Dans une récente analyse, intitulée «Incertitudes politiques et nombreux défis sociaux et économiques à relever», la Coface (Compagnie française d’assurance du commerce extérieur) qui maintenait, en la circonstance, la note tunisienne en A4 inchangée, s’inquiète du développement de la situation politique en Tunisie et de la place que pourrait y prendre le parti islamiste Ennahdha.
«L’issue de ces élections, de fin octobre 2011, est incertaine, dans la mesure où environ plus de 100 partis ont été constitués, dans le vide laissé par la dissolution de l’ancien parti présidentiel, le Rassemblement constitutionnel démocratique, avec l’éventualité que le parti islamiste Ennahdha soit le principal bénéficiaire de la situation », écrit la Coface.
L’entreprise dont les avis et notations influent sur l’activité commerciale de la Tunisie, notamment avec la France, estime que «l’activité a fortement baissé depuis le début de l’année 2011, en raison des incertitudes politiques, même si le transfert des actifs du clan Ben Ali-Trabelsi se fait sans la paralyser. Par secteurs, la dégradation la plus marquée concerne le tourisme avec une chute d’environ 45% au premier trimestre, puis l’industrie, avec un recul de près de 10% de la production. Par ailleurs, les investissements directs étrangers ont diminué d’un quart sur les quatre premiers mois de 2011. En revanche, le secteur agricole (8% du PIB) résiste bien, les récoltes s’annonçant bonnes ». Et la Coface de conclure que «l’économie tunisienne pourrait échapper de justesse à la récession en 2011, en supposant un redémarrage progressif de l’activité à partir de la deuxième partie de l’année, avec notamment une possible reprise de l’investissement privé, qui avait été freiné par le népotisme de l’ancien clan présidentiel » et que «le risque souverain et celui d’une crise de balance des paiements se trouvent atténués».
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