AccueilLa UNETunis : «Faux diplômes» de Tunisair. L’ancien ministre du Transport s’explique

Tunis : «Faux diplômes» de Tunisair. L’ancien ministre du Transport s’explique

«Dans le dossier que l’ancien PDG de Tunisair, Rabah Jerad, a remis au ministère du Transport à propos de la découverte de diplômes universitaires falsifiés dans les dossiers d’environ 200 fonctionnaires au sein du transporteur national Tunisair, aucune enquête n’a été ouverte à ce sujet, selon des sources au sein de cette institution rapportées par le journal «Al Moussaouar» dans son édition du 17 août », rapportait notre confrère «Espace Manager».

L’information, selon différentes sources contactées par Africanmanager, n’est, ni totalement  fausse ni totalement vraie. Nous avons ainsi pour ce faire pris contact avec l’ancien ministre du Transport de l’époque, Chiheb Ben Ahmed. Ce dernier affirme qu’il n’a reçu aucun rapport de l’ancien PDG de Tunisair à ce propos. «C’est moi-même, sur une initiative personnelle qui fait suite à des bruits qui m’étaient parvenus de l’extérieur faisant état de l’existence de quelques employés au sein de l’entreprises dont les diplômes seraient falsifiés, qui ai ouvert ce dossier. J’ai même diligenté à cette fin une inspection au cours des derniers jours du mandat de Rabah Jrad et j’avais même changé d’enquêteur lorsque j’avais remarqué une lenteur dans l’avancement de son travail», assure l’ancien ministre du Transport. Contacté par nos soins, l’ancien PDG de Tunisair Rabah Jrad nie avoir transmis un quelconque dossier à propos de fonctionnaires de l’entreprise à l’ancien ministre de Transport. Il confirme ainsi l’affirmation de Chiheb Ben Ahmed sur la paternité de l’enquête.

Et ce dernier de préciser encore que «j’avais alors insisté pour que la mission soit ouverte sur tous les aspects y compris ceux qui avaient bénéficié de la régularisation de leurs situations administratives dans le cas de réparation de préjudices de carrière et dont le nombre était de 800. On avait alors, entre autres, découvert que quelques uns, dont deux anciens directeurs, ne méritaient pas les privilèges qui leurs avaient été accordés. Le premier à propos de la fonction et qui lui avait été retirée et l’autre la voiture de service qui lui avait aussi été retirée suite à mon intervention».

 Chiheb Ben Ahmed précise ensuite que «l’enquête close, nous en avions transmis le rapport et les conclusions à l’ancienne PDG Salwa Essghaïer», en assurant qu’il ne sait rien de la suite que cette dernière avait alors donnée à ce rapport et à ses conclusions. Interrogé sur ces conclusions, Chiheb Ben Ahmed a indiqué à Africanmanager que «on a en effet trouvé quelques cas dont les diplômes prêtaient à équivoque». L’ancien ministre du Transport dans le  gouvernement de Mehdi Jomaa a cependant qualifié de «très exagéré» le chiffre de 200 employés et cadres dont les diplômes seraient faux.

Confirmation est ainsi faite de l’existence d’un tel dossier de faux diplômes, ou de diplômes équivoques, sur la base desquels auraient été faite des opérations de régularisations dans la cadre de l’ouverture, juste après la révolution, de procédures de réparation de préjudices de carrières. Contactée par nos soins, l’ancienne PDG Salwa Essghaïer, qui,  entretemps, a réintégré le  ministère de l’Industrie, préfère parler d’«emplois supérieurs aux grades» qui est «une question plus large» dit-elle. Elle refuse, pourtant, de confirmer ou d’infirmer avoir reçu un rapport à ce propos de la part du  ministre du Transport de l’époque et préfère, «la question relevant de Tunisair, que ce soit la compagnie elle-même qui s’explique» à ce propos. Fin de la discussion.

Chez Tunisair, tout le monde semble être en congé. Nous avons quand même pris contact téléphonique infructueux, avec l’actuelle PDG et l’un de ses adjoints. La question se pose ainsi de connaître l’issue de ce rapport de l’ancien ministre Chiheb Ben Ahmed à propos des «emplois supérieurs aux grades » pour reprendre le qualificatif de Salwa Essghaïer, et ce qu’ont  en fait les directions successives de Tunisair. L’actuel ministre du Transport en est-il au courant et en a-t-il assuré le suivi, comme le dicterait le principe de la continuité de l’Etat ?

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3 Commentaires

  1. Les faux diplômes ou équivoques n’ont aucune importance pourvu que les recrutés aient la capacité de manager, diriger et décider.
    Pour rappel, la France n’a pas attendu d’avoir des X, Pont, Mines, Centrale etc pour constituer son tissu industriel (Michelin, Wendel, Boussac…

    Il n’a que les pays du tiers monde qu’on exige des diplômes prestigieux même si leur titulaires son incompétents.

  2. Ne vous en faites pas,des diplômes falsifiés,il y en a plein partout dans presque toute l’administration tunisienne,surtout au lendemain de la prétendue révolution…Les nahdhaouis amnistiés ,falsifiant leurs diplômes,ont pris d’assaut l’administration,y semant leur poison,violant les lois et accentuant la corruption et le népotisme

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