuvent donc insister auprès du gouvernement japonais pour qu’il encourage ses entreprises à investir davantage dans la chaîne de valeur en Afrique.

Il ya ensuite le  développement des infrastructures où le  Japon peut apporter une valeur ajoutée que la Chine et d’autres pays membres du G7 ne peuvent pas offrir. L’expérience du Japon en matière de conception et de construction d’infrastructures urbaines efficaces pour des populations de fortes densités est très pertinente pour un continent africain en voie d’urbanisation.  Pourtant, jusqu’à présent, ce que le Japon a apporté à l’Afrique, ce sont des conseils et le transfert des méthodes les moins chères des systèmes de transport rapide par bus, et non des systèmes de métro ou de métro à grande vitesse.

Les PPP pour de meilleurs projets

Troisième enjeu, celui s ayant trait aux partenariats. Les gouvernements africains sont sous pression pour éviter de contracter de nouvelles dettes, ce qui signifie que les PPP (Partenariats public-privé) sont désormais en vogue dans le domaine du développement. On le sait, l’expérience de l’Afrique en matière de PPP est mitigée. Les entreprises étrangères, peu enclines à prendre des risques, choisissent souvent d’imposer des prix élevés, ce qui est décourageant. Les entreprises japonaises ont toutefois investi dans certains PPP, notamment dans le secteur de l’énergie, et ont le potentiel de faire plus et mieux, surtout si elles s’associent à des entreprises africaines. Le gouvernement japonais pourrait inciter les entreprises japonaises à s’associer localement aux projets africains.

Enfin, dernier point et non des moindres, le  soutien à l’Afrique dans les forums internationaux. Bien que seulement 10 % de son budget d’Aide publique au développement soit  destiné à l’Afrique, le Japon a continué à offrir des financements concessionnels, notamment par le biais des banques de développement multilatérales et régionales.

Le Japon a un certain poids au sein des conseils d’administration des grandes entreprises du pays et peut plaider en faveur d’un certain degré de réforme structurelle dans les banques qui serait utile aux pays africains.

Par exemple, une révision des cadres de la viabilité de la dette , ou de la manière dont les banques évaluent les différentes formes de garanties, ou de la manière dont les banques évaluent les projets d’infrastructure régionaux, tels que ceux du PIDA (Programme de développement des infrastructures pour l’Afrique) de l’UA.

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