AccueilLa UNETunisie : Comment arrêter l’hécatombe des accidents de travail ?

Tunisie : Comment arrêter l’hécatombe des accidents de travail ?

Le projet du jumelage tuniso-européen pour l’appui au plan national de prévention des accidents de travail et des maladies professionnelles, a été lancé ce mercredi, 23 mai 2012, au cours d’un séminaire organisé à Tunis.

Il s’agit d’un projet d’envergure qui intervient alors que la Tunisie fait face à un nombre croissant des accidents du travail, se situant à 43 326 accidents et particulièrement les accidents du travail mortels, de l’ordre 147 accidents en 2011 (contre 44 919 accidents, dont 216 accidents mortels en 2010). Un chiffre inquiétant et qui continue à causer des pertes considérables pour le pays malgré l’adoption d’un programme national de prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles 2010-2014.

 

Ce programme n’a pas réussi atteindre, selon Khalil Ezzaouia, ministre des Affaires sociales, les objectifs escomptés faute d’une analyse approfondie de la situation et en l’absence d’indicateurs de suivi et de performance, ainsi que d’outils ou programmes de prévention adaptés à même de promouvoir un environnement de travail sain, sûr et décent.

Lors de son intervention au séminaire d’ouverture, le ministre a affirmé que la disparité des indicateurs d’accidents de travail entre les différents secteurs économiques, constituent un motif de préoccupation, d’autant que l’on assiste à une exposition plus prononcée aux risques dans certaines catégories de travailleurs et que les petites et moyennes entreprises font l’objet plus que d’autres à des pertes humaines, matérielles et financières, en l’absence de programmes spécifiques de prévention. « C’est le temps de relancer le programme mis en place à travers cette opportunité du jumelage » a t-il avoué.

En effet, le programme de jumelage, financé par l’UE avec un budget d’un million d’euros, se propose d’améliorer les compétences médicales des structures d’inspection et d’assistance en matière d’identification des risques professionnels

Khalil Ezzaouia, a précisé, dans ce cadre, que cette action du jumelage tourne autour de 4 axes : Le premier axe concerne la réduction des accidents du travail par le renforcement des services d’inspection et d’assistance. Les moyens retenus sont la réalisation d’un protocole d’enquête pour l’aide à l’élaboration d’une cartographie des risques, l’établissement d’une stratégie spécifique de réduction des accidents du travail, le développement des compétences et outils des structures d’inspection et d’assistance.

Le deuxième axe d’intervention concerne l’amélioration des services de prestation, et ce à travers la démarche de qualité de l’ISST, l’augmentation de la couverture par les services de médecine du travail dans les petites et moyennes entreprises, la modernisation du fonctionnement de ces services et l’appui à l’amélioration de leurs prestations tant dans le domaine de la surveillance médicale que des interventions en prévention des risques professionnels.

Le troisième axe d’intervention intéresse la communication et la sensibilisation en matière de santé et de sécurité au travail par l’appui à une stratégie globale et une formation des différents intervenants aux techniques de communication..

Le dernier axe porte sur le rapprochement du cadre législatif et règlementaire en santé et sécurité au travail vers celui en vigueur dans l’Union Européenne.

Ali Rejeb, Chef du projet en Tunisie a estimé que cette action sera la meilleure impulsion pour concrétiser les objectifs du programme des risques professionnels, et ce par l’adoption de nouvelles techniques d’inspection et par l’élaboration d’un ensemble de guides de diagnostic et de contrôle des risques professionnels pour une meilleure application des dispositions et mesures législatives et réglementaires dans le domaine de la santé et de la sécurité au travail. De même, le responsable prévoit une amélioration du taux de couverture de main d’œuvre pour atteindre 60% contre 52% actuellement »

Massimo Mina, Chef des opérations de la Délégation de l’Union Européenne à Tunis, a fait remarquer , de son côté, que le point fort de cette action est le lien établi entre les administrations publiques tunisiennes et leurs homologues européens en matière de santé et de sécurité au travail, ajoutant que cette particularité permettra de toucher tous les secteurs économiques

Il a signalé également que cette démarche demeure importante dans la mesure où elle réussira à apaiser le climat social actuel que vit la Tunisie avant de relever que « ceci permettra de traiter une problématique qui touchera tous les citoyens, et ce à travers un dialogue social consistant »

Wiem Thebti

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