AccueilLA UNE IDTunis-AMS : Assainis, Modernisés, ils Se battent contre dragons et faussaires

Tunis-AMS : Assainis, Modernisés, ils Se battent contre dragons et faussaires

En dépit d’une conjoncture économique extrêmement délicate et difficile, ayant marqué la Tunisie durant les 5 dernières années, la société AMS a réussi, depuis son acquisition en 2008 par le groupe Loukil, à presque doubler son chiffre d’affaires. Le CA passe ainsi de 15,7 MDT en 2007 à 27,5 en 2014. Par ailleurs, le chiffre d’affaires local, hors marchés, a évolué de 18% avec une augmentation de 78% des exportations pendant l’exercice 2014 par rapport à 2013. Depuis, un plan de restructuration a été mis en place pour allouer la technologie nécessaire au développement et la diversification des produits, rehausser le niveau de la main d’œuvre et assainir les situations financière et sociale de l’entreprise.

– Modernisation et assainissement financier et social

La société a entamé en 2008 et accompli en 2010 un programme d’investissement de 5 MDT (le coût total a dépassé les 6.8 MDT) dans le cadre de son deuxième programme de mise à niveau. Les investissements, répartis en investissements matériels (89%) et immatériels (11%), ont été nombreux.

D’abord, le renouvellement de la fonderie pour 1 600 mDT. Ensuite, le renouvellement de la ligne de chromage pour 200 mDT, le renouvellement de l’atelier couvert de table pour 2 000 mDT, l’intégration de la fabrication des robinets de bouteille à gaz 300 mDT, l’automatisation de la ligne d’usinage de l’atelier de fabrication d’outillage pour 300 mDT, l’acquisition d’une licence et la mise en place d’un ERP 400 mDT et enfin, l’acquisition des équipements pour renouveler le laboratoire de contrôle et de mesure pour 200 mDT.

Le deuxième PMN avait comme objectif essentiel de mettre à niveau les ressources matérielles de la société « AMS » puisque la majorité des équipements de production sont vétustes et ne peuvent plus répondre aux besoins actuels du marché ainsi que le comportement de la demande au niveau qualité et productivité.

Il y a, d’un autre côté, la 3ème phase du programme de mise à niveau qui a été lancée en 2014 avec une valeur de 9 MDT dont 3MDT des fonds propres. Ce programme d’investissement est réparti sur 3 fronts.

La première partie achevée courant le premier trimestre 2015 pour une valeur de 800 mdt, consiste en l’aménagement et la réorganisation de l’usine casserolerie dans le but d’optimiser les flux du process de production, éliminer les rebuts engendrés par les opérations de manutention et favoriser un milieu de travail ergonomique.

La deuxième partie consiste à acquérir des machines et des équipements de production pour l’unité casserolerie (machines de polissage, machines de brasage et découpage et machine de lavage et de séchage) pour une valeur de 1,5MDT dont 600 mDT déjà réalisé entre 2014 et début 2015.

La troisième partie sera dédiée aux acquisitions des machines d’injection, d’estampage et de décolletage pour l’activité robinetterie et des centres d’usinage pour l’unité robinetterie et l’unité fabrication d’outillage pour une valeur de 6,7 MDT. Il est estimé une hausse conséquente du chiffre d’affaire de 30% due à l’intégration de nouveaux produits tels que les mitigeurs, les vannes et les raccords à sertir.

Un plan d’assainissement social a été entamé depuis 2009. Les AMS ont pu réaliser cette année-là le départ à la retraite anticipée de 115 employés. Cette opération a coûté aux AMS 1,8 millions de dinars. Elle a cependant permis un gain annuel en charges salariales de 1.6 million de dinars. Trois années plus tard, c’est le départ de 139 employés. Le coût de cette opération a été de l’ordre de 3 millions de dinars, avec une économie de charge annuelle de 2.2 millions de dinars. La troisième et dernière phase du CCL, qui a par ailleurs été exécutée dans un climat de paix sociale, s’est achevée en mars 2015 avec le départ de 80 employés ayant coûté 2,7 millions de dinars. Au final, un gain annuel de 1.5 millions de dinars.

Sans cet assainissement social, la masse salariale des AMS aurait atteint 11,8 MDT à fin 2015 contre 6,9 actuellement sans parler des gains en productivité grâce à la baisse des taux d’absentéisme, et les charges indirectes engendrées par les cas sociaux (27 employés). En outre, à travers ces opérations, la moyenne d’âge du personnel est passée de 44,5 en 2007 à 32,13 en 2015. Ceci a permis un gain, en termes de charges sociales, tout en garantissant une souplesse au niveau des contrats du travail grâce au recours aux apprentis et jeunes techniciens supérieurs.

Depuis son acquisition, Groupe Loukil a injecté 16 MDT, par le biais de 2 augmentations de capital dont les montants étaient successivement 10 MDT en 2012 et 6 MDT en 2013. Ces augmentations ont servi à financer une partie de l’investissement et l’autre à assainir la situation financière de la société alourdie par les dettes déjà existantes lors de l’acquisition dont 3.8 MDT relatifs à un programme CCL acté par la STB en 2006 pour plus de 450 personnes.

La procédure pour une troisième augmentation de 6 millions de dinars et exclusivement réservée au groupe Loukil, a été engagée en 2015. Le capital de la société passera alors de 26,828 MDT à 32,828 MDT. 4 millions seront alors dédiés à la dernière phase d’assainissement de la situation financière de la société. Les 2 millions restants serviront comme fonds propres pour le financement de la troisième phase du programme de mise à niveau. Cette opération permettra d’économiser 30% des charges financières et des gains de productivité de plus de 25% sur la section casserollerie.

– AMS vs Dragon chinois et administration locale

A la clôture du premier trimestre 2015, la société les Ateliers Mécaniques du Sahel (Groupe Loukil) a réalisé un chiffre d’affaires net de 7,2 MDT contre 7,6 MDT pour la même période du 2014, soit une baisse de 5% bien que le marché du bâtiment soit en hibernation, voire même régression. Cette baisse est expliquée par le management de l’entreprise par le retard de la notification des marchés publics soumissionnés en 2014 et la forte reprise du marché parallèle des produits de contrefaçon provenant de la Chine. Des marchés publics qui ont été, sous le gouvernement Jomaa, détournés du marché local sous prétexte de transparence. Sous peine d’impacter négativement le tissu industriel local, Mehdi Jomaa aurait donné des instructions, selon nos sources, de ne pas appliquer la préférence nationale lors de marchés, tels que celui des piquets de terre pour la Steg et d’outils de robinetterie pour la Sonede. Des marchés furent ainsi passés avec des entreprises étrangères. Soumis aux tests techniques, le matériel importé avait été par la suite délaissé. Les acheteurs avaient fini par découvrir que le bas prix offert était dû à une importation de la Chine par des entreprises fantômes.

Comme beaucoup d’autres entreprises industrielles tunisiennes, les AMS ont aussi été victimes de faussaires, des copieurs qui faisaient fabriquer leurs marchandises en Chine dans une qualité détériorée de métal, pour les vendre au double du prix de l’importation. Les AMS ont pu par la suite, selon nos informations, retracer l’un de ces faussaires. Contacté, il avait demandé à être payé pour l’équivalent de ses gains qu’il aurait engrangés pour arrêter d’importer les fausses pièces AMS.

Ka Bou

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -