Après un long marathon de pourparlers entre le ministère de l’Education et le Syndicat général de l’enseignement secondaire, un accord a été signé, lundi, entre les deux parties.
Africanmanager s’est rendu à un lycée sis à la cité Ennasr afin d’interviewer les enseignants et les élèves sur les mesures prises concernant le rattrapage des examens. Le directeur du lycée Z.A, a catégoriquement refusé de répondre à nos questions et nous a demandé d’avoir au préalable une permission délivrée par le délégué régional de l’éducation K.S. D’après lui, les responsables de l’Education n’ont pas le droit de parler aux médias sans la permission de la personne en question.
Il nous restaient donc les élèves et les parents qui partageaient les mêmes avis et sentiments au sujet de la conjoncture. Les élèves que nous avons rencontrés,en dehors du lycée étaient unanimes. « Nous sommes perturbés et épuisés, nous ne sommes plus capables de réviser. La grève des enseignements nous a vraiment perturbés et nous ne pouvons plus nous concentrer de nouveau .Nous sommes déçus, nous risquons de refaire l’année » ont-ils affirmé.
Une femme venue chercher sa fille, nous a exprimé son inquiétude quant à l’état psychologique des enfants qui ressentent une peur des examens. « Mes enfants sont lassés psychologiquement. Dès le début, j’étais contre la grève des enseignants, parce que je prévoyait son effet sur le moral de mes enfants et de leurs collègues. Et ce qui a encore compliqué la situation, c’est la confusion qui a accompagné les négociations. Parfois un espoir pointe à l’horizon, mais, vite, on éprouve un abattement, lorsque les discussions sont suspendues. Les déclarations agressives et les menaces d’une année blanche font le reste, et nous plongent de nouveau dans le désarroi. Et dans ce climat, je n’arrive plus à aider mes enfants à rattraper leur retard, ni à s’accommoder de cette situation. Je me sens vraiment incapable de les soutenir, ils sont démoralisés et ils ne veulent plus se rendre au lycée, car ils craignent l’échec. Ils ont été victimes de l’égoïsme des enseignants ».
Une autre parente nous a affirmé que ses enfants « s’inquiètent et craignent de refaire l’année. La révision devient pénible pour eux, ils naviguent jour et nuit sur les sites internet spécialisés en éducation, qui proposent sujets d’examens, exercices, fiches pratiques et cours. Ils se débrouillent seuls pour se préparer aux examens et rattraper les cours. Je suis une fonctionnaire et je ne peux pas recourir aux cours particuliers pour les aider, je n’ai pas les moyens de le faire. La seule chose qui compte aux yeux des enseignants c’est d’être mieux payés, ils nous ont choqués», dit-elle.
Une mère de trois enfants a ajouté : « Les enseignants nous exploitent beaucoup, ils assurent des cours particuliers avec des tarifs très chers. Je suis obligée de payer chaque mois 100dt pour une enseignante car un de mes fils a de mauvaises notes et j’ai remarqué que son rendement reste encore catastrophique ». « Bon, je n’ai pas le choix », nous a-t-elle affirmé, « je n’arrive plus à superviser leur travail à la maison, ils ont donc besoin de quelqu’un pour leur faire réviser les cours ».
Une autre femme a ajouté « Certains enseignants, sous prétexte que le programme est long et difficile, font venir leurs élèves à leur domicile pour suivre des cours supplémentaires».
Elle appelle le ministère de l’éducation à mettre fin « à ce genre d’exploitation illégale », selon sa formule. « Ledit département doit contrôler et sanctionner les enseignants qui profitent de nos enfants afin de gagner plus d’argent. C’est incroyable ! », dit-elle.
Nadia Ben Tamansourt
