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Tunis : Privé de la présidence de la commission des finances, le FP crie au hold-up

La présidence de la commission des finances de l’ARP est revenue au député du groupe parlementaire social démocrate, Iyed Dahmani, alors que le Front Populaire mettait résolument son grappin sur ce poste. Et il a été prompt à réagir à cette nomination en la qualifiant de « hold-up » sur les commissions et le bureau des commissions de l’ARP étant donné qu’elle n’a pas respecté l’article 60 de la Constitution.

Le président du bloc parlementaire du FP, Ahmed Seddik a accusé les groupes des partis participant au gouvernement de vouloir s’emparer des structures de l’ARP et de tenir le Front à l’écart. Il a considéré que la décision jeudi du bureau de l’Assemblée des représentants du peuple de choisir Iyed Dahmani constitue « une transgression de la Constitution et du règlement intérieur du parlement ».

S’exprimant lors d’une conférence de presse tenue au siège du parlement, le dirigeant de la coalition Jilani Hammami a, de son côté, indiqué que le Front a rencontré le président et les deux vice-présidents de l’ARP, insistant sur le refus de ce qu’il qualifie de «mainmise sur les commissions et ses bureaux et d’une volonté claire d’écarter une principale composante de l’opposition, à savoir le Front populaire ».

Le bureau de l’ARP et les groupes parlementaires des partis qui participent au gouvernement n’ont pas tenu compte du principe de la représentation proportionnelle dans la composition des commissions et de leurs bureaux en privant le Front de son droit de présider la commission des finances, a- t-il soutenu.

Le Front populaire ne valide pas ce choix et ne va pas être un simple élément de décor à l’ARP, a-t-il averti, affirmant que la coalition ne va pas se taire et s’adressera au peuple dans d’autres espaces pour défendre les droits et les libertés.

Le Front va prendre de nouvelles mesures au moment opportun si l’on ne revient pas sur ce choix, a-t-il encore prévenu.

De son côté, Mongi Rahoui a estimé que la décision du bureau de l’ARP est « un coup de force contre la Constitution et le règlement intérieur remettant le pouvoir décisionnel en dernier recours aux partis qui participent au gouvernement».

Il a jugé que ces partis sont responsables du blocage des travaux de l’ARP et de la discussion des projets prioritaires.

L’article 60 de la Constitution stipule que « l’opposition est une composante essentielle de l’Assemblée des représentants du peuple. Elle a des droits lui permettant d’accomplir ses missions dans le cadre du travail parlementaire et lui garantissant la représentativité adéquate dans les structures et activités de l’Assemblée, et ce, sur les plans intérieur et extérieur. Parmi ces droits, il lui est obligatoirement accordé la présidence de la commission des Finances et le poste de rapporteur au sein de la commission des Relations extérieures. Elle dispose également du droit de créer et de présider tous les ans une commission d’enquête. Elle a, entre autres, le devoir de participer activement et constructivement au travail parlementaire. »

Interrogé par « Africanmanager » Mongi Rahoui a affirmé que le gouvernement en place est en train de chercher son opposant. « Ce gouvernement a multiplié les efforts et mis en place tous les mécanismes afin de choisir son représentant au sein de l’opposition », a assuré Rahoui avant de préciser qu’ « il a eu recours à un vote suspect pour atteindre son objectif ».

La mission a été bien accomplie, selon ses dires, mais il s’agit de mêmes pratiques de l’ancien régime où l’opposition était tout simplement cosmétique et de décor malgré son potentiel.

Mêmes pratiques de Ben Ali

Avec ces mêmes pratiques de Ben Ali, le dirigeant du FP a considéré que les autorités en place ont violé la constitution, surtout ses dispositions majeures. Pour lui, le problème n’est pas juridique, mais plutôt une affaire politique. Car, le bloc majoritaire de l’ARP a choisi d’exclure le FP en optant pour le vote entre majorité et minorité alors que le règlement intérieur et les articles de la constitution sont clairs.

Iyed Dahmani, un nouveau « pion »

Interrogé sur le conflit provoqué en rapport avec Iyed Dahmani, Mongi Rahoui a relevé qu’ « il est dans un positionnement choisi par le gouvernement et donc, il n’y pas de problème avec ce dernier, considéré comme un nouveau pion, désigné pour une mission bien déterminée ».

Il a toutefois assuré que le FP rejette cette politique « d’exclusion » qui ne servirait pas l’intérêt de pays. C’est la raison pour la quelle, Rahoui prévoit d’autres violation de la constitution, ce qui dicte au FP un travail de longue haleine pour mettre fin à ces mauvaises pratiques.

Ce combat nécessite, selon Rahoui, plus de conscience et surtout de la prudence de la part du peuple tunisien et une grande responsabilité incombe donc àla société civile qui devrait être prête à accomplir sa mission, a-t-il dit.

Wiem Thebti

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