Le chef du Gouvernement, Hamadi Jebali, a affirmé, vendredi après-midi, qu’il maintient sa décision de former un gouvernement de technocrates. Dans une déclaration rapportée par l’agence TAP, il a ajouté : « Je n’irai pas l’ANC pour solliciter son aval…et la composition du gouvernement est quasiment prête ».
En réponse à une question d’Africanmanager au sujet des déclarations de Abdelwahab Maatar et de Adnan Manser qui contestent au Chef du Gouvernement le droit de procéder à un remaniement , Hammadi Jebali a lancé un appel à la retenue aux responsables et surtout Adnan Mansar, ajoutant que « l’on n’est pas dans l’hypothèse d’une démission du Gouvernement ou de son chef , mais d’un remaniement , où le chef du Gouvernement demeure en place ainsi que plusieurs ministres , alors que d’autres seront remplacés par des compétences indépendantes » .
Cette initiative ne doit pas être considérée comme portant dissolution de l’actuel gouvernement, mais comme un remaniement ministériel qui ne requiert pas l’intervention du président de la République et de l’Assemblée nationale constituante au sens de l’article 15 de la loi relative à l’organisation provisoire des pouvoirs publics.
Le chef du gouvernement a insisté sur le fait qu’on est dans le cas de figure d’un remaniement ministériel où le chef du gouvernement ne présente pas sa démission et où certains ministres resteront dans la formation gouvernementale auxquels se joindront des ministres technocrates, indépendants dans le sens où ils n’appartenant à aucun parti politique. Leur mission sera donc de conduire le pays aux prochaines élections et ils ne se porteront pas candidata ainsi que lui-même aux prochaines élections.
On n’est pas non plus dans le cas de la formation d’un nouveau gouvernement ni de dissolution du gouvernement actuel, ce qui ne tombe pas sous les dispositions de l’article 15 de la loi relative à l’organisation provisoire des pouvoirs publics, qui n’est pas applicable dans le cas de l’espèce.
Auparavant, le juriste Iyadh Ben Achour, à l’issue d’un entretien avec Hamadi Jebali, a affirmé que le chef du Gouvernement fait usage des prérogatives qui lui sont reconnues par l’article 17 de ladite loi, et il en a parfaitement le droit. Cet article dispose que le chef du gouvernement est compétent » pour créer, modifier et supprimer les ministères et les secrétariats d’État, ainsi que pour fixer leurs attributions et prérogatives, après délibération du conseil des ministres et information du Président de la République » et surtout pour » procéder aux nominations aux emplois civils supérieurs, en concertation avec le ministre concerné et le conseil des ministres ».
Iyadh Ben Achour a affirmé que le président de la République provisoire et le président de l’Assemblée nationale constituante sont d’accord pour la mise en œuvre de cette approche, celle du remaniement ministériel sur la base de l’article 17 .
Hamadi Jebali , dans sa déclaration , en réponse à Africanmanager, a exprimé son étonnement au sujet de l’attitude de quelques partis politiques qui appuyaient l’idée d’un Gouvernement de compétences , mais au moment où elle a pris forme avec la proposition du dernier remaniement, ils se sont mis à poser des conditions , comme s’ils voulaient la faire échouer .
Vantant les mérites du remaniement qu’il propose, Hammadi Jebali a insisté sur le fait que cette initiative est de nature à épargner au pays les tensions, et donnera l’occasion aux partis de s’associer à l’action collective du nouveau Gouvernement ce qui ouvrira de réels horizons au pays.
Jebali a révélé que la liste de ses ministres est déjà arrêtée et qu’elle sera rendue publique dans les jours qui viennent.
D’autre part, et dans le chapitre des rapports tuniso-français qui étaient au centre de son entretien avec l’Ambassadeur de France en Tunisie François Gouyette , Hammadi Jebali a souligné que la Tunisie a exprimé sa préoccupation au sujet des déclarations de Manuel Valls, le ministre français de l’Intérieur qu’il a qualifiées d’impartiales et inamicales envers la Tunisie et qui ne contribuent pas au renforcement des relations bilatérales.
Le chef du Gouvernement a souligné, par ailleurs, le caractère équilibré des propos du président François Hollande et du ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius, au sujet des derniers développements dans le pays.
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