AccueilChiffreTunis-Emprunt obligataire :La BCT s’explique, se défend et précise!

Tunis-Emprunt obligataire :La BCT s’explique, se défend et précise!

La dernière sortie de la Tunisie sur les marchés financiers internationaux pour un emprunt obligataire de un milliard de dollars, a fait l’objet de controverses poussant la Banque centrale de Tunisie (BCT) à réagir et à tirer au clair la genèse de l’opération. Dans une note d’informations rendue publique le 4 février dernier, elle a affirmé que l’émission obligataire de janvier 2015 a été menée en conformité avec les prescriptions légales et réglementaires en la matière dans la mesure où l’émission s’inscrit dans le cadre des deux lois de Finance 2014 et 2015 et dans celui de la mobilisation des ressources identifiées pour répondre aux besoins du Budget de l’Etat au titre des lois de Finances 2014 et 2015.

S’agissant de l’opportunité de cette opération d’emprunt, la BCT l’a expliquée par l’aggravation du déficit budgétaire tunisien en 2015, qui atteindra le chiffre-record de 7.5 milliards de dinars et les incertitudes qui pèsent sur le déboursement en 2015 des financements au titre de l’appui budgétaire en provenance des trois institutions multilatérales majeures à l’instar de la Banque Mondiale, le Fonds monétaire International (FMI), la Banque Africaine de Développement (BAD) ainsi que l’Union Européenne. Ces incertitudes proviennent du fait que ces appuis budgétaires sont assujettis, plus que jamais à l’implémentation par la Tunisie d’un paquet de réformes économiques et financières dont la plupart passe par le vote de lois que le Parlement tunisien tarde à promulguer.

L’emprunt a été aussi encouragé par les incertitudes à propos la réalisation en 2015 d’une émission de sukuk souverains de l’ordre de 1 milliard de dollars comme l’éprouve l’échec de l’expérience tentée en 2014.

La sortie de la Tunisie sur le marché international vise aussi, selon la BCT, à renforcer le stock des avoirs en devises de la Tunisie pour faire face aux dépenses croissantes, et de stabiliser le taux de change du dinar. Il est signalé au passage que le produit de l’émission obligataire récemment conclue a permis de consolider les avoirs nets en devises du pays pour les porter à un chiffre record jamais atteint dans l’histoire de la Tunisie, soit plus de 15 milliards de dinars ou l’équivalent de 129 jours d’importation.

Sur le fait que cette émission obligataire est sans garanties publiques extérieures, la Banque centrale a expliqué cela par la reconduction peu probable en 2015 des émissions obligataires tunisiennes en devises avec des garanties publiques étrangères, outre le besoin de tester, dès 2015, le retour de la Tunisie sur les marchés des capitaux internationaux « sans béquilles », c.à.d. sur la base du seul risque tunisien.

Evoquant le choix du mois de janvier, la BCT a tenu a préciser qu’il a été tenu compte du niveau très bas des taux d’intérêt actuels aux Etats-Unis et en Europe. La banque a choisi aussi le mois de janvier pour des perspectives quasi-certaines d’un resserrement des taux d’intérêt américains et européens au plus tard, à compter du début du second semestre 2015. « Un recours différé de notre retour sur les marchés des capitaux étrangers risque de nous coûter beaucoup plus cher », précise la banque, estimant que l’argumentaire développé, ici et là, qui plaide en faveur d’une sortie, plus tard, sur les marchés de capitaux étrangers traduit, pour le moins, une méconnaissance de la réalité des marchés financiers.

Le choix du mois de janvier s’explique, en outre, par la nécessité de prendre en compte les besoins de financement du budget de l’Etat au 1er trimestre 2015 et doter le budget de l’Etat 2015 de ressources, y compris le remboursement par l’Etat, ce mois de Février 2015, de plus de 700 millions de dinars d’obligations du Trésor échues

Côté endettement, l’institut d’émission a fait savoir que l’emprunt obligataire de 1 milliard de dollars (environ 2 milliards de dinars), augmenterait le taux d’endettement de la Tunisie, à fin 2015, d’environ 2,2% du PIB. Ce taux étant actuellement de 51,6% (2014), et «les remboursements de la dette liés à l’emprunt obligataire seront de 56 MD en 2015.

Il s’agit simplement d’intérêts qui seraient payés au cours de second semestre de l’année en cours, explique la BCT, avant d’ajouter que ce paiement aurait un impact de 0,1% sur le ratio de la dette par rapport aux recettes courantes de cette année. «Pour toute la période, 2016-2025, les montants à payer concerneraient les intérêts uniquement et représenteraient environ 0,3% des recettes courantes actuelles», ajoute la BCT.

Sous un autre angle, la BCT a fait remarquer que cette opération de sortie sur le marché international a été bien préparée. « Pas moins de trois « arrangeurs » qui jouissent d’une haute renommée sur les marchés financiers internationaux : J.P Morgan, Citibank et Natixis, ont collaboré aux cotés de cabinets d’avocats internationaux et nationaux de renom et des cadres du Ministère des Finances et de la B.C.T pour assurer la bonne fin de l’opération », souligne-t-elle.

Kh.T

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