AccueilActualités - Tunisie : Actualités en temps réelTunisie : BCE va parler. Il était temps !

Tunisie : BCE va parler. Il était temps !

Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, va enfin parler. Ce sera après-demain mercredi devant un conclave qui réunira un large parterre d’hommes politiques, d’affaires, de journalistes, de la société civile, en un mot tout l’establishment du pays, et à travers lui le peuple tunisien, impatient d’entendre le chef de l’Etat dire ce qu’il pense des questions majeures qui l’agitent, qu’elles soient d’ordre politique, économique et social. Exit donc, pour cette occurrence du moins, les rencontres de presse avec des journalistes triés sur le volet à la témérité peu débridée, où l’interviewé se sent d’autant plus à l’aise qu’il court rarement le risque d’être poussé dans ses derniers retranchements.; Il ne faut pas aller au devin ni être grand clerc en politique pour savoir ce dont BCE va parler, et il pourrait même avoir l’embarras du choix tant l’éventail des sujets qui tourmentent le pays est vaste, et leur gravité à l’avenant. Mais c’est surtout sur le plan politique qu’il est le plus attendu avec un gouvernement dont l’opposition et même des signataires du Document de; réclament à cor et à cri le départ, alors que d’autres exigent des élections anticipées aux fins d’une recomposition de la Représentation nationale, à leurs yeux, une caisse de résonance sous la coupe des deux grands partis davantage qu’une assemblée qui tient la dragée haute à l’Exécutif. Le gouvernement, dirigé par Youssef Chahed, lui-même choisi par le président de la République, a toutes les peines du monde pour remplir son office comme le lui prescrit le document fondateur du gouvernement d’union nationale dont des signataires, et pas du petit nombre, lui ont dare-dare faussé compagnie, alors que d’autres lui apportent du bout des lèvres et pudiquement, un soutien d’autant moins conséquent que Youssef Chahed s’est retrouvé isolé et peu en état de se signaler par des résultats qui se font désespérément attendre. L’actuel locataire de la Kasbah demeure-t-il dans les bonnes grâces de celui de; ? Selon des informations savamment distillées par l’entourage du Président, les choses resteront en l’état, et le chef du gouvernement en place recevra des gages de confiance et d’appui pour vaquer à ses missions.; De petites embellies économiques; Economiquement ensuite, nombre d’observateurs relayés en cela par les médias, s’attendent à ce que le chef de l’Etat, tout en soulignant la gravité de la situation, ne manquera pas de faire état de quelques embellies, singulièrement en ce qui concerne les prémisses d’une reprise de l’activité touristique, le redressement de la production du phosphate et la hausse des investissements directs étrangers, sans omettre de s’irriter de la dégringolade du dinar, du déficit allant s’envenimant de la balance commerciale, de l’inflation dont le taux a rebondi à 5% à l’approche du mois de Ramadhan, du chômage qui ne donne aucun signe de fléchissement… Rose ou morose, le tableau dicte un surcroît d’actions résolument déterminées pour un retour de la croissance estimée pour l’heure à 2,3% pour autant que les énergies se libèrent et les grèves cessent d’être décrétées sous le moindre prétexte et partout dans le pays.; Briser le silence !; Socialement enfin, et c’est là le bât blesse le plus, c’est évidemment cette vague de protestations qui est en train de déferler sur le pays, à commencer par; où les révoltés de Kamour ne semblent pas près de lâcher du lest ni même arrêter leur mouvement, se déclarant prêts à l’escalade tant que leurs revendications ne seront pas satisfaites, et ce malgré les assurances données par le gouvernement concernant un accord que les sit-inneurs viennent, d’ailleurs de démentir. Béji Caïd Essebsi qui s’est muré dans un silence sidéral, abondamment commenté et flétri, se rattrapera-t-il pour annoncer une issue à ce bras de fer social qui risque de faire tache d’huile et gagner d’autres gouvernorats. Dans le même temps, le président de la République, viscéralement attaché, comme il le proclame, à l’autorité de l’Etat, se résignera-t-il à la voir si bafouée, ou, au contraire, prendra-t-il son courage à deux mains pour joindre l’acte à la profession de foi avec les conséquences que cela pourrait entraîner ?; En tout cas, il est de l’ordre de la conjecture de dire ce que le chef de l’Etat annoncera en termes de décisions concernant; et les principaux sujets qui secouent la communauté nationale, sous peine d’être accusé d’ingérence dans les affaires qui sont du ressort exclusif du gouvernement. Il lui resterait alors la latitude de s’étendre comme bon lui semblera sur son « domaine réservé », particulièrement la sécurité, aidé en cela par les points marqués dans la lutte contre le terrorisme.

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