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Tunisie : Ces responsables qui salissent, eux-mêmes, l’image du pays et les autres.

Avant, la communication des ministres et membres du gouvernement, passait par des attachés de presse, des communiqués et des conférences de presse. Fidèles à leurs vieilles habitudes d’anciens opposants, la majorité des membres du gouvernement provisoire tunisien, ont délibérément opté pour l’abandon des anciens modes de communication et même des sites Web de leurs ministères respectifs et celui du gouvernement aussi, pour se cantonner dans les anciens sentiers de la communication auxquels ils avaient recours, face à « Ammar 404 » de Ben Ali, Facebook. Moncef Marzouki, Mustapha Ben Jaafar, Hammadi Jbali, Présidence de la République, ministère de l’Intérieur, Mohamed Abbou, tous et bien d’autres, ont vite fait de lancer chacun une page officielle sur le réseau social et d’en confier la gestion à un administrateur. Pour les ministres d’Ennahdha, c’est toute une grande équipe qui s’en occupe dans une salle spécialisée bondée d’écrans.

La Révolution a tout changé, mais pas toujours dans le bon sens, puisqu’elle participe désormais à la détérioration de l’image de hautes instances de la République, et permet parfois à des représentants de l’Etat de transgresser les lois et de régler des comptes personnels. Deux exemples :

– Mohamed Abbou, ministre et avocat qui accuse à tort et transgresse les lois.

Mohamed Abbou, ministre et avocat, ancien opposant ayant fait de la prison du temps de Ben Ali pour «écrits de nature à troubler l’ordre public » et «diffamation et diffusion de fausses nouvelles » en 2005 et défenseur des droits de l’homme sesignale par l’exemple que voici :

 

La semaine dernière, on lisait sur la page Facebook du ministère que «Le ministère de la Réforme administrative a intenté une action en justice, auprès du procureur de la République, contre le vice-gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, Ibrahim Saada, pour avoir octroyé le statut de non résident à Sakher El Materi lui permettant de bénéficier de nombreux avantages réservés aux ressortissants tunisiens à l’étranger, notamment, en matière de détention et de transfert de devises».

L’information était bien sûr fausse, puisque le vice-gouverneur n’était venu à la BCT que 4 années après les faits. Vive inquiétude chez l’accusé d’Abbou et sa famille, puis indignation en nous donnant la preuve du caractère faux de l’intox et on frôle même la plainte en justice, lorsque nous avions rapporté cette information sur notre site AM. Contacté par nos soins, Mohamed Abbou reconnaît son erreur et en jette la responsabilité sur l’administrateur de sa page Facebook. Il refuse cependant de faire des excuses officielles et même un rectificatif sur sa page.

L’information présentait un double inconvénient. D’abord, le fait que l’avocat qu’est Mohamed Abbou, connaissait l’interdiction d’annoncer lui-même le dépôt d’une plainte de ce genre, quand bien même serait-elle vraie. En l’annonçant ainsi, il fait du vice-gouverneur un accusé avant même l’instruction de l’affaire. A plus forte raison et sans la correction de l’accusateur sur sa page Facebook, lorsque l’information est fausse. Le second inconvénient de l’intox du ministre Abbou, c’est qu’il est publié, juste quelques jours après le passage du Gouverneur de la BCT devant l’Assemblée Constituante où son second, le vice-gouverneur, était de toutes question sur fond de coups portés à l’indépendance de la BCT, en essayant de démontrer que ceux qui la dirigent feraient partie du système Ben Ali. Le ministre CPRiste Mohamed Abbou voulait-il, ce faisant, apporter son clou au cercueil du Gouverneur de la BCT en accusant son second ? A-t-il essayé d’utiliser l’impunité du média qu’est Facebook en Tunisie, pour régler des comptes personnels ou prendre part à un autre règlement de comptes ?

Ce qui est, pour le moment, sûr, c’est que c’est un avocat-ministre-partisan d’un parti anti-BCT, qui salit l’image d’un banquier et d’un père de famille dont la famille (femme, fille, fils) et même secrétaire ont été mis à tort sur toutes les mauvaises langues. Ce qui est plus sûr, c’est que c’est l’image du loyaliste pur et dur, du redresseur de torts et du purificateur d’une administration dont il dit beaucoup de mal et très peu de bien qu’essaie de se donner Mohamed Abbou, qui est écornée. Derrière, c’est l’image aussi du gouvernement dont il fait partie qu’il écorne aussi !

– Moncef Marzouki, Président de la république, qu’on insulte sur Facebook !

 

Moncef Marzouki est Président, bien que provisoire, de la république tunisienne. Il représente, en tant que tel, plus de 11 millions de Tunisiens, réfléchit leur image et la renvoie au milliard de personnes que regroupe un réseau social comme Facebook. Comme le reste des anciens opposants à Ben Ali, Marzouki a «tué» le site Internet de la présidence de la République tunisienne, pour lancer sa propre page officielle et y accoler une page officielle pour sa Présidence de la République. Comme toutes les pages, cette dernière est ouverte aux commentaires et on en découvre des vertes et des pas mûres, tant à propos de la fonction de Président que du concerné lui-même, Moncef Marzouki. Le moins qu’on puisse en dire, c’est que grand nombre de ces commentaires, sont autant insultants et donc dévalorisants pour le concernés que pour la fonction qu’il occupe, qu’on ne se pose plus la question de savoir pourquoi l’Etat tunisien a perdu son autorité et tout le prestige dont il doit être normalement auréolé. La Tunisie est certes, en 1ère année démocratie, mais cela porte un coup dur à l’image de l’Etat et celle de la Tunisie dont la Révolution met quotidiennement très à mal celui qui se présente à l’extérieur, toute la Tunisie !

Khaled Boumiza

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