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Tunis : Jalloul Ayed parle des deux Présidents, ceux de la Tunisie et de la BAD

L’expert économique et ancien ministre des Finances, Jalloul Ayed a accordé à Africanmanager une interview exclusive où il a évoqué plusieurs thèmes dont la course à l’élection présidentielle, soulignant, à ce propos, qu’il a effectivement été approché par certains amis et sympathisants qui l’ont encouragé à présenter sa candidature, «chose que l’ai refusée catégoriquement», selon ses dires pour plusieurs raisons.

Jalloul Ayed a, également, parlé de sa candidature à la tête de la Banque africaine de développement (BAD) et la campagne envisagée en la matière et qui est appuyée par le Chef du gouvernement en personne, a-t-il précisé. Interview :

Vous êtes officiellement le candidat de la Tunisie pour le poste de Président de la BAD (Banque Africaine de Développement), comment évaluer vous vos chances d’être élu à ce poste ?

Je tiens tout d’abord à exprimer tout l’honneur qui m’échoit d’être sélectionné par mon pays pour être son candidat à ce poste prestigieux. Je dois aussi exprimer toute ma reconnaissance au Président de la République qui a pris ma candidature à bras-le-corps, depuis quelques mois déjà, et qui a répandu la bonne parole auprès de certains chefs d’Etats africains. Cela dit, vous pensez bien que si j’ai accepté cette candidature, c’est parce que j’estime que mes chances d’être élu à la présidence de la BAD sont relativement bonnes, même si la mission s’annonce difficile vu que les autres candidats qui se présentent à ce poste sont d’un excellent niveau.

Est-ce que vous envisagez une campagne en la matière avant le déroulement des élections ?

Bien entendu. Le lancement de ma campagne électorale été annoncée la semaine dernière par le Chef du gouvernement en personne et qui m’a fait part à cette occasion de tout son appui ainsi que de celui des autres membres du gouvernement. La première étape, celle de la précampagne, a pour objectif d’obtenir le parrainage de ma candidature par certains pays frères et amis que nous comptons solliciter incessamment. La deuxième étape verra le lancement de la campagne proprement dite avec des visites prévues dans un certain nombre de pays actionnaires de la BAD en Afrique et ailleurs.

Quelle est la vraie bataille aujourd’hui au niveau de l’économie ?

La vraie bataille consiste à remettre le moteur économique en marche. J’ai grand espoir que cela soit tout à fait possible avec le retour anticipé de la stabilité politique et sécuritaire. Ce que je souhaite ardemment pour mon pays est que le prochain gouvernement puisse bénéficier d’un appui politique fort pour qu’il soit capable de confronter avec détermination une situation économique, certes difficile, mais tout à fait gérable. À mon humble avis, seul un gouvernement d’union nationale, ou du moins issu d’une grande coalition dans laquelle les deux plus grands partis politiques se donnent la main, est capable d’affronter les défis économiques avec audace, aplomb et détermination. Imaginez l’exemple édifiant qu’on donnerait à notre peuple et au reste du monde si les grandes forces politiques du pays se rejoignaient au service de l’intérêt supérieur de la nation!

Qu’est-ce que vous pensez de la loi des finances 2015 ? Peut-on parler d’insuffisance ?

Pour être tout à fait honnête, je n’ai réellement pas eu le temps de passer en revue le budget 2015 pour que je puisse vos donner un regard aiguisé sur la question.

Sur le plan politique, est ce que vous pensez que la Tunisie est sur le bon chemin ?

Absolument! Il m’a été donné de constater, lors de mes récents voyages à l’étranger, le grand respect et la grande admiration dont jouit notre pays pour sa manière de gérer la transition démocratique, ainsi que pour l’organisation hautement civilisée des élections législatives. Ce que je souhaite de tout mon cœur est que notre pays puisse accède maintenant à la phase de consolidation démocratique et enclencher ainsi un cercle vertueux et synergique de renforcement mutuel du processus démocratique et de la prospérité socio-économique.

Pourquoi vous n’avez pas présenté votre candidature à la présidentielle ? Vous n’êtes pas intéressé ?

J’ai effectivement été approché par certains amis et sympathisants qui m’ont encouragé à présenter ma candidature à l’élection présidentielle, chose que j’ai refusée catégoriquement, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, j’ai une appréciation personnelle de la stature et des qualités que doit avoir un président de la République et j’ai estimé que j’étais encore loin du compte.

Deuxièmement, je considère que mes antécédents sur le registre du militantisme et de l’activisme politique pâlissent devant ceux de certains candidats surtout que l’un d’eux, à qui je dois du respect, était mon propre patron dans le troisième gouvernement de transition. Finalement, l’opportunité, bien réelle celle-ci, de me présenter à la présidence de la BAD, se joue sur un terrain qui m’est familier et pour lequel je possède des atouts certains. Le choix était donc vite fait avec l’espoir que la Tunisie en sortirait gagnante, ce qui est mon objectif ultime.

Khadija Taboubi

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