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Tunis-Ghannouchi au journal le Figaro :Les derniers évènements sont un test sur l’application de la loi et c’est une victoire pour l’État

Dans une interview accordée au journal français Le Figaro dans son édition du 21 mai 2013, le chef du parti islamiste Ennahda , Rached Ghannouchi commente les récents heurts entre salafistes et policiers , du dimanche noir, en disant que c’était un test sur l’application de la loi et c’est une victoire pour l’État et félicite , de ce fait , la police et l’armée d’avoir réussi à récupérer leur autorité .

A la question : faut-il éradiquer les djihadistes? Ghannouchi répond par la négative , en assurant qu’un tri se fera entre les franges modérées qui refusent de s’opposer à l’État et les autres. Il ajoute que ces derniers iront vers l’isolement, comme ceux qui les ont précédé , qu’ils soient gauchistes, nationalistes ou islamistes dans les années 1970. Tous, au début, ils se rebellaient contre l’État, et finalement ils acceptent son principe, dit-il , avant de nuancer que le problème c’est que l’État n’a pas reconnu ces mouvements, et c’est pourquoi il a chuté .

A la possibilité d’une réponse violente à cette répression de la part des djihadistes , la réplique de Ghannouchi fait transparaitre une circonspection inhabituelle : Peut-être dit-il , avant d’ajouter que les djihadistes se mettraient encore plus en difficulté, et le peuple serait remonté contre eux et leur marginalisation augmenterait , ainsi .

Il tient à ce niveau de l’analyse à élargir l’approche , comme pour échapper aux contraintes de la réalité ,en invoquant les questions de développement . Il recommande de résoudre des problèmes de développement, pour éviter d’en arriver à de telles réactions , vu que le phénomène djihadiste se développe dans les zones les plus pauvres, au développement desquelles l’État devrait donner plus d’importance, proposant ainsi une solution à moyen terme pour des questions urgentes qui peuvent se produire à n’importe quel moment .

Une fois interpellé sur le programme de son parti en matière de développement, pour réduire la pauvreté et la marginalisation, il souligne que l’actuel gouvernement prend le contrepied du programme du gouvernement sous Ben Ali , qui était tourné à 80 % vers le développement des zones côtières et 20 % vers l’intérieur. Aujourd’hui , dit-il , c’est l’inverse, on s’oriente vers une économie sociale, ajoutant qu’il ne faut pas se contenter des efforts de l’État: l’argent des familles Trabelsi-Ben Ali doit être investi dans ces régions, sans donner le moindre chiffre ou même un ordre de grandeur.

A la remarque que sur place , les gens des régions intérieures se plaignent de ne rien voir, il acquiesce en disant que c’est vrai. Il justifie la lenteur des réalisations par l’ampleur des ruines ,assurant que ce qui a été détruit en 50 ans ne peut pas être réparé en 2 ans.

Il annonce qu’il y a un projet de réaliser une infrastructure de base , de construire une autoroute de la capitale vers Kasserine, Kairouan, Sidi Bouzid, Gafsa, sans avancer ,également ni délai ,ni moindre chiffre .

Il clame qu’il n’a jamais tenu de double discours entre ce qu’il affirme en public et ce qu’il dit aux salafistes, en privé , en références aux enregistrements qui ont circulé sur les réseaux sociaux . » Moi j’essayais de convaincre les salafistes pour qu’ils travaillent au sein de la société civile. Je leur ai dit que l’État est fort et qu’il allait les écraser. Ils n’ont pas entendu » dit-il .

Sa réplique à la question : est-ce qu’il considère toujours les salafistes comme ses enfants est claire . Il affirme qu’il les considère comme les enfants de la Tunisie. Et , en contradicteur adroit et bon pédagogue , il s’adresse à l’intervieweur lui disant : certains de vos enfants sont droits, d’autres pas , et on doit essayer de les récupérer, et il faut , pour cela, dialoguer, avant d’ajouter : ce que l’on vit aujourd’hui, ça n’est pas le fruit de la Révolution mais celui de Ben Ali, expliquant ainsi que La ruée des vagues de salafistes de l’étranger vers la Tunisie par les politiques des régimes de Bourguiba et de Ben Ali qui ont fait du pays un terrain fragile.

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