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Tunis : Interdits de voyage, oubliés dans les prisons et compétences piétinées. L’holocauste d’Ennahdha.

Un proverbe arabe que les Islamistes connaissent bien dit que «l’ignorant fait à lui-même, ce que les ennemis ne font pas entre eux ». En moins de deux ans de pouvoir, les Islamistes tunisiens ont réalisé ce que toutes les campagnes de leurs opposants, étaient incapables de faire . Ils ont détruit l’image d’Epinal qui leur a permis en octobre 2011, de remporter ,haut la main, les élections . L’image des persécutés et de propres qui craignent Dieu. Une image, désormais écornée par les soins de ceux qu’Ennahdha a montés au pouvoir: les Moncef Marzouki dont les facultés mentales sont remises en cause par ses anciens amis du CPR, Ali Larayedh l’ancien prisonnier affecté à des responsabilités auxquelles il n’était préparé , Rafik Bouchlaka le gendre du Cheikh ,sali par le Sheraton-Gate et le don chinois , sans oublier des alliés CPR du genre Abdelwaheb Maatar qui n’arrive pas à effacer son ancienne image d’usurier, ou encore du genre de Salim Ben Hamidane l’avocat-ministre qui n’est pas reconnu par ses pairs, même après la Révolution , ou enfin de cet ancien ministre de la justice, pris entre les exigences de sa femme avocate qui demande à une banque de la place de l’inclure dans la liste de ses bureaux conventionnés et l’intégrité qu’exigent ses charges de Ministre de la République . On passera sur toutes ces figurines qu’Ennahdha envoie saliver sur les plateaux TV et qui ne font que lui faire du tort ou enfin , le bilan économique catastrophique d’une gestion de débutants comme l’avouera le premier chef de gouvernement Nahdhaoui lorsqu’il avoue : «nous apprenons à gouverner, où est le mal » ?

Une partie de cette mauvaise gestion, réside dans le gâchis des interdits de voyage , des oubliés en prison et le massacre des compétences piétinées. Tous auraient pu contribuer à éviter, au moins le désastre économique.

– Ils étaient 80, ils sont devenus 16 ! Qu’ont-ils fait ? Que leur a-t-on fait faire ?

En mai 2012, des sources estimaient à 460 le nombre d’hommes d’affaires interdits de voyage. Une «source responsable citée par Assabah News, rectifiait alors leur nombre à seulement 80 . Cette même source indiquait aussi que les personnes interdites de voyage par décision judicaire sont au nombre de 474, dont 16 de la famille Ben Ali, 32 de la famille Trabelsi, 205 ministres, PDG et hauts fonctionnaires, 41 accusés par la justice militaire et uniquement 80 hommes d’affaires, sans compter les 100 autres citoyens poursuivis dans des affaires de droit commun et non liées au régime déchu.

Depuis mai 2012, le dossier des hommes d’affaires interdits de voyage, s’était politisé et plus personne ne voulait en parler. Qu’ils soient ministres, conseillers ou chefs de gouvernements, ils mentaient tous ,délibérément à ce sujet ou ne voulaient pas reconnaitre l’évidence .Aucun n’a eu le courage de résoudre cette question .Aux dernières nouvelles et si l’on croit le ministre provisoire des finances, Elyes Fakhfakh, ils ne seraient plus que … 16 hommes d’affaires interdits de voyage et 89 personnes issues de l’administration (PDG, hauts fonctionnaires et ministres). Et lorsqu’on lui demande, à propos des hommes d’affaires, comment ce chiffre a diminué et s’il n’y a pas eu transactions avec son ministère ou le parti au pouvoir, il nous répond que son ministère n’en sait rien. «Allez poser votre question à l’autre partie» !

Pour les 16, nous demandons au ministre Fakhfakh, si ces hommes d’affaires attendent d’être inculpés ou attendent d’être jugés. Il est alors catégorique et affirme qu’ils attendent tous d’être jugés. Il est pourtant possible de le démentir, rien qu’en évoquant le cas de Hédi Djilani, toujours interdit de voyager et aucune affaire en justice à son encontre , comme il l’affirme lui-même dans son statut fb, à moins qu’on ne lui en monte une après cet article. D’autres sont dans son cas, mais préfèrent endurer et se taire. Par peur, une certaine justice les laisse poiroter, sans aucun souci de l’effet d’une telle mesure sur le monde des affaires. Selon les chiffres de l’API pour le mois de juillet, pour l’exemple, les simples intentions d’investir ont baissé, les offres d’emploi ont baissé, tout a l’air de baisser donc , sauf le degré de peur de cette justice !

– De 205, ils sont devenus 89, avec des aberrations comme celles d’Adel Gaaloul ou de Zouheir Basli.

Les mêmes questions, se poseraient presque à propos des 205, anciens ministres, PDG, hauts fonctionnaires et autres. Aux dernières nouvelles, ils ne seraient plus que de 89. Tous poursuivis en justice ? Nous pouvons l’affirmer, NON !

Nous citerons ainsi, le cas d’un ancien ministre. Les premières charges retenues contre lui grâce à un ancien PDG de banque publique, allaient l’amener en prison à vie. Il arrivera pourtant à reconstruire toutes les pièces du puzzle de sa fausse inculpation, retrouvera ses documents dans les caves du 1er ministère. Devant le juge d’instruction, il est disculpé, mais lorsqu’il lui demande de lever son interdiction de voyager, le juge lui dit «pas maintenant, ce n’est pas le moment» !

D’autres anciens ministres, attendent quand à eux, depuis presque deux ans, la clôture de l’enquête sur un contrat signé sur ordre écrit de la main du chef de l’Etat , sous lequel travaillaient ces ministres, dont le signataire n’a jamais été inquiété et dont le bénéficiaire fait partie de ceux qu’on ne peut pas ne pas inculper, délit de patronyme oblige. Drôle de justice d’après la Révolution !

La «justice», sourde comme un pot, aveugle comme une taupe et frileuse comme la poule mouillée, atteint cependant son paroxysme à la vue d’un ancien ministre et d’un ancien PDG, murés en prison pour ne pas sortir une troisième personne de prison. Deux personnes dont l’intégrité a été récemment dite haut et fort par le personnel de la poste de Tunisie qui demandait dans une lettre à l’ancien prisonnier Larayedh, soit de les juger si la justice a vraiment les preuves de leur culpabilité dans le dossier de Cactus-La Poste, soit de les relâcher.

On n’oubliera pas non plus de parler de cet autre oublié de la justice à la mode nahdhaouie, l’ancien conseiller économique de Ben Ali à qui une certaine justice voudrait, semble-t-il, faire endosser toutes les mauvaises affaires de son patron . Le rapport de la première commission d’investigation sur les faits de corruption, avait pourtant démontré, documents à l’appui, que l’ancien chef de l’Etat tunisien gérait TOUT lui-même, y compris les autorisations de vente de boissons alcoolisées ou les quotas de voitures et les grandes affaires juteuses et que ses conseillers ne font que lui préparer les dossiers sur lesquels il statue lui-même et consigne ses directives de sa propre main. Ce ministre-conseiller est toujours en détention préventive éternelle, sans aucun jugement !

– Des compétences, piétinées et perdues pour le pays des Nahdhaouis.

A l’heure des nominations, sur appartenance partisane et par la loi de la légitimité carcérale qui donne, depuis l’accession d’Ennahdha au pouvoir, le droit à ses anciens prisonniers aux hauts postes de l’Administration, la Tunisie n’arrive plus à trouver les vrais technocrates capables de diriger une Administration et de bien gérer une économie, en dehors des besoins partisans et politiciens. La révolution des gueux, dans la révolution des braves, a en effet balayé toutes les anciennes compétences du pays, soit en les mettant dans le frigo, sur simple suspicion comme appelait à le faire le… juriste et ancien ministre de la fonction publique, Mohamed Abbou, soit par la terreur de les traîner en justice. Disons-le clairement, des compétences, comme celle d’un Afif Chelbi, d’un Nouri Jouini, d’un Mondher Znaïdi ou d’un Ridha Mosbah, ont été piétinées et sacrifiées sur l’autel même de la justice, pour laisser l’économie du pays entre les mains, parfois d’apprentis sorciers et de ministres qui mériteraient mieux l’appellation de sinistres, jusque-là incapables de résoudre les problèmes qui ont été à l’origine de la Révolution, avant que ne la reprennent les gueux qui endossent depuis la robe de l’apprenti sorcier de l’économie, en général !

Ka. Bou

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