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Tunis : Quand Moncef Marzouki et son dircab s’agitent sur les plateaux de télévision !

A quelques heures d’intervalle, le président de la République Moncef Marzouki et son directeur de Cabinet, Adnane Mansar se sont déployés sur deux chaînes de télévision, dimanche dernier. Cette double initiative avait pour objectif de livrer une autre image (positive) du président de la République qui voulait apparemment se représenter pour sa propre succession. Il est vrai que la question a été posée par le journaliste d’Al Wataniya 1 en rapport avec un principe déontologique portant sur la neutralité de l’exécutif et l’harmonie des institutions de l’Etat avant les prochaines élections ,mais la réponse de Marzouki était restée évasive : C’est après l’adoption du code électoral que ma position sera tranchée .

Le message essentiel des deux interviews est que Marzouki a changé, mais pas n’importe comment. C’est un responsable qui parle : il pose la question au journaliste : « à qui vais-je laisser le pays si je me retire », et son chef de cabinet insinue qu’il a ses idées, sa vision des choses et il est difficile de le faire changer d’avis.

Ennahdha a changé et elle sillonne le pays pour le dire à tout le monde :elle est contre l’exclusion , elle ne veut aucune restriction à la participation des courants et formations politiques à la vie publique , et ne veut pas que le code électoral ou n’importe quelle loi serve d’alibi à cela , elle est ouverte à toutes les alliances après les prochains scrutins , elle n’est pas intéressée par la présidence de la République qui est dorénavant dotée de larges prérogatives et elle veut promouvoir d’autres formations de moindre pointure pour y accéder . Cette logique indique que le parti islamiste a abandonné la stratégie du radicalisme adoptée, depuis mars 2011, pour la conquête du pouvoir et s’y maintenir, et dans laquelle le CPR avait une place de choix . Ainsi le CPR, créé de toutes pièces par l’islamisme politique et déjà effiloché jusqu’à il n’en reste pas grand-chose, doit-il donner l’impression qu’il a lui-même changé et sa mutation devrait servir le pays et ce qui reste de la Révolution. C’était un peu l’objectif des deux interviews données par les deux responsables de la Présidence de la République.

Mais, dans les faits, Marzouki n’a pas renvoyé une autre idée de lui-même , et Adnène Mansar a provoqué un grand tollé lorsqu’il a voulu montrer que l’Institution présidentielle a son mot à dire dans ce qui se passe dans le pays .Mais les observateurs ont vite compris que ce qui était dit ne correspondait pas à la réalité . Il a affirmé que la Présidence a fait échouer le marché passé entre Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi à Paris, le 15 août 2013 , par simple déclaration de Mansar ( que Marzouki ne remet le pouvoir qu’à un Président élu au suffrage universel ) , et déjoué la conspiration fomentée par des politiciens , des cadres sécuritaires et des militaires , a opposé son veto au maintien de Abdelkrim Zbidi au ministère de la Défense dans le Gouvernement Ali Laârayedh , après son attitude d’insubordination à l’endroit du Commandant en Chef de l’Armée manifestée, au cours d’une intervention sur une télévision privée, le 8 février 2013 .

Mansar donne, pour étayer ses analyses, des détails qui se révèlent par la suite approximatifs et le plus souvent à dessein faux . Zbidi aurait loué un hélicoptère à la chaîne privée Nessma TV pour filmer les obsèques de Chokri Belaid , et les scènes de pillage et de vol des biens d’autrui , et la chaîne donne , apparemment en contrepartie au même ministre, l’occasion pour manifester son insubordination envers le Président Marzouki .

Mais on s’aperçoit le lendemain par la bouche de Abdelkrim Zbidi que les choses ne se sont pas passées comme cela a été relaté par Mansar .

Les caméras de Nessma n’étaient pas à bord de l’hélicoptère mais au 11ème étage de l’hôpital militaire , le détail des scènes de vol et de pillage a été filmé par des caméras de proximité sur le terrain , l’ancien ministre de la Défense a quitté le ministère de son propre gré et malgré les sollicitudes de plusieurs responsables dont le Président Marzouki lui-même et son conseiller pour les affaires politiques Aziz Krichen .

Préférant ne pas aborder le sujet de la conspiration avortée par la Présidence de la République en invoquant que la date de son déroulement , selon les recoupements, serait après son départ du Gouvernement le 13 mars 2013 , Abdelkrim Zebidi suggère , toutefois, l’urgence de l’examen de cette affaire par la justice pour démêler le vrai du faux ,relevant la gravité de ces accusations .

Ces données approximatives et tendancieusement déformées, des analyses étriquées et une démarche anachroniquement radicale ne peuvent pas former une stratégie médiatique pour donner espoir à un Président qui est au plus bas des sondages pour se représenter à un scrutin qui opposera des figures qui ont vraiment servi le pays ou ont l’étoffe pour le faire à l’avenir.

Aboussaoud Hmidi

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