AccueilLa UNETunisie: Baisse des mouvements de protestation en février 2020, affirme le FTDES

Tunisie: Baisse des mouvements de protestation en février 2020, affirme le FTDES

Les résultats de la veille sur les supports usuels de l’Observatoire Social Tunisien relèvent que le mois de février 2020 a connu une moyenne quotidienne d’environ 24 mouvements protestataires. Mais  cette fréquence des protestations collectives dans diverses régions n’a connu aucune réaction de la part des des autorités locales, régionales ou centrales. En effet, une justification logique de cette absence d’interaction durant ce mois de février, peut résider dans le fait que ce fut un mois de mutation du gouvernement par excellence.

Durant ce mois, le gouvernement d’expédition des affaires courantes s’acquittait normalement des tâches qui étaient les siennes et les attentes étaient plutôt liées aux concertations politiques autour de la formation d’un nouveau gouvernement, environ quatre  mois après les  élections.

Selon  une copie du rapport du  FTDES consultée par Africanmanager, cette situation est incontestablement incompatible avec ce que prétendent les responsables, tant au niveau régional que central, à propos de « la continuité de l’Etat », concept complètement contraire à la réalité des institutions qui ont connu une grande perturbation tout au long du mois de février.

À Mdhila, par exemple, le sit-in des chômeurs a repris depuis le 10 février et la production de phosphate du deuxième plus grand site du bassin minier a été interrompue en raison de l’atermoiement des autorités à appliquer l’accord signé avec les sit-inneurs depuis mai 2018.

Cette interruption de la production n’a entraîné aucune réaction de la part des autorités, à l’exception de la convocation judiciaire des sit-inneurs sous l’accusation d’entrave à la liberté de travail.

En effet, cette accusation est couramment utilisée par les autorités pour poursuivre les militants du mouvement social et les manifestants dans diverses régions, estimant que les procès pourraient résorber l’état actuel de tension sociale.

FTDES : Les établissements éducatifs protestent et revendiquent leurs droits

Les établissements éducatifs ont également vécu tout au long du mois de février, dans le sillage des mouvements de protestation et de l’interruption des cours en raison des protestations des enseignants suppléants. Ces derniers revendiquent la régularisation de leur statut professionnel selon les accords précédents avec le gouvernement.

Ce mouvement de protestation a généré des mouvements importants de parents d’élèves et a alimenté le phénomène de la violence scolaire en accroissant l’hostilité et l’agression entre les élèves et le cadre éducatif d’une part, et entre les parents et le cadre éducatif d’autre part.

Cela a poussé le cadre éducatif à entreprendre des mouvements de protestation dans plusieurs régions afin de stopper cette vague de violence scolaire. Les incertitudes politiques se sont  également reflétées sur le cours général de la vie des Tunisiens.

La « continuité de l’État» a été interrompue, au fil des concertations politiques sur la formation du gouvernement, à travers l’interruption du travail administratif dans les ministères et, par effet d’entraînement, dans les administrations régionales, en attendant la résolution de la situation politique et les nouvelles nominations de ministres. Cela est démontré par l’absence absolue d’interaction avec les protestations des citoyens dans diverses régions, malgré l’importance de leurs demandes.

Il est à noter  le volume important des manifestations sociales en février 2020 (705 mouvements de protestation), malgré sa baisse relative par rapport à février 2019 (716 mouvements de protestation).

Le FTDES relève surtout une variation qualitative dans le sens où les manifestations caractérisées par la violence ont augmenté de manière significative de 144 mouvements de protestation en février 2019 à 168 mouvements de protestation en Février 2020.

L’institution éducative a donc été au cœur de la gronde sociale qui a sévi en février, du fait de l’abandon officiel de la régularisation des situations professionnelles des enseignants suppléants, ainsi que du non-pourvoi des postes vacants, ce qui a rendu impossible à un grand nombre d’élèves de différentes régions d’étudier certaines matières ou les a empêchés de poursuivre carrément la totalité des cours. Cette situation a eu un impact négatif sur l’école et ses environs, puisqu’on a remarqué une augmentation de la violence dans l’enceinte éducative et une grande tension dans la relation entre le cadre éducatif et les parents.

Le nombre de mouvements de protestation relevé au cours du mois de février 2020 a atteint 705 actions de protestation dont environ 11% (77 mouvements de protestation) dans le secteur éducatif, sachant que les manifestations dans ce même secteur en février 2019 étaient de l’ordre de 5% (36 protestations).

Les mouvements de protestation d’origine économique et sociale ont représenté également une grande part des manifestations de février avec environ 31,6% du total des manifestations observées. La plupart de ces manifestations ont été menées par des familles, des habitants ou des chômeurs, ainsi que par des travailleurs cherchant à régulariser leurs situations, à réclamer un emploi ou à améliorer les services de la santé, les transports, la protection de l’environnement ou les services de base qui représentent l’essence même des droits de l’homme (….)

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