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Tunis : Les marchés encouragés par les perspectives économiques

C’est Oxford Business Group qui l’affirme : les marchés saluent l’engagement de la Tunisie en matière de réformes. OBG, c’est ce cabinet d’intelligence dont la mission est de fournir aux investisseurs étrangers les informations et les indications les plus complètes sur les possibilités d’investissement dans les 25 pays émergents. Son équipe composée d’analystes internationaux, livre des études regardées comme indispensables par la communauté d’affaires internationale dans un contexte de compétition toujours plus ardue entre les pays émergents.

Dans un article consacré à la Tunisie, OBG s’attarde sur la nouvelle stratégie économique ambitieuse dévoilée par le gouvernement tunisien pour stimuler la croissance et améliorer la viabilité budgétaire, se proposant ainsi d’encourager un développement économique plus inclusif.

Il faudra pour ce faire jongler avec diverses priorités, notamment stimuler la création d’emploi, remédier aux déficiences du secteur bancaire et combler le déficit budgétaire, mais un certain nombre de mesures – parmi lesquelles la récente émission d’une obligation sursouscrite d’1 milliard de dollars et la création d’une structure de défaisance – sont autant de pierres apportées à l’édifice d’une reprise économique solide.

Les objectifs sont ambitieux, dans la mesure où le gouvernement s’emploie dans le même temps à remplir son engagement de maîtriser les dépenses publiques, l’une des conditions associées à l’aide d’1,75 milliard de dollars que le pays reçoit du FMI, en plus des prêts de la Banque Mondiale qui se sont montés à 1,25 milliard de dollars au cours des dernières années. Fin avril, le gouvernement tunisien a approuvé une hausse des salaires dans la fonction publique, augmentant le salaire minimum de 15,6% et dotant le budget d’environ 540 millions de dinars (252,7 millions d’euros) supplémentaires. S’il est impératif de procéder à un assainissement budgétaire, garantir le retour d’une croissance plus inclusive, aussi bien sur le plan socioéconomique que géographique, jouera un rôle décisif quant à sa viabilité.

Le pays doit également faire face à des obstacles extérieurs. Plus de 70% des exportations de la Tunisie étant à destination de l’UE, la relation commerciale étroite que le pays entretient avec l’Europe l’expose à des risques baissiers. En effet, le ralentissement de la croissance dans l’UE a amené le FMI à réviser ses prévisions de croissance pour le Tunisie fin 2014. Le FMI a ajusté ses projections de croissance réelle du PIB de 2,8% à 2,4% pour 2014 et de 4% à 3% pour 2015.

Toutefois, fait remarquer le cabinet londonien, malgré un repli des indicateurs économiques, de nombreux signes sont encourageants pour les perspectives du pays sur le court et moyen terme. Fin mars, Fitch a révisé la perspective du pays de négative à stable, s’appuyant sur le résultat des élections ainsi que sur la consolidation plus générale des finances publiques, qui a vu le déficit budgétaire passer à 4,5% du PIB en 2014, une nette amélioration par rapport au taux de 6,5% enregistré en 2013.

La première émission de dettes du pays depuis 2011 sans garantie d’un état tiers est le reflet de ces prévisions encourageantes. L’obligation d’1 milliard de dollars d’une maturité de 10 ans, lancée en janvier, a été sursouscrite quatre fois, à un taux de rendement de 5,875%. En outre, le gouvernement a annoncé l’émission d’un sukuk, ou obligation islamique, de 500 millions d’euros, au troisième trimestre de 2015. Initialement prévu pour fin 2014, l’emprunt obligataire a dû être repoussé pour permettre au gouvernement d’apporter les ajustements nécessaires à la loi sur les sukuk adoptée en 2013.

La vente de dettes souveraines jouera un rôle central dans le financement du déficit budgétaire, qui, selon les prévisions, devrait s’élever à 5% du PIB en 2015. Dans le cadre du budget 2015, qui se monte à 29 milliards de dinars (13,6 milliards d’euros), il est prévu une augmentation de 9% des dépenses de développement, qui atteindront 5,8 milliards de dinars (3,5 milliards d’euros), tandis que les subventions subiront une baisse de 16% pour s’établir à 3,7 milliards de dinars (1,7 milliard d’euros). La Tunisie devra satisfaire des besoins de financement à hauteur de 7,4 milliards de dinars (3,5 milliards d’euros) en 2015, dont 4,4 milliards de dinars (2,1 milliards d’euros) proviendraient de bailleurs de fonds étrangers. Si tant est que l’on puisse prendre pour exemple l’émission de dette du mois de janvier, la Tunisie devrait pouvoir obtenir des financements à des conditions concurrentielles.

La protection de la santé des banques publiques tunisiennes constitue un autre impératif de taille pour le gouvernement qui cherche à garantir la stabilité de la politique budgétaire. Les trois principales banques publiques du pays – au capital desquelles l’État participe à hauteur de 64% – jouent un rôle majeur dans le secteur et représentent ensemble un tiers de tous les actifs bancaires mais elles ne satisfont pas actuellement au ratio de fonds propres exigé. Une recapitalisation était initialement prévue pour l’an dernier mais suite à une série de retards elle devrait avoir lieu courant 2015.

S’il y a encore beaucoup à faire en matière de recapitalisation du secteur bancaire, de finalisation du code des investissements et de restructuration des régimes de subventions et d’imposition – et ce n’est jamais chose facile à la conjoncture globale difficile – les réformes qui ont déjà été prises, auxquelles s’ajoute un contexte de prix mondiaux des matières premières plus favorable, devraient donner au pays une impulsion supplémentaire dans les mois à venir, conclut OBG.

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