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Tunis : Comment contrôler des fonds d’origine douteuse?

La question a été toujours posée, mais aucune réponse pertinente n’a été trouvée jusque-là. Déjà aux premiers jours de la Révolution tout le monde voyait l’argent sale partout. Toutes les violences constatées dans les régions étaient attribuées aux anciens responsables et aux barons du RCD. La dissolution du RCD était assortie d’une décision portant sur la confiscation de ses biens et de ses comptes bancaires. Mais à partir de cette date, on a l’impression que l’argent sale a changé de camp. Plusieurs formations politiques et des associations créées après la révolution ont commencé à éveiller des soupçons. La campagne électorale du scrutin du 23 octobre 2011 a donné lieu à un bras de fer entre des partis politiques et l’ISIE dont les appels à la transparence et à la redevabilité en la matière n’ont pas été entendus.

Pendant le gouvernement de la troïka, l’argent acquis par des associations caritatives et les organisations salafistes a été dénoncé par le mouvement démocratique mais aucune mesure n’a été prise pour mettre fin à cette situation.

Dernièrement, les énormes sommes d’argent trouvées chez les groupes terroristes ont fini par donner une idée plus précise sur ces vannes financières qui ne se ferment pas. Et des voix ont été entendues pour que l’Etat prenne les mesures qui s’imposent pour tarir ces sources.

Hier, mardi, le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, Chedly Ayari, a appelé, devant la commission de la Législation Générale qui examine le projet de loi sur le terrorisme et le blanchissement de l’argent, à la création d’une instance nationale pour le contrôle des fonds d’origine douteuse, laquelle viendra appuyer la Commission nationale d’analyse financière, qui fait face à de grands défis, au moment où le gouvernement prévoit l’adoption d’une loi pour la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent.

Ayari a admis, lors d’une séance d’audition, tenue mardi, à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), l’existence de défaillances dans le travail de la commission relevant de la BCT, en raison d’un manque de moyens pour contrôler des fonds d’origine douteuse et récupérer l’argent spolié.

Il a fait savoir, que le gouvernement publiera, dans les prochains jours, un arrêté pour l’organisation des opérations de change, effectuées par les personnes physiques, et la BCT emettra une circulaire portant sur l’organisation des opérations de change de devises illégales, qui s’effectuent dans les régions frontalières.

Habiba Ben Salem, présidente de la Commission tunisienne des analyses financières, a affirmé que le nombre de déclarations des opérations douteuses a atteint au cours du premier trimestre 2015, environ 67 dossiers. Elle avance que 292 dossiers douteux ont été enregistrés, durant l’année 2014, dont 132 concernent des personnes résidentes en Tunisie et 158 des personnes non résidentes.

Elle a ajouté que la commission a suivi, en 2014, le financement de 65 associations et que près de 200 associations en Tunisie (associations et partis) recevant des financements en provenance de l’extérieur, sont suivies par la BCT tous les trois mois.

La BCT mentionne ces financements dans un rapport qui est transféré à la présidence du gouvernement.

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