L’évolution de la situation au sud, secoué récemment par une vague de protestations continue à préoccuper l’ensemble des acteurs politiques. Ce sentiment s’aggrave également avec la décapitation de l’Etat islamique 21 coptes sur les cotes de Tripoli. Message clair : Daech est à nos portes.
Les autorités en place sont donc, conscientes quant à la délicatesse de la situation et les informations rapportées par le quotidien « ACHOUROUK » dans son édition de 17 février démontrent que l’intention se dirige vers la nomination de cadres militaires et sécuritaires retraités comme gouverneurs des régions frontalières.
Un choix est justifié par le quotidien par l’expérience sécuritaire et militaire de ces responsables qui aboutirait à la facilitation de la coordination sécuritaire dans les zones sensibles.
La même source a, d’autre part, prévu un mouvement dans le corps des gouverneurs touchant 8 régions.
Une initiative louable…
L’initiative est qualifiée par plusieurs experts et même des cadres relevant du département de l’intérieur de « louable » . C’est le cas d’Ali Zemardini , expert en sécurité qui n’a pas manqué de mettre l’accent sur l’impact d’une telle décision sur la stabilité et la promotion des régions en question.
Ils ne peuvent que réussir à leur mission, insiste Zemardini qui s’est appuyé sur la formation de ces cadres, qui sont capables à gérer les affaires de leur région et à contribuer à la résolution des problèmes confrontés. « Les cadres de sécurité grâce à leurs expériences et carrières professionnelles sont au fait de la situation économique et sociale du pays », a dit l’expert, mettant l’accent sur le rôle joué par ces cadres, afin d’assurer un climat stable tant souhaité par les citoyens.
« Les cadres sécuritaires ne sont pas censés garantir uniquement la stabilité, ils sont aussi plus proche des citoyens », a précisé notre interlocuteur. C’est important, car la mutation qu’a connue la Tunisie les a amené , depuis la révolution, à faire le suivi de la situation pour former une idée globale et actualisée sur la situation de chaque région du pays.
Donc, la désignation d’un cadre sécuritaire à la tête d’une région, jugée délicate est une décision raisonnable et même opportune, car elle est de nature à trouver une issue à la crise que secoue le pays particulièrement dans les zones sensibles qui font face à une multiplicité de défis à commencer par la lutte contre le terrorisme.
D’après notre interviewé, le chef de gouvernement pourrait réussir dans cette mission , en cette étape que vit la Tunisie .Et Zramdini de citer deux exemples de cadres sécuritaires qui ont assumé la mission de Gouverneurs à savoir Ameur Kriaa comme gouverneur de Siliana et Mohamed Berjeb à Sidi Bouzid.
Pas d’économie sans sécurité
Pour Moez Joudi expert en économie, cette initiative est « logique » dans la mesure où l’économie a plus que jamais besoin de la sécurité pour assurer sa relance. « Je pense que le choix de nommer des cadres sécuritaires à la tête de régions frontalières est important puisqu’il offrirait la base principale pour que l’économie reprenne son rythme », a affirmé Joudi à « Africanmanager ».
Notre interlocuteur s’est dit optimiste par cette démarche, mais elle doit, à ses yeux, non seulement toucher les zones frontalières, mais aussi les régions ayant connu des tensions et même les autres possédant des ressources naturelles à l’instar de Gafsa.
D’autre part, a-t-il poursuivi, ces régions devraient se transformer en zones militaires et ce, dans le but de préserver les ressources et par la suite assurer le développement de ces régions. « On est pour la nomination des cadres sécuritaires à la tête de ces régions. Mais, ceci nécessite le changement de la méthode de gouvernance ». Cela passerait selon Joudi, par l’élection des conseils régionaux, chargés de suivre la mise en place des projets de développement dans ces gouvernorats ».
Wiem Thebt
