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Tunis : Le ministère de l’Industrie et la BCT démentent Elyes Fakhfakh sur l’augmentation du prix des carburants !

Six mois seulement après la dernière augmentation des prix des carburants, le ministre des Finances annonce une deuxième, qui devrait voir le jour dès le mois de février prochain. La nouvelle augmentation a été expliquée, par le nouveau ministre des Finances Elyes Fakhfakh, comme une suite à la flambée internationale du prix des carburants. Selon nos sources, cette augmentation devrait être comprise, selon certaines spéculations entre 80 à 200 millimes. Rien n’est cependant acquis. Toujours loin d’accorder leurs violons, les ministres de l’industrie et des Finances et le Gouverneurs de la BCT, ne sont pas d’accord avec Elyes Fakhfakh et disent même le contraire de ce qu’il a annoncé.

– Le ministère de l’industrie affirme qu’il n’y aura pas d’augmentation.

Interrogé par nos soins sur cette augmentation, le ministère de l’Industrie a cependant démenti qu’une telle décision ait été prise. En effet, dans une déclaration à Africanmanager, Youssef Hechmi, chargé de la presse au ministère de l’Industrie nous a indiqué que «la décision d’augmentation des prix des carburants n’a jamais été du seul ressort d’un seul ministre », faisant savoir que «seul le gouvernement pourra prendre ce type de décision». Cette position a d’ailleurs été confirmée par le Gouverneur de la Banque centrale, Chedli Ayari a précisé au cours de son discours à l’occasion de la commémoration du 10ème anniversaire de la disparition de Hédi Nouira, que le gouvernement n’a pas encore pris la décision, ajoutant que des négociations sont actuellement en cours avec le Chef du gouvernement Hamadi Jbali. Le sujet requiert, selon lui, la coordination entre le gouvernement et la Banque Centrale.

 

– Les économistes disent pourtant qu’elle est nécessaire !

Bien qu’elle ait surpris le public des consommateurs tunisiens, l’annonce de cette augmentation semble pourtant avoir déjà été programmée. Faycal Derbel, universitaire et expert-comptable, explique ainsi a précisé, que cette augmentation est programmée dans le budget de l’Etat pour l’année 2013. Le budget prévoit, dans la rubrique subvention, un ajustement des prix à hauteur de 470 millions de dinars si on prend l’hypothèse des prix de 110 de dollars le baril. Or, le prix actuel du baril se situe à 112 dollars le baril d’où l’obligation d’augmenter les prix. Faycal Derbel a précisé que l’augmentation des prix des carburants est une décision douloureuse qui s’impose. Il a ajouté que cette hausse va détériorer le pouvoir d’achat de tous les Tunisiens et pousser le taux d’inflation fixé actuellement à 6%, à la hausse. « On aurait dû trouver des solutions en taxant les voitures de gros cylindres et consommant beaucoup de carburants», a proposé l’expert-comptable, tout en faisant savoir qu’il existe plusieurs techniques à mettre en place afin d’éviter d’alourdir le fardeau des familles nécessiteuses. La meilleure technique selon lui est de taxer seulement les voitures à grande consommation, lors de la visite technique. A signaler que la valeur de la subvention de l’Etat inscrite au titre du budget de l’année 2013, est aux alentours de 2,5 milliards de dinars, soit à peu près 10% du budget total du pays.

Kamel Ayadi, Expert en matière de stratégie de lutte contre la corruption, a précisé, quant à lui, qu’aujourd’hui, la subvention pèse lourdement sur le budget de l’Etat représentant ainsi 15% du budget total du pays. 50% des subventions sont absorbées par les hydrocarbures, ce qui laisse, une marge de manœuvre très faible pour le budget de l’Etat réduisant ainsi le budget de développement à seulement 20%. Au total les subventions annuelles de l’Etat sont de l’ordre de 4200 millions de dinars.

En effet, selon lui, durant les deux dernières années, la partie consacrée au développement a baissé (en termes de pourcentage) par rapport au budget global, tandis que la partie consacrée à la subvention a augmenté de façon continue. Il ajouté que plus la marge salariale augmente, plus la subvention de l’Etat augmente, ce qui aggrave le budget de l’Etat et minimise son efficacité au niveau du développement. Kamel Ayadi a souligné, sous un autre angle, qu’il n’est pas contre l’ajustement des prix des produits subventionnés pour alléger la compensation et aller vers la réalité des prix, mais il faut le faire dans le cadre d’une politique globale, cohérente . L’objectif est de cibler la subvention pour qu’elle touche les couches les plus nécessiteuses : « L’ajustement qui n’est pas étudié va automatiquement aggraver le problème de l’inflation », a-t-il ajouté.

Khadija Taboubi

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