Face à une conjoncture difficile marquée par des enjeux politiques et de grands défis socio-économiques, les Tunisiens sont impatients de voir le nouveau gouvernement formé par Mehdi Jomaa se signaler par des actions concrètes au moins pour une partie de leurs problèmes.
Augmentations successives des prix des produits alimentaires, érosion du pouvoir dachat, troubles, mouvements de protestation dans plusieurs secteurs et régions du pays et recrudescence du terrorisme, ce sont-là quelques unes des questions urgentes qui demandent à être traitées, et plus encore à entrevoir des solutions.
Le « silence » de Mehdi Jomaa a poussé plusieurs partis politiques à critiquer son rendement, jugé « insatisfaisant » un mois environ après sa prise de fonctions. Cest le cas du mouvement Chaâb qui na pas manqué daffirmer que les indices envoyés par ce gouvernement apolitique restent encore en deçà des attentes.
Lors dun point de presse tenu, ce jeudi, Zouheir Maghzaoui, au nom du mouvement, a tenu à préciser que « le successeur dAli Laareydh na pas réussi, puisquil na pas fourni des explications à propos des doutes qui planent autour de certains ministres sachant que ce dernier sest engagé auprès de lANC à examiner cette question ». Et dajouter que « rien na été fait, et ce nouveau technocrate na pas pu clarifier plusieurs points, jugés ambigus par nombre de citoyens ».
Pour Zouheir Maghzaoui, il est temps de passer à laction. La responsabilité de Mehdi Jomaa consiste aujourdhui à dévoiler la vérité tout en envoyant des signaux positifs au peuple qui a « beaucoup souffert et attend vraiment une intervention réelle et non plus des nouvelles promesses ».
Dans ce contexte, le Dialogue national jouerait un rôle déterminant. Y étant fermement attaché, le mouvement Chaâb a fait remarquer que létape prochaine doit être celle du consensus lequel nécessite limplication de toutes les parties.
Un climat de confiance condition sine qua non, sinon « le peuple va se révolter » !
Pour le mouvement Châab, une mobilisation immédiate de Mehdi Jomaa est plus que jamais une nécessité en mettant en place des mesures durgence, des solutions économiques en particulier, sinon le peuple va se révolter une autre fois. « Une vague de colère est observée actuellement dans plusieurs régions de la Tunisie notamment les plus vulnérables revendiquant en fait une vie digne. Calmer les citoyens est lunique solution, et il faut les convaincre par des mesures efficaces », a dit le secrétaire général avant de noter que « la politique de la sourde oreille menée par le gouvernement ne pourrait engendrer quune autre révolution. La mise en place des mesures économique durgence savère une priorité puisquil est inacceptable dalourdir le budget de lÉtat avec dautres dettes ».
Pour ce mouvement, la gestion de cette crise passerait également par la lutte contre la corruption. « Il est inutile de se concentrer sur limputabilité des personnes ayant volé largent public, mais il est temps douvrir les grands dossiers de corruption».
Outre la lutte contre la corruption, le dossier sécuritaire est une autre préoccupation du mouvement qui a indiqué que rien ne pourrait se concrétiser sans lélimination du danger du terrorisme. Zouheir Maghzaoui a reconnu les efforts fournis par le corps sécuritaire notamment après les derniers événements de Raoued et de la cité Ennassim. Il a cependant affirmé quun long chemin reste à faire à cet égard. Car, « les djihadistes sont en train d’enrôler des enfants dans le terrorisme », affirmant que les réseaux du terrorisme sont toujours actifs en Tunisie et que les groupes du takfir s’activent pour enrôler les enfants dans le djihad.
Wiem Thebti