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Tunis : Un consensus est-il encore possible ?

Malgré les pourparlers entamés depuis 23 octobre dernier, la Troïka au pouvoir et l’opposition ne sont pas parvenues à s’accorder sur le nom du futur chef du gouvernement. Le pays se retrouve aujourd’hui dans l’impasse et l’annonce du secrétaire général de l’UGTT , Houcine Abassi de suspendre le Dialogue national en apporte la démonstration.

Pour les acteurs du paysage politique et de la société civile, cette étape risque de remettre en cause le processus de concertation engagé avec la signature de 21 partis politiques de la feuille de route du Quartet.

Le consensus ne se forme pas par les diktats

La tâche demeure difficile notamment avec l’attachement maintes fois répété d’Ennahdha à Ahmed Mistiri, comme l’homme de la situation. « Nous tenons encore à Ahmed Mistiri, qui répond déjà aux conditions exigées par la feuille de route. Pour rejeter cette proposition, les autres partis devront nous convaincre du bien fondé de leur refus », nous a déclaré Walid Bennani, vice-président du groupe parlementaire d’Ennahdha.

Sur un autre plan, Bennani a affirmé que la pause forcée qu’observe le Dialogue national ne signifie pas l’échec des concertations, mais une chance pour trouver d’autres alternatives.

D’après lui, le parti islamiste demeure attaché au Dialogue national, qui reste la seule issue à la crise que vit la Tunisie depuis l’assassinat de Mohamed Brahmi le 25 juillet dernier. « Le dialogue réussira et il ne sera plus l’otage d’une minorité, et le pays se dirige vers le consensus qui ne se fait pas par les diktats, mais par la persuasion ».

Le dialogue paralysé

Ces propos sont en évidente contradiction avec la position du secrétaire général adjoint du Parti des Patriotes Démocrates Unifié (WATAD), Mohamed Jmour qui affirme que la suspension du dialogue est la preuve qu’il a échoué.

Dans une déclaration à Africanmanager, il a estimé que le mouvement Ennadha, chef de file de la coalition au pouvoir veut saboter le processus mis en place par le Quartet. « C’est un message adressé aux parrains du Dialogue national. Le parti islamiste s’emploie à affaiblir les organisations parrainant le dialogue de manière à les écarter », a signalé Jmour avant de préciser : « c’est dangereux. Cependant, je ne crois pas que le Quartet tombe dans ce piège».

Pour l’étape actuelle, Mohamed Jmour a indiqué que les concertations se poursuivent sachant que « le Quartet présenterait sans doute de nouvelles suggestions ».

Au cas où l’on arriverait à une impasse, des décisions seront annoncées par le Front dans les prochaines heures. « Nous serons obligés d’informer le peuple de la crise que nous sommes en train de vivre et nous imputerons la responsabilité de cet échec à Ennahdha et à la Troïka au pouvoir en général », a-t-il prévenu.

Les portes de l’inconnu vont s’ouvrir

La question de l’impasse ne fait que susciter les incertitudes, la peur et les craintes de voir les portes de l’inconnu s’ouvrir.

Mohamed Hamdi, Secrétaire général de la Coalition démocratique, nous a affirmé que l’attachement d’Ennahdha à Ahmed Misiri comme candidat à la présidence du gouvernement rend difficile le processus consensuel.

La persuasion demeure le seul moyen pour éviter les mauvais scénarios, a-t-il souligné. Et d’ajouter que « l’échec du dialogue nous pousse sans doute vers un mauvais scénario en ouvrant la porte vers l’inconnu ». Mohamed Hamdi reste, toutefois, optimiste en attendant les décisions que devrait prendre le Quartet pour transcender cette étape assez critique.

Le Quartet accentuera la pression

Sur un autre plan, le Quartet devait se réunir, cet après-midi, pour élaborer un programme d’action susceptible de garantir la réussite de la prochaine étape.

D’après le secrétaire général adjoint de la centrale syndicale, Mouldi Jendoubi, le Quartet poursuit ses contacts auprès des partis politiques et des personnalités proposées à la Primature. Les concertations se rapportent, selon lui, uniquement aux quatre noms retenus le week-end dernier pour la présidence du prochain gouvernement, sans ajouter d’autres candidats à la liste.

Pour plusieurs observateurs, la suspension du Dialogue national est un moyen pour mettre davantage de pression pour que les partis conviennent d’une personnalité consensuelle en vue de sortir le pays de la crise.

Wiem Thebti

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