AccueilLa UNETunis :Le gouvernement s’enraye :A qui la faute?

Tunis :Le gouvernement s’enraye :A qui la faute?

En opérant un changement de cap dans les consultations pour la formation du gouvernement, après avoir constaté le blocage du processus du vote de la confiance, Habib Essid a reconnu, à demi-mot, qu’il avait pris une fausse piste. Mais bizarrement tout le monde a crié victoire. Afek Tounès a évoqué une démarche inappropriée qui a été adoptée dans les consultations, et rappelé qu’il en a averti dès le départ le chef du gouvernement désigné. Nidaa Tounès a, lui aussi, montré qu’il n’était pas content de l’aboutissement des consultations. Des voix très divergentes ont exprimé leur mécontentement, mais l’argumentaire présenté renvoyait à des soucis purement individuels, plutôt qu’à des positions de principe. Mais à aucun moment, ce parti qui est en théorie responsable de toute l’opération, ne s’est dissocié du chef du gouvernement désigné. Le Front Populaire, qui paraissait plus intéressé par l’élimination d’Ennahdha comme formation candidate au gouvernement, s’est senti pris de court après le constat que l’équipe ministérielle ne comprenait aucun Nahdhaoui , et s’est rabattu sur les liens supposés qu’entretenaient quelques ministres avec le régime de Ben Ali et sur le programme politique jugé par la formation d’extrême-gauche trop libéral.

Ennahdha dont le jeu était plus subtil, n’a exprimé une position tranchée que tardivement et le principal souci était de ne pas se voir associé à un processus dont personne n’est satisfait.

Les consultations qui avaient démarré lundi après-midi vont donner satisfaction à toutes les parties. L’UPL tenait à ses acquis : pas moins de trois ministères. Les ministères qui vont être accordés à Afek Tounès vont donner la preuve qu’une nouvelle démarche a été suivie et que ce parti avait raison de refuser le processus dans sa version initiale. Le Front Populaire, qui n’est pas intéressé par des postes ministériels et ne peut plus empêcher la participation d’Ennahdha, sera content du remplacement du ministre de l’Intérieur. Quant au parti islamiste, il se contentera du peu qui lui sera accordé, en termes de postes ministériels, parce l’essentiel pour lui est de faire échouer les menées des éradicateurs au sein de Nidaa Tounès, au Front populaire et à l’UGTT.

Et vu sous l’angle des acquis politiques réels, qui sont comme un investissement sur le long terme, ce chambardement n’a bénéficié réellement qu’à Ennahdha, qui n’a pas altéré ses rapports avec Nidaa Tounès ni pratiqué le chantage contre lui comme l’ont fait plusieurs autres formations politiques. Au second plan, l’UPL de Slim Riahi, non reconnu, et longtemps considéré comme un OVNI dans le paysage politique postrévolutionnaire, a su exploiter la situation en engrangeant le maximum d’acquis et en convainquant Nidaa Tounès qu’il est un parti sur qui on peut compter dans les moments difficiles.

Pour la gauche et l’extrême-gauche, elles n’ont pas pu valoriser les atouts du processus initial, et se sont dépensées à le dénoncer pour ramener les choses au point zéro. Et cette nouvelle équation est favorable aux formations que les divers gauches voulaient combattre sans nuance.

Aboussaoud Hmidi

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