Au moment où la Tunisie a plus que jamais besoin de ses ressources et de mobiliser tous ses moyens pour construire la Tunisie de demain, la société El Fouledh, véritable gouffre pour lEtat et lindustrie tunisienne ; se paye le luxe de gaspiller largent du contribuable par des pertes colossales depuis plusieurs année.
A la fin de 2012, El Fouledh se retrouve avec un cumul de pertes denviron 193 millions de dinars .En plus, elle a bénéficié dernièrement de 60 millions de dinars puisés dans le Trésor public.
El Fouledh pénalise aussi lindustrie tunisienne dans le secteur à hauteur de 8 millions de dinars environ par an en imposant un prix bradé dachat de ferraille (besoins 210 000 tonnes ferraille par an, le prix international est de 620 DT/T contre un prix moyen imposé par El Fouledh de 200 DT/T, doù un manque à gagner pour les industriels de 88 millions de dinars par an)
La survie de certaines entreprises tunisiennes est en danger, se trouvant obligées de subventionner El Fouledh par la cession de leurs ferrailles à bas et même vil prix. Ces entreprises perdent leur compétitivité face aux entreprises étrangères, lesquelles nont pas ce monstre qui se nomme El Fouledh et qui cannibalise ses fournisseurs,
Il est à noter quEl Fouledh grève entre 2% à 6% les coûts de vente des produits des entreprises du secteur métallurgique. Les entreprises qui exportent leurs biens sont aussi menacées sur le marché international et sont facilement écartées par leurs homologues turcs, indiens
En outre, le prix de vente du fer à béton est dopé pour protéger El Fouledh, et le consommateur se trouve ainsi obligé de payer environ 200 DT/T supplémentaires : (prix importation 950 DT/T, celui d El Fouledh entre 150 et 200 DT/tonne supplémentaire , la consommation nationale étant de 500 000 tonnes, ce qui se traduit par une surfacturation de 100 millions de dinars par an)
Nous rappelons que lEtat a tenté, à plusieurs reprises, de trouver un partenaire stratégique pour cette entreprise, à ce jour sans résultat, la société El Fouledh reste condamnée à être non rentable par :
Une capacité de production très loin du potentiel économique (0.2 million de tonnes devant 2 millions de tonnes minimum les aciéries daujourdhui et peuvent atteindre 12 millions de tonnes)
Certaines lignes de production sont complètement obsolètes.
Un ratio travail très supérieur aux standards internationaux (1500 employés pour 250 mille tonnes par an), Ce même effectif produit chez les concurrents 2 millions de tonnes.
Pourtant, la région et le site El Fouledh offrent un potentiel très intéressant :
=> Une tradition de la sidérurgie et de lindustrie.
=> Une infrastructure routière ferroviaire portuaire très intéressante
=> Energie disponible.
=> Un cadre de vie très agréable, près de Bizerte, à 30 minutes de Tunis.
Tous ces atouts offrent la possibilité de créer dans cette région beaucoup de richesses pour notre cher pays au lieu du gouffre que la société représente actuellement.
A titre dexemple, les pays européens cherchent à délocaliser leurs industries de chantiers navals dans des pays low cost. Certaines expériences de délocalisation ont été déjà faites vers lAsie. La Tunisie reste une bonne alternative pour les chantiers navals de petite et moyenne gamme. De plus, les nouvelles lois européennes exigent la « double coque » pour toutes les barges pour des raisons de sécurité et de protection de lenvironnement. Il y a plus de 5000 bateaux barge à mettre à niveau.
Reste uniquement la volonté et le courage de lEtat dadopter un tel changement.
Il faut durgence arrêter cette hémorragie. El Fouledh asphyxie notre économie, freine le développement des entreprises tunisiennes (certaines experts évoquent la possibilité de création de plus de 10 000 emplois supplémentaires si El Fouledh cesse ses pratiques et libère le prix de la ferraille).
Il est illogique quun industriel achète ses besoins en acier au prix international et se trouve obligé de céder ses sous-produits à des prix bas pour subventionner El Fouledh. La mondialisation na quune seule alternative : la compétitivité ou la faillite.
LEtat doit engager durgence une étude stratégique pour redéployer le personnel de cette usine et de la région dans des métiers davenir fort intéressants et mettre fin à des entreprises cadavériques assistées.
Le temps nest plus pour lassistanat mais la création de véritables richesses pour léconomie, le personnel El Fouledh doit relever le défi et mobiliser cette intelligence et cette expérience pour édifier un programme ambitieux de redéploiement et de conversion de lindustrie.
AM