Encore une attaque terroriste non moins dramatique que les précédentes. Elle a été perpétrée dans la nuit du mardi à mercredi, 18 février 2015, dans la région de Boulaâba, pas loin la zone militaire fermée de Chaâmbi du gouvernorat de Kasserine. Quatre agents de la Garde nationale ont tombés en martyrs. Leurs familles ont appris la nouvelle du décès aux alentours de 5 heures du matin. Il s’agit de l’adjudant Abdelwahab Nassir originaire de Mahdia, du sergent Haythem Chouari de Kairouan, de Mahdi Abidi de Kasserine et d’Omar Zalîti de Sidi Bouzid.
Le groupe terroriste a procédé à des « tirs» intenses à la Kalachnikov en direction des agents de la Garde nationale avant de s’emparer de leurs armes.
Les dépouilles des quatre martyrs ont été livrées à leurs familles, et ce après avoir été transférées à l’hôpital régional de Kasserine aux alentours de deux heures du matin en présence d’un grand nombre d’agents sécuritaires, de la protection civile et de la douane ainsi que plusieurs habitants de la région et des représentants de la société civile.
Quelques heures plus tard, via twitter, le groupe terroriste Katibet Okba Ibn Nafaa a revendiqué cette attaque qui n’a pour objectif que de s’en prendre au peuple tunisien, à sa Révolution, et à son avenir.
4 ministres de souveraineté vont se déplacer à Kasserine, Mahdia, Kairouan, et Sidi Bouzid pour participer à l’enterrement des agents.
L’ancien président de la République, Moncef Marzouki a réagi rapidement à ce massacre, soulignant dans un statut posté quelques heures après l’événement sur sa page facebook officielle, que la guerre contre le terrorisme est encore longue et sanglante et ne pourrait aboutir qu’à travers l’union nationale.
Marzouki a, en outre, appelé à fournir les équipements nécessaires afin de garantir aux agents de la sécurité une intervention efficace en matière de lutte contre ce fléau.
De son côté, Nidaa Tounes a condamné l’attaque terroriste, soulignant dans un communiqué rendu public ce mercredi, qu’il s’agit d’une nouvelle atteinte au moral des agents sécuritaires et des protecteurs de la patrie, une tentative de déstabilisation et une menace pour la sécurité du pays et des citoyens.
Nidaa Tounes a, dans le même communiqué, appelé le gouvernement et toutes les institutions de l’Etat à assumer leurs responsabilités dans la lutte contre le terrorisme, appelant, en outre, les députés de l‘ARP à accélérer l’approbation de la loi contre le terrorisme et la placer au premier rang de ses priorités.
Bien que la Tunisie ait réussi à juguler plusieurs menaces terroristes, et démantelé de nombreuses cellules et réseaux djihadistes, la menace terroriste pèse encore et toujours sur le pays. L’institution sécuritaire demeure la première cible de ces groupes extrémistes. Selon les données disponibles au ministère de l’Intérieur, la Tunisie a perdu plus de 50 de ses enfants tombés en martyrs parmi les agents de la sécurité et les militaires, depuis la Révolution à ce jour. Un chiffre qui pourrait augmenter pour peu que le gouvernement, les ministères de l’Intérieur, de la Défense et les parties responsables ne réagissent pas d’une manière efficace et pertinente. « Il est temps d’aider les deux institutions sécuritaire et militaire tout en leur garantissant un climat favorable pour qu’elles puissent conjurer définitivement le danger terroriste », a indiqué l’ancien chef d’état-major des armées tunisiennes, le général Rachid Ammar dans des déclarations aux médias.
Kh.T
