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Tunis : # Winoo El Pétrole?

La fièvre du pétrole secoue depuis quelques jours les esprits dérangés de quelques Tunisiens et les naïfs d’entre eux. Des déprimés de la révolution que manipulent, depuis quelques années, de prétendus «experts» en contrats pétroliers d’abord puis en pétrole tout court, et depuis peu par on ne sait trop quelles forces. Des forces obscures et occultes, comme celles qui avaient allumé toute une région du Sud tunisien sur la foi d’une simple information annonçant la découverte de pétrole et y avaient déchaîné la violence tribale. Les mauvaises langues n’ont pas raté l’occasion de faire le lien avec le Post fb de l’ancien CPR Moncef Marzouki, où il préconisait de diviser le pays en provinces, dont celle du Sud et qui vivrait des rentes pétrolières. Avant, il y avait eu la crise de la société pétrolière «Petrofac» à Kerkennah et bien avant, il y avait eu toute la campagne des ressources naturelles et de la supposée corruption qui gangrènerait le secteur pétrolier. Une campagne qui avait fini par placer la gestion de ces ressources sous le contrôle direct de l’Assemblée des Représentants du Peuple. Une décision qui assujettit, désormais, tout forage même d’un simple puits d’eau douce, qui est aussi une ressource naturelle [ce n’est pas une anecdote], à autorisation de l’Assemblée des Représentants du Peuple.

– La vérité si je mens

La vérité que personne ne croira d’ailleurs, c’est que la Tunisie n’a jamais été classée pays producteur de pétrole. La découverte du siècle aura été et restera le champ d’El Borma, un filon qu’explorent les Tunisiens et les Algériens des deux côtés de leurs frontières respectives. Le reste, ce ne sont que de petits puits, toujours forés et fermés, et qui ne reprennent de l’importance que lorsque le cours international du pétrole côtoie les 100 USD le baril. On a pu lire quelques fois des annonces de concessionnaires étrangers sur le sol tunisien, faisant état de probables faramineuses découvertes pétrolières. Il s’avèrera par la suite que ce ne sont que des bobards, uniquement destinés à faire monter la cote de ces entreprises étrangères en bourse.

L’autre vérité, fondamentale (Voir notre article), est que les réserves pétrolières prouvées dans le sous-sol tunisien, selon le PDG de l’Etap, ne dépasse pas les 419 millions Tep (Tonne équivalent pétrole) et qu’il n’en reste plus que 241 millions Tep. Plus important encore, selon les lois en vigueur en Tunisie, tout ce qui est sous terre, même enregistré au cadastre en nom privé, est la propriété de l’Etat, lequel récupérait beaucoup d’argent des concessionnaires étrangers (Voir l’article «Sommes-nous assis sur un lac pétrolier ?»). Depuis 2012, selon les chiffres du ministère des Finances, les revenus pétroliers sont à zéro. Ce document relatif à l’exécution du budget le démontre. Il y a lieu in fine de s’interroger sur le pourquoi de cette fièvre pétrolière qui s’empare des Tunisiens et les rend fous ?

– Ils sont fous ces Tunisiens !

Derrière cette folie, il y a d’abord les supposés «experts» de tout acabit et leurs rapports écrits à l’encre sympathique. Mais il y a aussi et surtout toute une partie de la population, des fermiers qui, faute de ne pas pouvoir exploiter eux-mêmes leurs lopins désertiques à la recherche de l’or noir, voudraient en vivre comme employés prioritaires des compagnies qui font le forage ou l’extraction. Eux aussi savent que les pétroliers paient grassement leurs salariés dans ce métier pénible.

Mais il y a aussi l’autre partie de la population qui comptait sur la révolution pour vivre aux dépens de l’Etat. Depuis 1987, Ben Ali avait mis fin au concept de l’Etat-providence, libéré l’initiative privée, développé la formation professionnelle et les outils de création d’entreprise. Tout cet arsenal ne fonctionnant plus depuis l’avènement de la révolution, le peuple veut … un retour à l’Etat- providence. Ce peuple est certes «animé» par plus d’un parti politique dont les tendances économiques sont radicalement de gauche. C’est ce même peuple que les gouvernements successifs de la révolution n’arrivent toujours pas à remettre au travail et le gavent de toutes sortes d’indemnités et de salaires fictifs. Qui sème le vent récolte la tempête. On y est !

Khaled Boumiza

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