AccueilLa UNETunisie-Automobile : Un marché fragmenté et des perspectives mitigées !

Tunisie-Automobile : Un marché fragmenté et des perspectives mitigées !

Le secteur de la distribution automobile en Tunisie peine à redécoller. C’est depuis la Révolution déjà que cette activité est en proie à de nombreuses difficultés, c’est ce qui ressort d’après une analyse réalisée, récemment, par Tunisie valeurs.

Selon cette analyse, le secteur de l’automobile est fortement corrélé au contexte macroéconomique difficile que connaît le pays, depuis la révolution, dont principalement l’aggravation du déficit commercial et la baisse des réserves en devises de 10,4 milliards de dinars. La cause est liée, également, au rationnement des importations et à la dépréciation sensible du dinar face à l’euro et au dollar, ce qui a provoqué une baisse de 23% des quotas attribués aux concessionnaires automobiles.

Tunisie valeurs a relevé aussi que le marché de la distribution automobile qui est constitué d’une vingtaine d’acteurs dans le segment des véhicules légers est très fragmenté. Il est dominé par les marques européennes qui accaparent plus de 70% du marché où 16,9% sont détenus par Artes, 14,1% par Stafim, 14,2% par Auto Aures, 16,2% par Ennakl, par Italcar (13,7%), par City Car (7%), et 6,8% par Alpha.

L’étude a montré, en outre, que les perspectives du secteur de l’automobile en Tunisie sont mitigées et que, face à une forte demande, l’offre demeure limitée par la réglementation qui régit le secteur. Un programme général d’importation est déterminé chaque année en fonction de la conjoncture économique et des ressources en devises du pays. L’affectation des quotas se fait en concertation entre les différents opérateurs en fonction de la capacité de chacun à écouler sur le marché la partie qui lui a été allouée.

Avec 8006 véhicules vendus, en 2012, et une part de marché réduite à 16.2%, le groupe ENNAKL a vu son chiffre d’affaires en baisse de 4%, en 2012, à 264M DT, bien loin des niveaux de 2010 qui dépassaient les 420M DT et qui sont désormais hors d’atteinte même sur les 3 prochaines années. Le contexte économique actuel complique de plus en plus la donne pour espérer revoir le groupe commercialiser un nombre de voitures dépassant les 11 000. D’autant plus deux nouvelles marques très compétitives sont venues enrichir la place tunisienne : Hyundai distribuée, depuis 2012, par le concessionnaire Alpha Automobile qui commercialise les marques Ford, Jaguar et Land Rover et la marque japonaise Suzuki, qui sera prochainement distribuée par Car Pro, d’El Karama Holding qui gère les actifs confisqués.

L’analyse de Tunisie valeurs a révélé encore que ce concessionnaire a connu une succession de transactions sur son capital, depuis la révolution. Le changement actionnarial ainsi que la succession d’événements qu’a connue la société (dégâts sur les véhicules stationnés au port, perturbations au niveau du port ayant compliqué la procédure de livraison de voitures, déblocage tardif des quotas ) ont entraîné un ralentissement de l’activité et un manque à gagner important pour le groupe Ennakl.

Sur le marché boursier, introduit à 10,7Dt en 2010, le titre Ennakl est actuellement au même niveau. La baisse des résultats du groupe continue, depuis son introduction en bourse. Même l’effet de l’annonce de l’acquisition du bloc stratégique (60%) par le Groupe PGH-Amen à plus que 25% que le prix actuel du titre fut de courte durée.

Les chiffres d’Ennakl rendus publics au début de mois de juin montrent que le chiffre d’affaires s’est élevé à 248.166 MDT, en 2012, accusant ainsi une baisse de 5,5%. Ceci est expliqué par l’octroi du quota de véhicules au titre de l’année 2012 avec une baisse de 10% par rapport à celui de 2011. Toutefois, les ventes de véhicules SEAT et Porsche ont progressé en termes de chiffre d’affaires. La marge brute a aussi baissé de 18,7% et le résultat net de l’exercice a reculé de 29,7%. Egalement, le ratio Résultat Net/CA a chuté par rapport à l’exercice de 2011 s’élevant à 4,5%.

Avec 8330 véhicules vendus, ARTES détrône Ennakl

Sur la situation ARTES qui est introduite en bourse, en 2008, et détenue par le groupe MZABI, Tunisie valeurs a indiqué que cette dernière a fait preuve d’une bonne résistance dans un contexte économique aussi difficile, et ce grâce à son positionnement sur des marques à bas coût qui demeurent plus compétitives que la concurrence (rapport qualité /prix). Le succès de certains modèles tels que la « Renault Symbol », « Fluence » ou encore la « Dacia » a sans doute atténué la chute des résultats du Groupe.

Pour 2011, face à un contexte de révolution instable, ARTES n’a pu y échapper. Son chiffre d’affaires a baissé de 22,5% à 181MDt et son résultat net a suivi dans le même sillage (-22% à 23,4MDt).

L’étude a montré, en outre, que, avec 8330 véhicules vendus, ARTES détrône désormais ENNAKL du podium et se distingue de la concurrence avec une part de marché de 16,9%. Le chiffre d’affaires du groupe ARTES est repassé au dessus de la barre des 200M DT, en 2012, (+13% à 205MDt) et le résultat net a enregistré une croissance modeste de 5,71% à 24,7MDt, correspondant à une marge nette de 12%, nettement supérieure à celle d’Ennakl (4,6%).

Pour 2013, l’incertitude est toujours de mise, le manque de visibilité sur les quotas rend la tâche d’élaboration des prévisions de plus en plus ardue. Sur les trois premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires s’est replié de 7% en raison de l’obtention tardive du premier quart des quotas d’importation. Ajoutons à cela, des conditions de plus en plus restrictives adoptées par la Banque centrale au niveau des crédits à la consommation dont l’objet est de limiter l’importation de biens et notamment les voitures de luxe.

Khadija

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