Le gouvernement d’Habib Essid semble mettre les bouchées doubles pour arracher le bassin minier de Gafsa de la situation où il n’a de cesse de s’enfoncer sans qu’une perspective ne se profile à l’horizon. Après avoir rencontré la coalition des quatre partis au pouvoir pour avoir leurs avis sur la question, il a présidé un conseil ministériel en présence de plusieurs membres de son équipe ministérielle, du gouverneur et des députés de Gafsa à l’ARP ainsi que des cadres régionaux et des représentants des organisations nationales dans la région.
A l’issue de la tenue ces états généraux, le gouvernement a rendu public un communiqué dans lequel il a annoncé une batterie de mesures urgentes, notamment la reprises immédiate de l’activité dans le secteur des phosphates frappé de paralysie depuis de longues semaines, causant à l’Etat des pertes estimées à des milliards de dinars.
Il a été surtout décidé de procéder à un audit sur les modes de gestion au sein de la Compagnie des phosphates de Gafsa ( CPG) et ses filiales et l’élaboration d’un programme pour répondre aux besoins de la compagnie en ressources humaines pour la période 2016-2018, estimés à 1500 agents , de même que d’engager une évaluation du rendement des responsables régionaux à tous les niveaux et de remplacer tous ceux dont il sera établi qu’ils n’ont pas accompli dûment et convenablement leurs missions.
Au rang des mesures immédiates, il a été décidé de transformer le fonds de mise à niveau des régions minières en une institution financière régionale financée par la CPG, de réaliser un poste de passage frontalier à Aglet Ahmed et de renforcer la flotte des camions de transport des déchets outre l’acquisition d’équipements d’hygiène et de voirie pour les municipalités pour un financement de 5.4 millions de dinars assuré par la CPG.
Au volet de l’équipement, de l’habitat et de l’aménagement territorial, il a été décidé de compléter les travaux de la Route nationale 15 reliant Gafsa et El Guettar, ceux de la route périphérique de la ville de Gafsa et le programme d’éclairage public avant fin juin 2015. De même, il sera procédé à la construction d’un pont sur Ouedi el Kébir sur la RN 15, fin juin 2015, ainsi qu’à l’aménagement des pistes vicinales programmées pour 2012 et 2013 sur 52 kilomètres grâce à un financement du Fonds koweitien pour le développement pour un montant de 11.3 millions de dinars. S’y ajoute la réhabilitation de 5 quartiers.
Dans le secteur de l’agriculture, il a été décidé de lancer un programme de développement agricole financé par la CPG par l’acquisition d’équipements hydroélectriques et le forage de 7 puits profonds.
Concernant le secteur industriel, le gouvernorat de Gafsa sera raccordé au réseau de gaz naturel pour un coût de 69 millions de dinars, ainsi que la ville de Gafsa, de Metlaoui et d’Om Laarayès avec l’extension du gazoduc à Mdhilla dès que les problèmes fonciers y afférents seront réglés. En outre, l’usine SOMOSAN à Metlaoui sera remise en service alors qu’une cimenterie sera construite dans la délégation d’El Guettar dont l’investisseur sera annoncé dans les trois mois.
Pour ce qui est du secteur de la santé, il a été décidé de construire un hôpital universitaire multidisciplinaire de catégorie A moyennant une enveloppe de 160 millions de dinars dont les travaux démarreront en 2010 et la mise en service en 2018 outre l’aménagement de l’hôpital régional d’El Guettar qui sera doté d’une unité de dialyse.
Concernant l’environnement, il a été décidé de lancer des projets d’assainissement dans 11 quartiers populaires au bénéfice de 18.5 mille habitants, de poser 25 kilomètres de canalisations à El Guettar et de raccorder 2800 logements au réseau public d’assainissement outre la réalisation d’une station d’assainissement.
Enfin et s’agissant du secteur du transport, un piste d’atterrissage sera aménagée à l’aéroport international de Gafsa en plus de l’aménagement de la station de transport terrestre de Gafsa dont le chantier démarrera en novembre 2015, et du renforcement du réseau ferroviaire avec l’acquisition de 20 wagons pour le transport du phosphate et dérivés dont le coût est estimé à 130 millions de dinars et la réalisation d’un centre de visite technique pour les véhicules à Metlaoui.
